Langue yupik

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Les Yupik parlent cinq langues distinctes, selon leur localisation. Ces langues diffèrent suffisamment entre elles pour que les locuteurs de deux langues différentes ne se comprennent pas, même s'ils peuvent comprendre l'idée générale d'une conversation.

Les langues yupik sont partie de la famille des langues eskimo-aléoutes. La langue aléoute et les langues inuit ont divergé vers -2000 et les langues yupik ont divergé des langues inuktitut vers 1000.

Sommaire

[modifier] Distribution géographique des langues yupik

Les cinq langues yupik sont :

  1. Le Sirenik, Sirenikski, Vieux Sirenik ou Vuteen,) est parlé couramment par seulement un locuteur d'âge avancé dans le village de Sireniki (Сиреники) sur la péninsule de Chukotka à l'est de la Sibérie. Malheureusement, d'après l'éminent spécialiste de la langue Sirenik, la dernière locutrice Valentina Wye est décédée en 1997.
  2. Le Naukan ou Naukanski est parlé par peut-être 100 personnes dans et autour des villages de Laurence (Лаврентия), Lorino (Лорино) et Whalen (Уэлен) sur la péninsule de Chukotka.
  3. Le Yupik Sibérien et de l'île Saint Laurent, Yupik Sibérien Central, Yuit ou Jupigyt est parlé par la majorité des Yupik de l'extrême est de la Russie et par les habitants de l'île Saint-Laurent (Alaska). La plupart des 1000 Yupik de l'île Saint Laurent parlent le dialecte de l'île Saint Laurent de cette langue.
  4. Le Yupik de l'Alaska central ou Yup’ik, parlé sur le continent du détroit de Norton à la péninsule de l'Alaska et sur certaines îles telles l'île de Nunivak. Le nom de cette langue est parfois écrit Yup'ik parce que les locuteurs prononcent le nom de cette langue avec un 'p' allongé ; toutes les autres langues nomment leur langue Yupik. Parmi les 21 000 Yupik de l'Alaska central, environ 13 000 parlent cette langue. Celle-ci compte plusieurs dialectes. Le plus important, le Yupik central ou Yugtun, est parlé dans les régions du fleuve Yukon, de l'île Nelson, de la rivière Kuskokwin et de la baie de Bristol. Il existe trois autres dialectes Yupik de l'Alaska central : détroit de Norton, baie de Hooper/Chevak et île de Nunivak (appelé Cup'ik ou Cup'ig). Les dialectes diffèrent par la prononciation et le vocabulaire. Au sein du dialecte yupik central, on distingue divers sous-dialectes géographiques qui diffèrent essentiellement par le choix des mots.
  5. Le Yupik du Golfe du Pacifique, Chugach, Alutiiq ou Sugpiaq est parlé de la péninsule de l'Alaska à la baie du Prince William. On y compte environ 3 000 Alutiiq, mais seulement 500 à 1 000 personnes parlent encore cette langue. Le dialecte Koniag est parlé sur la partie sud de la péninsule de l'Alaska et sur l'île de Kodiak. Le dialecte Chugach est parlé sur la péninsule de Kenai et dans le détroit du Prince William.

[modifier] Linguistique

Les langues Yupik, comme les autres langues eskimo-aléoutes, représentent un type particulier de langue agglutinante appelé une langue polysynthétique : elle « synthétise » une racine et différents affixes grammaticaux pour créer de longs mots avec un sens de phrase.

Les langues yupik possèdent quatre voyelles : a, i, u et e. Elles ont entre 13 et 27 consonnes.

Principales voyelles yup'ik :

a, aa, e [ə] (schwa), i, ii, u, uu

(À proximité des consonnes uvulaires 'q', 'r, ou 'rr', la voyelle 'i' se prononce comme un /e/ fermé, et 'u' comme un /o/ fermé.)

Principales consonnes yup'ik :

c [ts/ch], g [ɣ], gg [χ], k, l [ɮ], ll [ɬ], n (alvéolaire), ń [n] non voisé, ng [ŋ], ńg ([ŋ] non voisé), m [m], ḿ [m] non voisé, p, q [q], r [ʀ], rr [ʀ] non voisé, s [z], ss [s], t (alvéolaire), û [w], v [v/w], vv [f], w [χw], y, gémination de la consonne précédente

[modifier] Systèmes d'écriture

Les langues yupik n'étaient pas écrites avant l'arrivée des Européens vers le début du XIXe siècle. Les premières tentatives d'écriture du yupik furent celles des missionnaires qui traduisirent la Bible et d'autres textes religieux en yupik. Ces efforts, comme ceux de Saint Innocent d'Alaska, du révérend John Hinz (John Henry Kilbuck) et d'Uyaquk avaient le but limité de transmettre les croyances religieuses sous forme écrite.

Après que les États-Unis eurent acheté l'Alaska, les enfants yupik apprenaient à écrire anglais en lettres latines dans les écoles publiques. Certains apprenaient aussi l'écriture yupik créée par le révérend Hinz utilisant des lettres latines et qui était devenu la méthode la plus répandue pour écrire le yupik. En Russie, la plupart des Yupik apprenaient à lire et écrire uniquement le russe, même si quelques élèves écrivaient le yupik avec des lettres cyrilliques.

Dans les années 1960, l'Université d'Alaska rassembla un groupe d'élèves yupikophones qui avaient développé un système d'écriture permettant de remplacer celui de Hinz. Un des objectifs de cet alphabet était de permettre la saisie informatique sur un clavier standard, sans signe diacritique ou lettres supplémentaires. Une autre condition était que cet alphabet devait représenter chaque allophone par une lettre propre. L'action rythmique de doubler les voyelles (sauf 'schwa') à chaque seconde syllabe ouverte consécutive n'est pas indiquée dans l'orthographe à moins qu'elle n'ait lieu à la fin d'un mot.

[modifier] Divers

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