Julie d'Angennes

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Julie d'Angennes
Julie d'Angennes

Julie Luciana d'Angennes, dite l’incomparable Julie, née à Paris en 1607 et morte le 15 novembre 1671, était la fille du marquis de Rambouillet et de Catherine de Vivonne.

Julie d'Angennes grandit dans un milieu où ses parents reçoivent tous les grands noms de l'époque à l’hôtel de Rambouillet. Célèbre à la fois par sa beauté ainsi que par la pénétration et la délicatesse de son esprit, elle formait, pour les habitants de l’Hôtel, sous le nom de princesse Julée, le pendant de la marquise sa mère, la Sage Arihémise, et elle est désignée dans le Grand Cyrus avec celui de Cléomire.

Sa beauté, son mérite, et la protection qu’elle accorda aux gens de lettres lui donnèrent une grande célébrité, et fut l’un des principaux ornements de l’illustre hôtel de Rambouillet. Elle avait l’âme forte et généreuse et se signala dans sa famille par des actes de dévouement. Elle avait le goût du théâtre et joua même la tragédie dans son Hôtel, mais elle appartint surtout aux lettres, à part la Guirlande pour laquelle elle est aujourd’hui connue, par l’abondance de vers et de prose qu’elle a inspirés.

En 1641, elle reçoit de la part de son futur époux, le duc de Montausier la Guirlande de Julie, un recueil de 62 madrigaux composés par les grands noms de la poésie : Corneille, Desmarets, Malleville et réalisé par le calligraphe Nicolas Jarry. Chaque madrigal avait pour sujet une fleur, illustrant une qualité de Julie. Celle-ci était magnifiquement peinte par Robert en regard. L’ouvrage fut relié de manière splendide, par Gascon, relieur célèbre, et orné en dehors et en dedans du chiffre entrelacé de J. L. (Julie-Lucine). Le duc de Montausier en fit faire deux exemplaires pareils, et chacun fut enfermé dans un sac de peau d'Espagne. À son réveil, Julie trouva ce présent sur sa toilette, le premier jour de l’an 1633 ou 1634.

Julie d'Angennes finit par épouser son soupirant le 13 juillet 1645. En 1661, elle devint gouvernante des enfants de France et dame d’honneur de la reine. Les mémoires du temps lui reprochent ses complaisances pour les maîtresses de Louis XIV.

Madeleine de Scudéry l’a peinte dans ses romans sous le nom d'Arthénice. Ce portrait eut tant de célébrité que Fléchier lui a conservé ce nom dans l’oraison funèbre consacrée à sa mémoire.

[modifier] Sources

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1430
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