Kémi Séba

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Stellio Gilles Robert Capochichi, dit Kémi Séba (qui signifie « l'étoile noire » ou « l'enseignant noir » en égyptien ancien[1]) est un activiste panafricain et communautariste noir de France, fondateur de la Tribu Ka, puis de Génération Kémi Séba (GKS). Il est aujourd'hui le président d'une organisation ethno-différencialiste et anti imperialiste se nommant le M.D.I ( Mouvement des damnés de l'imperialisme )

Sommaire

[modifier] Biographie

Né à Strasbourg le 9 décembre 1981 de parents d'origine béninoise[2], Kémi Séba est devenu, en quelques années, le représentant le plus visible du radicalisme noir en France. Après une année et demi passée au sein de la Nation of Islam à Paris, qui lui aurait donné ses bases idéologiques[3] et ses talents d'orateur[4], il prône la « revalorisation de la race noire », ce qui passe selon lui par la « séparation » des noirs avec les blancs (qu'il nomme « leucodermes ») « descendants d'esclavagistes colonisateurs » et qui selon lui, pour beaucoup, pratiquent encore le rejet des noirs[3].

Alliant panafricanisme activiste et kémitisme, il participe à la fondation du groupuscule noir radical Parti kémite, dont il est pendant deux ans le porte parole national, avant de quitter ce dernier le trouvant trop intégrationniste à son goût[3]. Il change de nom à cette période en Kémi Séba, – après avoir adhéré au kémitisme monothéiste[5].

Puis, en décembre 2004, il fonde la Tribu Ka, cette dernière organisation étant considérée comme un mouvement politico-mystique d'obédience kémite[3].

[modifier] Tribu Ka

Icône de détail Article détaillé : Tribu Ka.

La Tribu Ka, créée par Kémi Séba en décembre 2004, est un mouvement s'inspirant du kémitisme. Ce mouvement a été dissout le 26 juillet 2006 par le ministre de l'Intérieur de l'époque Nicolas Sarkozy.

[modifier] Génération Kémi Séba

Icône de détail Article détaillé : Génération Kémi Séba.

Le 14 janvier 2007, Kémi Séba tient une conférence à Tours dans laquelle il annonce la création de son nouveau groupe Generation Kemi Seba formé afin de succéder à la Tribu Ka[6]. Ce nouveau groupe reprend la doctrine afrocentriste de la Tribu Ka tout en permettant aux militants d'extrême droite et autres islamistes d'adhérer au mouvement[réf. nécessaire], au nom de antisionisme[7] . À cette occasion, il a déclaré : « Je rêve de voir les Blancs, les Arabes et les Asiatiques s'organiser pour défendre leur identité propre. Nous combattons tous ces macaques qui trahissent leurs origines, de Stéphane Pocrain à Christiane Taubira en passant par Mouloud Aounit. [...] Les nationalistes sont les seuls Blancs que j'aime. Ils ne veulent pas de nous et nous ne voulons pas d'eux. [...] Parce qu'il y aurait eu la Shoah, je n'ai rien le droit de dire sur mon oppresseur sioniste ?[7] »

[modifier] Mouvement des damnés de l'impérialisme

Kémi Séba a été nommé secrétaire général du MDI par le bureau exécutif de ce mouvement qualifié de « mouvement politique anti-impérialiste de demain ». Le MDI, « né de la rencontre de militants panafricains (les kémites) avec des militants indo-européens traditionalistes, des militants panarabes (Abdal Sidiqq Mouvement), des asiatiques et aussi de banlieues », se veut une structure « ethno-différencialiste », mais « antiraciste, luttant pour la dignité des peuples » et a tenu sa réunion de lancement officielle le 22 mars 2008[8].

[modifier] Activités politiques et médiatiques

Kémi Séba a présenté en septembre 2007 un spectacle intitulé « Politik Street Show : Sarkophobie » au Théâtre de la Main d'or dirigé par Dieudonné. Il se présente aux élections municipales de 2008 à Sarcelles où il veut constituer une liste « identitaire » aux municipales de 2008[6].

[modifier] Affaires judiciaires

En septembre 2005, à la suite de certaines de ses prises de positions médiatiques, il est mis en examen suite à une plainte de Patrick Karam, originaire du Liban, qu'il aurait stigmatisé comme un « blanc » (ou « leucoderme » dans la terminologie racialiste de la Tribu Ka), à la tête du collectif antillais DOM montré comme « majoritairement noir ». Dieudonné, qui, jusque là, mettait son théâtre parisien de la rue de la Main d'Or à sa disposition pour l'organisation de meetings, prend officiellement ses distances avec lui pour avoir organisé des réunions dans lesquelles il interdisait l'entrée aux non-noirs[3].

Le 8 février 2007, il tient une conférence à Chartres, où des policiers dépêchés sur place en raison d'un « trouble à l'ordre public » auraient été traités de « policiers sionistes à la solde d'un gouvernement sioniste ». Arrêtés pour violences et menaces, Kémi Séba a été condamné en comparution immédiate et immédiatement incarcéré[9]. En appel le 3 mai à Chartres, Kémi Séba revendique ses propos, et précise qu'être antisioniste ne fait pas de soi un antisémite argumentant que dans ce cas tous les anticommunistes seraient de facto « anti-russes[10] ». Le verdict prononcé le 28 juin 2007 par le tribunal correctionnel de Chartres le condamne à 6 mois de prison avec sursis, 1 500 € d'amende et 1 000 € de dommages et intérêts à la LICRA, le procureur ayant demandé 6 mois de prison ferme et 10 000 euros d'amende. Son porte-parole national, Héry Djéhuty Séchat de son vrai nom Cyrille Kamdem, a été condamné à 3 mois de prison avec sursis et 750 euros d'amende, ainsi que 1 000 euros de dommages et intérêts à la Licra.

Le 30 novembre 2007, il a été condamné en première instance à un mois de prison ferme, à deux ans d'inéligibilité et à des dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Paris pour la diffusion sur site Internet de propos antisémites en août 2006[11]. Kémi Séba a fait appel et devrait donc pouvoir se présenter aux élections municipales, l’appel étant suspensif.

Jugé pour avoir reconstitué sous le nom de Génération Kémi Seba la Tribu Ka dissoute, Kémi Seba a été jugé le 20 février 2008. Le 1er avril, il a été condamné à six mois de prison, dont deux fermes, ainsi qu'à un an de privation de droits civiques, civils et de famille. Il a annoncé son intention de faire appel[12].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références