Laguna de Mar Chiquita (Buenos Aires)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

héron bleu
héron bleu

La Laguna de Mar Chiquita est une lagune littorale maritime d'Argentine appelée là-bas albufera. Elle est située au sein du partido de Mar Chiquita, à quelques 480 km au sud-est de Buenos Aires, province de Buenos Aires.

La lagune est renommée pour la pêche de ses soles (pseudorhombus isosceles). C'est une étendue allongée d'eau parallèle à l'Océan Atlantique dont elle est séparée par un cordon de hautes dunes. La lagune forme une véritable mer intérieure, ce qui explique son nom (petite mer). Là, il est possible de pêcher de superbes pejerreys en hiver, ainsi que d'énormes lisas et courbines noires (corvinas negras) en été, et d'observer des centaines d'espèces d'oiseaux qui vivent et migrent dans un milieu qui leur assure un grand espace d'eau douce.

Mais bien qu'à l'intérieur de la lagune la pêche soit bonne, le meilleur endroit est l'embouchure de la lagune dans la mer. Là se trouve un canal qui unit lagune et mer et qui suivant l'horaire des marées permet soit l'entrée d'eau de mer vers la lagune (marée haute), soit la sortie de celle-ci vers la mer. C'est l'entrée et la sortie d'eau qui détermine la présence de soles, à la recherche des bancs de pejerreys qui entrent ou sortent de la lagune.

Le meilleur endroit se situe face à une petite localité qui borde ce canal. Les habitants de l'endroit traversent le chenal en barque, et se retrouvent dans un endroit champêtre et venteux, mais désert, où il n'y a aucun service ni habitants, mais où ils peuvent pêcher de très gros exemplaires. On y pêche des soles de deux à dix kilos ! Les meilleurs mois sont les mois d'été.

Ouette de Magellan ou chloephaga picta
Ouette de Magellan ou chloephaga picta

Sommaire

[modifier] Géographie

  • Longueur maximale sens nord-sud 25 km
  • Largeur 5 km
  • Superficie 58 km², mais à cause des côtes basses, une variation du niveau de la mer se traduit par de considérables variations de surface
  • Profondeur maximale 1,5 mètre - moyenne 80 cm
  • volume 46 500 000 m³.

La lagune est au centre du bassin de la Laguna de Mar Chiquita, qui recouvre partiellement les partidos de Mar Chiquita, General Madariaga, Maipú, Ayacucho, Tandil, Balcarce, General Pueyrredón et Villa Gesell, soit 1 millions d'hectares bien arrosés ou 10 000 km².

La lagune reçoit ainsi l'apport des petites rivières d'eau douce de son bassin, qui naissent dans le système de la Sierra de Tandíl (principalement les arroyos Vivoratá et Dulce, mais aussi Chico, De las Gallinas, Grande, et De los Huesos ). Comme elle comporte une entrée d'eau salée de la mer argentine, ainsi que nous l'avons vu, il en résulte une salinité particulière qui en fait un écosystème unique. Les volumes apportés par les deux milieux se traduisent par des variations de salinité à l'intérieur de la lagune, les régions les plus proches du chenal d'évacuation étant les plus salées. La salinité générale augmente en été, période de forte évaporation.

L'albufera de Mar Chiquita est la seule formation de ce type en Argentine, ce qui lui confère une haute valeur au sein du patrimoine naturel du pays.

[modifier] Réserve biosphérique Parque Atlántico Mar Chiquita

Egretta thula ou garcita blanca
Egretta thula ou garcita blanca

Sous le patronage de l'UNESCO, on y a créé la réserve de la biosphère du Parc Atlantique Mar Chiquita. L' Argentine possède actuellement sept réserves de biosphère: San Guillermo (province de San Juan), Reserva Natural de Vida Silvestre Laguna Blanca (province de Catamarca), Parque Costero del Sur (province de Buenos Aires), Ñacuñán (province de Mendoza), Laguna de Pozuelos (province de Jujuy), Yabotí (province de Misiones) et celui-ci, le Parque Atlántico Mar Chiquita. Notons qu'en 2006, il existe différents projets pour créer de nouvelles réserves (pour se renseigner: [1]).

