Action démocratique du Québec

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Action démocratique du Québec
Logo de l'Action démocratique du Québec
Parti provincial actif
Fondation 6 janvier 1994
Chef Mario Dumont
Président Tom Pentefountas
Permanence 740 rue Saint-Maurice
Montréal QC H3C 1L5
Idéologie politique Conservatisme fiscal, nationalisme et autonomisme
Alignement international Aucun
Couleurs Bleu et Rouge
Site web adq.qc.ca

L'Action démocratique du Québec (ou ADQ) est un parti politique qui évolue sur la scène provinciale. Son chef est Mario Dumont. Les membres de l'ADQ se font appeler adéquistes, tout comme les partisans. Son nom officiel est Action démocratique du Québec / Équipe Mario Dumont.[1]

L'ADQ se définit comme étant autonomiste et de centre-droit sur l'échiquier politique québécois ; son programme prévoit le rapatriement au Québec de plusieurs pouvoirs et l'occupation de tous les champs de juridiction québécoise. Lors du référendum de 1995 sur la souveraineté du Québec, elle participa au Comité du Oui afin de s'assurer que la notion de négociation avec le reste du Canada serait présente dans la question référendaire. Après l'échec du camp du OUI, Mario Dumont réclama un moratoire de 10 ans sur tout référendum subséquent portant sur la question nationale.

La plate-forme électorale de de l'ADQ se résume ainsi:

  1. notre fidélité première, notre passion et notre loyauté sont envers le Québec;
  2. tous les citoyens du Québec sont des Québécois, point à la ligne;
  3. le développement optimal du Québec passe par l’accroissement de son autonomie;
  4. les Canadiens hors Québec sont nos partenaires privilégiés : nous avons une longue histoire commune;
  5. l’avenir et le bien-être des prochaines générations de Québécois sont notre priorité;
  6. nous entendons faire avancer le Québec en générant des consensus : unir plutôt que diviser.

L'ADQ a fait élire 41 députées/députés lors du scrutin général du 26 mars 2007, lui permettant de former l'Opposition officielle à l'Assemblée nationale du Québec.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Origines : 1994 à 2002

Logo de l'ADQ de 1994 à 1998
Logo de l'ADQ de 1994 à 1998

L'ADQ a été fondée en 1994 par un groupe de nationalistes qui appuyaient le « rapport Allaire », un document qui prônait un système de fédéralisme décentralisé qui accroîtrait de façon importante les pouvoirs du gouvernement du Québec.

Après l'échec de l'accord du lac Meech, que plusieurs percevaient comme un rejet du Québec, le Parti libéral du Québec adopte le rapport Allaire en tant que politique constitutionnelle officielle. Toutefois, le parti écarte finalement ce rapport en 1992 au profit de l'accord de Charlottetown. Cet accord aurait reconnu le Québec comme une société distincte au sein du Canada, mais la réforme du fédéralisme canadien y était beaucoup plus modeste.

Bien que la plupart des libéraux appuient l'accord de Charlottetown, un certain nombre s'y opposent et quittent le parti. Menés par Jean Allaire, membre du Parti libéral et avocat de Laval, et Mario Dumont, une étoile politique montante qui avait été président de la commission des jeunes libéraux, les dissidents fondent l'Action démocratique du Québec. Allaire devient le premier chef du parti, mais il démissionne quelques mois plus tard pour des raisons de santé ; Dumont lui succède.

Dès le début, l'ADQ prône un conservatisme fiscal. Dumont critique le gouvernement, qu'il juge déconnecté des réalités quotidiennes des gens ordinaires, et prône des politiques économiques de centre-droit, telles que l'équilibre budgétaire, l'abrogation des redevances obligatoires envers les syndicats, la réduction de la taille de la bureaucratie québécoise, la sous-traitance de certains services publics ainsi qu'une plus grande place au privé dans le système de santé afin de diminuer les coûts sans cesse grandissants du système universel public. Le parti favorise également une réforme électorale qui ferait élire directement le premier ministre par un vote populaire et 50 des 125 députés par un système de représentation proportionnelle.

Disposant de peu de ressources financières et exclu des débats télévisés, Dumont se fait néanmoins élire à l'Assemblée nationale lors de l'élection générale de 1994, le seul candidat adéquiste élu à cette occasion. Lors du référendum de 1995 sur la souveraineté du Québec déclenché par le gouvernement péquiste, Dumont fait campagne pour le OUI. Toutefois, après la victoire du NON, il a prône un moratoire sur la question nationale, ce qui lui vaut des accusations de n'avoir aucune position claire sur la question.

