L'Illusionniste

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L'Illusionniste ((en) The Illusionist) est un film américain historique fantaisiste de Neil Burger sorti en salles en 2006.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Très librement inspiré d' une nouvelle de Steven Millhauser, Eisenheim the Illusionist, le film raconte l'histoire d'un magicien à la fin du XIXe siècle à Vienne. Par amour pour une femme, il s'opposera au prince héritier et aux forces policières sous ses ordres.


[modifier] Analyse

C'est la fin du XIXe siècle, au début de l'art cinématographique. En toile de fond, le kinétoscope de Thomas Edison ou le kinétographe de Mélies ou bien le cinématographe de Léon Bouly et des frères Lumière. C'est l'époque de la découverte de la projection des images, celui du succès de la mécanique de précision, des automates. Les prestidigitateurs fascinent quoique le public avertit ne veut plus être dupé par les sorciers...

Le scénario nous présente une Vienne resplendissante. Bien qu'ouverte aux influences extérieures, elle est fortement militarisée, la dynastie des Habsbourg dominant largement la politique. Les drames se succèdent dans la famille de François-Joseph Ier d'Autriche. Néanmoins, Léopold - qui est présenté comme le fils de François-Joseph Ier d'Autriche - n'a jamais existé.

L'amour de Sophie et d'Eisenheim n'est pas sans rappeler celui de Roméo et Juliette. En effet, ils se sont découverts pendant leur adolescence et elle a tenté de fuir le carcan familial.

L'inspecteur chef Uhl est loyal au prince héritier, mais présente un esprit critique qui rappelle le scientifique à la recherche de preuves avant d'affirmer ou d'infirmer quoi que ce soit. Son comportement est précurseur d'une certaine Vienne qui apparaîtra plus tard au début du XXe siècle : Sigmund Freud, Bruno Bettelheim et Friedrich Hayek, par exemple.

[modifier] Les tours

Eisenheim, l'illusionniste, présente des tours qui réclament un art de l'escamotage très élaboré, dont le maître en la matière, Jean-Eugène Robert-Houdin pourrait être l'inspirateur. Le film utilise notamment le tour de l'oranger qui bluffait les spectateurs du magicien français et qui était déjà connu avant lui, comme par Nicolas-Philippe Ledru qui a exécuté des représentations en Autriche, notamment devant Joseph II d'Autriche, sous le nom de comte de Falkenstein.

L'illusionniste met en scène le célèbre tour des spectres au sujet duquel Robert-Houdin raconte[1] qu'il a été « imaginé en 1863, par M. Pepper, directeur du Polytechnic Institution de Londres. Dans la même année, M. Hostein[2], directeur du théâtre impérial du Châtelet, acheta de M. Pepper[3] le secret des spectres pour les faire figurer dans un drame intitulé : "Le secret de miss Aurore". Mais la technique utilisée était antérieure. Robert-Houdin précise que M. Pepper a été plagié parce que le 20 octobre 1852, dix ans plus tôt, un nommé Pierre Séguin avait déposé un brevet pour un joujou nommé le polyoscope. »

Il présenta quelquefois ses tours à la cour de Louis XVI, et en juin 1779 il donna une représentation devant l'empereur Joseph II d'Autriche, voyageant sous le nom de comte de Falkenstein.

[modifier] Distribution

[modifier] Lieux

Même si l'histoire se passe en Autriche, le film a majoritairement été tourné en République tchèque. La cité de Vienne qui apparaît à l'écran est en fait représentée par les villes de Tábor et de Prague , tandis que les scènes du village d'enfance d'Eisenheim se sont déroulées à Český Krumlov. Le palais du prince est la forteresse de Konopiště (située près de Benešov), au départ la demeure de François-Ferdinand d'Autriche.

[modifier] Anecdotes

  • Norton s'est entraîné avec le magicien britannique James Freedman. Il souhaitait réduire au maximum les effets spéciaux par ordinateur. [4]
  • Eisenheim explique à Uhl comment déterminer quelle main contient une petite boule. Cette méthode fonctionne réellement. Lorsque vous portez une main à votre front, il y a moins de sang qui y afflue, elle est en conséquence plus pâle que l'autre.

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  1. Comment on devient sorcier, une vie d'artiste, L'art de gagner à tous les jeux, Magie de physique amusante, Le prieuré par Jean-Eugène Robert-Houdin, est publié en 2006 par les éditions Omnibus[1] p.871 à 883
  2. Jules Jean-Baptiste Hippolyte Hostein ( 1814-1879)
  3. ghost (en) l'invention de John Pepper
  4. (en) [2]