Lance d'incendie

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Une lance d'incendie est un dispositif permettant de projeter de l'eau ou de la mousse pour éteindre un feu. La lance est reliée à un tuyau qui achemine l'eau depuis le fourgon d'incendie ou depuis la motopompe.

Sommaire

[modifier] Lances tronconiques

Les premières lances qui ont été crées sont de simples cônes tronqués et creux en laiton, dont le rôle est de donner la direction au jet d'eau (ce que ne permet pas le tuyau seul en raison de son absence de rigidité). Elles sont munies de robinet, sous la forme d'une poignée allant d'avant en arrière, permettant d'ouvrir et de fermer le jet.

En France, on utilise principalement quatre types de lances tronconiques — le premier nombre indique le diamètre d'entrée en millimètre, le second le diamètre de l'ajutage (sortie) :

  • 100/25, ou lance grande puissance (1000 L/min)
  • 65/18, ou grosse lance (500 L/min) ;
  • 40/14, ou petite lance (250 L/min) ;
  • 20/7, pour les dévidoirs tournants ou les établissements en feu de forêt (125 L/min).

On dispose avec ces lances d'un seul type de jet, le jet droit en position ouverte, ou le jet diffusé en position semi ouverte.

[modifier] Lances à mousse

La lance à mousse est un mélange d'eau et de produit chimique, qui, propulsé sur une grille très fine provoque la création d'une mousse. La lance à mousse est très efficace contre les feux de voiture.

[modifier] Lances à débit et jet réglables(LDJR)

Sur les lances de conception récente, le robinet avant-arrière permet de régler le débit du jet tandis qu'une bague tournante règle la forme du jet :

  • jet droit, de forte puissance, pour arroser la base de flamme et éteindre le feu ;
  • jet diffusé, pour former un nuage de gouttelettes, permettant de se protéger de la chaleur pour avancer vers le foyer, ou bien pour faire barrage à un nuage de gaz toxique.

Ce sont les lances à débit et jets réglables(LDJR).

La notion de jet diffusé est apparue en 1950 sur proposition du chef Lloyd Layman du Parkersburg W V Fire Department (États-Unis).

Ces lances sont amovibles et ne sont reliées au tuyau qu'à la fin de l'établissement (mise en place des tuyaux).

Les lances les plus récentes sont munies d'une poignée ergonomique de type pistolet.

[modifier] Dévidoir tournant

Dévidoir tournant à tuyau semi-rigide d'un GFLF SIMBA 6×6 (service d'ncendie de l'aéroport de Berlin)
Dévidoir tournant à tuyau semi-rigide d'un GFLF SIMBA 6×6 (service d'ncendie de l'aéroport de Berlin)

Le terme « lance du dévidoir tournant » (LDT) désigne une lance fixée de manière permanente à un tuyau semi-rigide enroulé sur un dévidoir fixé au fourgon d'incendie, à la manière d'un robinet d'incendie armé. La LDT est utilisé pour l'extinction des petits feux d'extérieur, de type feu de poubelle.

Elle a été crée en 1895 [1] par le Régiment des sapeurs-pompiers de Paris, où elle équipait les véhicules nommés « Premiers secours électriques » ; elle avait un diamètre de 7 cm et un débit de 50L/min. En 1923, le diamètre passa à 8 cm et le débit à 72 L/min. Vers la fin des années 1990, la lance fut remplacée par une LDJR, avec un débit maximal de 150 L/min [2].

Elle est encore utilisée en 2007 en France pour des feux d'extérieur en raison de la facilité de sa mise en œuvre, mais est progressivement abandonnée en raison de son débit insuffisant par rapport à la chaleur dégagée par l'incendie : tous les sapeurs-pompiers morts dans des feux urbains manipulaient une LDT…

[modifier] Débit

Lors d'un incendie en volume clos ou semi-ouvert, une des priorité est le refroidissement des fumées par évaporation de l'eau, afin de limiter le risque de phénomène thermique et la propagation du feu par les fumées. Si toute l'eau sortant de la lance est évaporée (ce qui est le cas pour un jet diffusé), on peut calculer facilement la puissance thermique absorbée selon le débit :

  • la montée en température d'un gramme d'eau (passage d'une eau à 15 °C à une eau à 100 °C) consomme 356 joules (85 calories),
  • le passage d'un état à l'autre (vaporisation) consomme 2 258 J (539 cal) ;

soit au total 2 614 J par gramme d'eau, donc 2,614 MJ par litre d'eau (un litre représente un kilogramme). Il suffit de multiplier le débit en litre par seconde par cette valeur pour connaître la puissance absorbée :

P = 2,614 · D/60 (D = débit en L/min, P en mégawatt)
Puissance thermique absorbée en fonction du débit
Débit Puissance
en L/min en L/sec
40 0,67 2,4 MW
100 1,67 4,4 MW
150 2,5 6,5 MW
400 6,67 17,4 MW
500 8,33 21,8 MW

Le tableau précédent considère que la totalité de l'eau s'est vaporisée (rendement de 100 %). Le meilleur rendement s'obtient avec une jet diffusé (cône large formé de gouttelettes), et est de l'ordre de 90 %, par contre, la portée du jet est très faible. Un jet droit a un très mauvais rendement (une grande partie de l'eau ne se vaporise pas mais ruisselle), par contre, il a une grande portée.

Une LDT a un débit d'environ 40 L/min ; cela représente un capacité de captation thermique d'environ 2,5 MW.

Une LDJR 500 a un débit variant d'environ 40 à 500 L/min, soit un pouvoir d'absorption de chaleur d'environ 6 MW à 150 L/min et d'environ 20MW à 400 L/min ;

  • une petite commode : 1,8 MW ;
  • un canapé trois places : 3,5 MW ;
  • deux lits jumeaux en pin : 4,5 MW ;

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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