L'Illusion Tranquille

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L'Illusion Tranquille est un documentaire d'opinion québécois sorti en 2006 au cinéma.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Ce documentaire d'opinion fait le point sur le modèle québécois, y apportant plusieurs critiques. On compare le modèle à un idéal social-démocrate inatteignable mais surtout qui oriente tous les programmes gouvernementaux. On y décrit les politiques sociales comme favorisant, malgré elles, les riches au détriment des pauvres. On dénonce aussi l'omniprésence des syndicats qui, avec les gouvernements obsédés par la question nationale, sont une forme de statut quo qui ralentit le Québec.

[modifier] Distribution

  • Réalisation : Joanne Marcotte
  • Production : Denis Julien et Joanne Marcotte

[modifier] Intervenants

  • Marcel Boyer, Économiste, Université de Montréal
  • Réjean Breton, Spécialiste en droit du travail, Université Laval
  • Yves Chartrand, Fiscaliste, Centre québécois de formation en fiscalité Inc.
  • Alain Dubuc, Chroniqueur, La Presse
  • Jean-Yves Duclos, Économiste, Université Laval
  • Robert Gagné, Économiste, HEC Montréal
  • Norma Khozhaya, Économiste, Institut économique de Montréal (IEDM)
  • Philip Merrigan, Économiste, Université du Québec à Montréal
  • Claude Montmarquette, Économiste, Université de Montréal
  • Frédérick Têtu, Professeur de Philosophie, Collège François-Xavier-Garneau

En plus de ces experts, 11 étudiants et/ou jeunes adultes partagent leur opinion en groupe.

[modifier] Réception

À peine sorti en salles, le film a fait l'objet d'une critique fort peu élogieuse dans le quotidien La Presse [1]. Dans sa chronique, le critique cinéma Mario Cloutier compare le long-métrage à un "film d'horreur qui fait vraiment peur, naviguant entre l'exposition maladroite de thèses politiques, la démagogie et la manipulation pure et simple", en particulier à cause de l'usage fait de "vieilles techniques de manipulation du spectateur" et d'exemples grossiers et maladroitement présentés.

Il en résulte, aux yeux du chroniqueur, un "film répétitif [qui] ennuie la plupart du temps. Et lorsqu'à mi-parcours, quelques idées sont bien articulées sur l'universalité des programmes et les droits de scolarité, ces propos s'accompagnent de musique d'ascenseur".

Aussi le journaliste de déclarer: "Le problème avec ce trop long reportage télévisuel, se faisant passer pour un documentaire grand écran, n'est pas qu'il parait tiré des cartons de l'ADQ (Action démocratique du Québec) ni qu'il expose plusieurs théories chères à la droite. Pas plus qu'il ne se veut provocateur. Le simple tort de L'Illusion Tranquille est d'être un mauvais film. Alarmiste, démagogue et manipulateur, accomplissant exactement le contraire de ce qu'il prêche, nous prenant pour des valises."

En revanche, l'éditorialiste Mario Roy écrivait notamment, dans un article intitulé La Crucifixion [2] : « Les artisans qui ont fabriqué ce film avec des bouts de ficelle, sans aide institutionnelle, n'en sont peut-être pas eux-mêmes conscients. Mais la question que le documentaire L'illusion tranquille soulève est philosophique. Elle touche le rapport que l'homme entretient avec le réel. Elle concerne la soif irréductible de l'être humain pour la foi. ». Il poursuit plus loin en écrivant : « (...) La description des aspects religieux des dogmes qui fondent le bon vieux modèle québécois constitue certainement la partie la plus fascinante de L'illusion tranquille. L'image se prête bien, en effet à une telle démonstration. Des processions syndicales jusqu'aux sermons du clergé social-démocrate en passant par l'«enterrement de la paix sociale» (décembre 2003), la statue du col bleu Jean Lapierre, la liturgie de l'affrontement et autres objets ou cérémonies du culte bref, tout ce qui est montré constitue une sainte introduction à la réalité québécoise qu'on crucifiera ensuite allègrement. ». Et il concluait ainsi : « (...) il ne serait pas inutile qu'il soit largement fréquenté, en particulier par les jeunes, une fois achevée, bien sûr, la lecture du missel Parlons souveraineté à l'école et du bréviaire syndical Parlons politique!, disponibles à la procure de toutes les bonnes institutions d'enseignement. »

Huit jours plus tard, le chroniqueur Alain Dubuc, qui apparaît d'ailleurs dans le film, écrivait ceci dans un article intitulé Mais où est donc la gauche ? [3] : «  (...) il y a une idée de ce film que je partage sans réserves, et sur laquelle j'ai beaucoup écrit, et ce sont les effets pervers de l'universalité des programmes sociaux. C'est cette idée qui a provoqué les plus vives réactions des gardiens de l'orthodoxie et des élites médiatiques, notamment radio-canadiennes. Et c'est la plus belle illustration de l'ossification de la pensée dite de gauche et de son glissement vers la droite. ». Et il concluait par cette constatation sur la notion de gauche et de droite en politique : « Pourquoi la gauche se braque-t-elle contre ces idées ? Parce qu'elle est maintenant la droite, qui incarne l'immobilisme et la résistance au changement. Elle s'attache aux symboles, elle défend des acquis, elle s'accroche au statu quo, elle valorise le passé, elle résiste aux débats qui mèneraient au changement, elle refuse des chemins qui nous permettraient d'aller plus loin sur le chemin du progrès social. C'est la définition même du conservatisme. »

Loin d'égaler le succès et l'impact de pamphlets politiques tels que L'Erreur boréale, le film a tout de même entraîné une vague d'articles et de commentaires dans une multitude de journaux et de blogues, en anglais et en français, atteignant même un sommet de plus de 125 000 pages recensées par le moteur de recherche Google après deux semaines de présentation dans les cinémas de Montréal.

NB: (Prière de compléter cette section avec l'ajout de citations d'autres critiques (positives ou négatives), de préférence provenant de sources crédibles.)

[modifier] Sortie en salles

Le film étant une production privée, il n'a pas été déployé dans plusieurs salles. Il a été lancé à Québec le 8 novembre 2006, à la Salle Dina-Bélanger de Sillery, puis s'est retrouvé au Clap plus tard en novembre. Dès janvier 2007, il été présenté aux cinémas Beaubien et du Parc de Montréal, à la Maison du Cinéma, à Sherbrooke, et une présentation à Baie-Comeau et à Sept-Îles était prévu. Une télédiffusion a eu lieu sur le Canal D le 1er avril 2007. Le DVD est aussi disponible sur internet en date du 28 février 2007.

[modifier] Lien externe

[modifier] Sources