Lors de l'élection de 1998, Dumont participe au débat télévisé des chefs et est réélu à l'Assemblée nationale, mais il ne parvient pas à élargir suffisamment sa base électorale pour faire élire d'autres candidats de son parti ; il demeure le seul représentant de son parti au parlement. Bien qu'il jouisse d'une forte popularité personnelle, la popularité de son parti a toujours été moindre que la sienne.

Le parti se réclame davantage des idées de Jean Lesage.

[modifier] Montée et descente : 2002-2003

Logo de l'ADQ de 1998 à 2007
Logo de l'ADQ de 1998 à 2007

En 2002, le mécontentement des électeurs face au gouvernement du Parti québécois de Bernard Landry et de l'opposition du Parti libéral du Québec de Jean Charest mène à des victoires inattendues de l'ADQ lors d'une série d'élections partielles, portant le caucus à cinq députés. Suite à ces victoires, la popularité de l'ADQ monte en flèche, devançant les deux partis traditionnels dans les sondages pour la première fois de son existence. Pour une période plutôt brève, certains analystes prédisaient que l'ADQ pourrait remporter jusqu'à 42 % du vote populaire et plus de 80 sièges à l'Assemblée nationale.

Cette visibilité de l'ADQ lui attire un plus grand soutien populaire, davantage de ressources financières ainsi qu'un certain nombre de candidats-vedettes pour l'élection générale de 2003. Pour la première fois, les médias considèrent Mario Dumont comme un candidat sérieux au poste de Premier ministre du Québec.

Toutefois, ses adversaires politiques réagissent en faisant une campagne négative contre l'ADQ pour la première fois, réussissant à ternir sérieusement l'image du parti. Si certaines attaques étaient plutôt grossières et injustes (David Payne, le député péquiste de Vachon, a comparé l'ADQ au Front national de Jean-Marie Le Pen, une comparaison répétée en 2007 par le candidat libéral Pierre Arcand), d'autres révèlent l'existence de failles dans la plateforme adéquiste ainsi qu'une certaine incompatibilité avec sa philosophie conservatrice et certains électeurs.

La popularité de l'ADQ pique du nez et tous les candidats-vedettes, à l'exception de Dumont et trois candidats (Chutes-de-la-Chaudière, Lotbinière et Beauce-Nord), sont défaits lors de l'élection de 2003. Dumont ne commet aucune erreur grossière durant le débat télévisé mais sa performance ne se démarque pas et il ne parvient pas à gagner du momentum. En contraste, le chef libéral Jean Charest parvient à mettre Bernard Landry du Parti québécois sur la défensive.

L'ADQ reçoit 18,24% du vote et fait élire quatre députés. Il s'attire suffisamment de votes d'anciens électeurs péquistes pour assurer la victoire aux libéraux de Jean Charest, mais pas assez pour obtenir le statut de parti officiel à l'Assemblée nationale, ce qui lui assurerait une plus grande visibilité ainsi que de plus grandes ressources.

[modifier] Histoire récente

Néanmoins, certaines personnalités locales, inconnues à l'échelle provinciale, parviennent à arracher certaines circonscriptions auparavant acquises au Parti québécois.

Le parti tire profit de la colère soulevée par la décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de ne pas renouveler la licence de la station de radio CHOI-FM à Québec. L'animateur Jeff Fillion encourage ses auditeurs à voter pour le candidat adéquiste Sylvain Légaré lors d'une élection partielle dans la circonscription électorale de Vanier ; Légaré défend la liberté d'expression de la station et se fait élire le 20 septembre 2004, ce qui porte à cinq le nombre de députés de l'ADQ pour la 37e législature.

Quelques jours plus tard, l'ADQ tient un congrès à Drummondville, où ses membres adoptent une nouvelle politique constitutionnelle, se définissant comme autonomiste. Lors de ce congrès, les membres élisent Yvon Picotte à la présidence du parti, un poste auparavant détenu par l'analyste politique Guy Laforest.

Selon Joseph Facal, ancien président du Conseil du Trésor dans le gouvernement du Parti québécois et signataire du manifeste Pour un Québec lucide, avec ces deux événements, l'ADQ a réussi à redevenir une force politique majeure. La percée du Parti conservateur au Québec lors de l'élection fédérale de 2006 pourrait également avoir un impact. Parmi les dix députés conservateurs nouvellement élus, quatre — Maxime Bernier, Steven Blaney, Jacques Gourde et Josée Verner — sont élus dans des circonscriptions représentées par l'ADQ au niveau provincial.

En mai 2006, l'ADQ tient un congrès à Granby, où on a évoqué la possibilité que l'ancien premier ministre Lucien Bouchard se joigne au parti ; celui-ci venait effectivement de signer le manifeste Pour un Québec lucide, que Dumont a accueilli avec enthousiasme. Toutefois, l'ancien premier ministre ne s'est pas montré intéressé à un retour en politique active. Dumont a évoqué le sujet d'une nouvelle ronde de négociations constitutionnelles avec l'actuel gouvernement fédéral conservateur pour que le Québec accorde enfin sa signature à la Constitution du Canada.