Le parc Atlantique Mar Chiquita constitue une aire d'intérêt écologique important, présentant une forte hétérogénéité de milieu sur une superficie relativement réduite (26 488 hectares soit plus ou moins 265 km²).

En effet, sur une courte distance de 10 kilomètres depuis l'océan vers l'intérieur du pays, on rencontre de multiples milieux différents : la mer, les plages de sable, les dunes vives, les dunes couvertes de végétation, des prairies humides, des prairies salées ou halophiles, l'albufera, des marais salés, des marais d'eau douce, des ruisseaux, des pâturages pampéens, des talars (forêt de tala ou celtis tala) et des lagunes d'eau douce. Cette énumération suffit à faire entrevoir l'immense biodiversité de la zone.

L'hétérogénéité des milieux se reflète dans celle de la faune d'oiseaux ou avifaune. Les oiseaux constituent un des groupes les plus saillants, par leur taille, leurs couleurs et leur chant. Ils ont un rôle écologique fondamental dans la dynamique des écosystèmes, agissant comme un des principaux groupes consommateurs d'espèces (végétaux, poissons, invertébrés, autres oiseaux etc.) et apportant une grande quantité de détritus (fientes, guano, plumes, arêtes, brindilles, coquilles etc.).

[modifier] Flore

La lagune est située en bordure de la région pampéenne et la végétation environnante a donc les caractéristiques steppiques de celle-ci. On y trouve surtout des prés salés où poussent des joncs (juncus), et d'autres espèces. Il existe aussi un arbre natif, le tala ou celtis spinosa, dont une région proche constitue un des points les plus austral de son habitat (à Talar del Rincón). Grâce au vent et aux oiseaux, des exemplaires de tala sont aussi apparus dans les limites la Réserve.

[modifier] Faune

Un tyran pitangus sulphuratus ou quiquivi se rafraîchissant.
Un tyran pitangus sulphuratus ou quiquivi se rafraîchissant.

La richesse principale de la faune réside dans les oiseaux et les poissons, ce qui n'exclut pas du tout d'autres groupes. En effet on y trouve en quantité des ragondins ou coipos, des capybaras ou carpinchos, des tucotucos ou ctenomys, des chat des pampas ou gatos salvajes, des peludos, des mulitas, des microcavia australis ou cuises, des renards des pampas ou renards gris, et bien d'autres mammifères encore.

[modifier] Ichtyofaune

Comme poissons, comme nous l'avons vu, les principaux sont les courbines (pogonias cromis), les lisa (mugil brasiliensis), les pejerreys, les soles, etc.).

[modifier] Avifaune

On a enregistré non moins de 168 espèces dans la Réserve de la biosphère, réparties en une cinquantaine de familles. Les familles les mieux représentées sont les tyrannidae (quiquivi ou benteveo (photos : [2]), churrinche, etc.), les laridae (goélands et mouettes), les furnariidae (furnarius ou horneros, canasteros (genre asthenes), etc.), les scolopacidae (chorlos), et les anatidae (canards), avec chacune plus de 10 espèces.

Dans la lagune seule, il y a 88 espèces réparties en 27 familles dont les plus représentées sont les anatidae, laridae, scolopacidae, charadriidae (chorlitos ou pluviers), tyrannidae, furnariidae, podicipedidae (grèbes ou macás), ardeidae (hérons et aigrettes) et rallidae (poules d'eau ou gallaretas). Dans la Réserve il y a deux régions. Au sud prédominent les espèces marines et au nord les espèces continentales et d'estuaires.

[modifier] Voir aussi

Il existe encore deux beaux grands sites protégés le long du littoral de la province de Buenos Aires :

[modifier] Liens externes

Autres langues