Récemment, l'ADQ a mis l'accent sur les accommodements raisonnables et souhaite en faire un enjeu de la campagne électorale de 2007. On critique notamment l'inégalité entre les hommes et les femmes qui est engendrée par ces accommodements religieux.[réf. nécessaire] Certains médias ont toutefois fait valoir que l'actuelle position adéquiste sur les accommodements religieux tranche avec celle adoptée en 1999. À l'époque où on parlait de déconfessionnalisation, l'ADQ se prononçait en faveur du droit pour chaque communauté d'avoir accès à un cours d'enseignement religieux pour leur religion respective là où le nombre le justifiait.[réf. nécessaire]

Le 4 mars 2007, l'ADQ reçoit un appui de Victor-Lévy Beaulieu [1] ; il fut accusé de trahison par Claude Jasmin [2].

Le 30 septembre 2007, Tom Pentefountas devient président de l'ADQ en remplacement de Gilles Taillon. [2]

[modifier] Programme électoral 2007

Logo de l'ADQ à partir de 2007
Logo de l'ADQ à partir de 2007

Le 18 décembre, l'ADQ est le premier parti à dévoiler son programme électoral en vue de la prochaine élection générale. Le programme contient 86 engagements électoraux qui seront chiffrés et expliqués plus en détail à la veille de l'élection.

Le programme propose notamment de réformer l'aide sociale. S'il prend le pouvoir, le parti entend diminuer sensiblement les prestations des gens qui sont aptes à travailler pour les obliger à retourner sur le marché de l'emploi ; en même temps, il compte augmenter les prestations de ceux qui ne sont pas capables de travailler.

En matière d'éducation, le programme prévoit l'abolition des commissions scolaires pour redistribuer leurs fonds directement aux écoles, le dégel progressif des frais de scolarité et la bonification du programme de prêts et bourses aux étudiants plus pauvres.

L'ADQ propose également la création d'une citoyenneté québécoise ainsi que d'une constitution pour enchâsser les « valeurs communes du Québec » ; il propose également d'investir davantage dans les programmes d'intégration des immigrants. Le parti souhaite de plus entamer de nouvelles négociations constitutionnelles avec le gouvernement fédéral pour obtenir davantage d'autonomie pour le Québec. PAQ. Il propose également de faire une plus grande place pour le privé dans le domaine de la santé et de verser des allocations familiales plus généreuses.

L'ADQ s'engage à équilibrer le budget, à réduire la taille de l'État et à ne pas augmenter les impôts des contribuables ; toutefois, il ne promet aucune baisse d'impôt, contrairement à l'élection de 2003. [3]

Mario Dumont a annoncé que, s'il remporte les élections, il entend donner aux parents une allocation de 100 $ par semaine par enfant d'âge préscolaire qui ne fréquente pas une garderie subventionnée, ce qui totaliserait 5200 $ par enfant par année. Le coût total de ce programme serait d'environ 900 millions $, montant qu'il entend aller chercher grâce aux coupes dans les autres dépenses du gouvernement ainsi que la croissance économique. Il entend faire de cette promesse un enjeu central de la campagne électorale.[4]

Au lendemain des élections du 26 mars 2007, l'ADQ forme l'Opposition officielle, le parti ayant remporté 41 sièges. C'est une première historique pour le parti et pour le Québec.

[modifier] Agenda politique 2008

Les adéquistes ont tenu leur e Congrès les 15 et 16 mars 2008 à Laval.

[modifier] Résultats électoraux

Élection Nombre de candidats Nombre de sièges  % des votes
générale 1994 (septembre) 80 / 125 1 6,46%
partielles 1996 (février) 1 / 2 1 5,87%
partielles 1996 (juin) 2 / 2 1 12,01%
partielles 1996 (décembre) 1 / 1 1 17,24%
partielles 1997 (avril) 2 / 2 1 5,15%
partielles 1997 (octobre) 4 / 4 1 10,88%
partielles 1998 (juin) 1 / 1 1 5,25%
générale 1998 (novembre) 125 / 125 1 11,81%
partielles 2001 (avril) 1 / 1 1 6,27%
partielles 2001 (octobre) 4 / 4 1 11,95%
partielles 2002 (avril) 3 / 3 2 29,06%
partielles 2002 (juin) 4 / 4 5 45,46%
générale 2003 (avril) 125 / 125 4 18,18%
partielles 2004 (septembre) 4 / 4 5 19,12%
partielles 2005 (décembre) 2 / 2 5 6,32%
partielles 2006 (avril) 1 / 1 5 1,94%
partielles 2006 (août) 1 / 2 5 8,06%
générale 2007 (mars) 125 / 125 41 30,80%
partielle 2007 (septembre) 1 / 1 41 37,00%
partielles 2008 (mai) 3 / 3 41 8,50%

[modifier] Commission des Jeunes

La Commission des Jeunes donne une voix aux jeunes entre 16 et 25 ans de l'Action démocratique du Québec. Elle permet aux jeunes de toutes les régions du Québec de s'impliquer et de poser des actions concrètes au sein de l'ADQ afin d'offrir aux Québécois un avenir digne. La CDJ a également pour mission d'informer les jeunes Québécois des enjeux les concernant et elle se veut un lieu d'échanges d'informations et de discussions permettant des prises de positions éclairées. La Commission des Jeunes développe et met de l'avant des propositions concrètes et innovatrices caractérisées par leur profondeur et leur esprit rassembleur. De même, la CDJ vise à intéresser les jeunes Québécois à la politique, tout en facilitant leur intégration dans ce milieu en leur offrant des occasions de rencontrer d'autres jeunes qui partage la même passion qu'eux. (http://www.adq.qc.ca/cdj)

Exécutif de la CDJ (2008):

Présidente : Catherine Goyer
Vice-présidente : Jacinthe Morissette

Directeurs : Affaires politiques : Alexandre Forest Communications : Joanie Cyrenne-Tourigny Financement : Martin Otis Organisation : Mathieu Lacombe Mobilisation : Martin-Karl Bourbonnais Technologies de l’information : Sébastien Tremblay

Conseil régional : Abitibi-Témiscamingue, Bas-St-Laurent, Cantons-de-l’Est, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Gaspésie-Côte-Nord, Lanaudière, Laurentides, Laval, Mauricie, Montérégie-Est, Montégérie-Ouest, Montréal-Est, Montréal-Ouest, Outaouais, Québec, Saguenay-Lac-St-Jean.

Les présidents de la CDJ :

1er : Éric Boisselle
2e : Patrick Robitaille
3e : Sylvain Frenette
4e : Jean-François Tétrault
5e : Jean-Sébastien Brault
6e : Marie-Ève Bonneville
7e : Stéphanie Deslandes
8e : Keven Tremblay
9e : Jean-François Sylvestre
10e : Stéphane Laforest
11e : Micaël Bérubé
12e : Simon-Pierre Diamond
13e : Catherine Goyer

Au dernier conseil général jeune tenu à Québec le 17 novembre 2007, une proposition sur l'aide sociale a créé un grand remous dans les médias. Les jeunes adéquistes proposaient que l'aide sociale reprenne son statut d'aide "temporaire". Les thèmes de ce congrès étaient le marché du travail et la santé mentale.

[modifier] Sources

[modifier] Notes et références

  1. Directeur général des élections du Québec
  2. La cause environnementale ne doit pas freiner l'économie, prévient Dumont, La Presse Canadienne, 30 septembre 2007, consulté en ligne le 30 septembre 2007.
  3. Tommy Chouinard, L'ADQ dévoile son programme électoral (La Presse, 19 décembre 2003)
  4. Denis Lessard, 5200 $ par an par enfant (La Presse, 15 février 2007)

[modifier] Voir aussi

Définition et origines du centrisme politique

[modifier] Liens externes (ADQ)

[modifier] Plate-forme électorale 2007

[modifier] VIIe Congrès des membres 15-16 mars 2008

[modifier] Liens externes


Partis politiques provinciaux québécois

Représentés à l'Assemblée nationale :
Action démocratique du Québec | Parti libéral du Québec | Parti québécois
Autres partis reconnus :
Affiliation Québec | Bloc Pot | Mouvement équité au Québec | Parti communiste du Québec | Parti démocratie chrétienne du Québec | Parti des immigrés du Québec | Parti durable du Québec | Parti Égalité | Parti indépendantiste | Parti marxiste-léniniste du Québec | Parti République du Québec | Parti vert du Québec | Québec solidaire | Union du Centre (Québec)

Partis conservateurs au Canada Parti conservateur du Canada
Formant le gouvernement : Parti conservateur du Canada
Parti PC de l'Alberta - Parti PC de Terre-Neuve-et-Labrador - Parti PC de la Nouvelle-Écosse - Parti PC de l'Île-du-Prince-Édouard - Parti du Yukon - Parti saskatchewanais
Formant l'opposition officielle : Parti PC du Manitoba - Parti PC du Nouveau-Brunswick - Parti PC de l'Ontario - Action démocratique du Québec
Autres partis représentés : Alberta Alliance