Jules Cotard

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Jules Cotard (1840-1889) fut un neurologue et psychiatre français.

Sommaire

[modifier] Résumé biographique

Né à Issoudun (Indre) le premier juin 1840 dans une famille décrite comme « simple et sévère ». Son père était un imprimeur et libraire protestant.
A la faculté de Médecine de Paris, il se liera notamment avec Adrien Proust (père de Marcel Proust) et comptera au nombre de ses camarades de promotion plusieurs personnalités qui s'illustreront brillamment dans le domaine de la médecine notamment Jean-Louis Prévost, Georges Hayem (1841-1933) et Paul Regnard (1850-1927). C'est également pendant ses années d'étudiant qu'il manifeste un intérêt passionné pour la philosophie et devient l'ami d'Auguste Comte (1798-1857).
En 1864, il est nommé interne à la Salpêtrière où il travaillera sous la direction de Jean-Martin Charcot et d'Alfred Vulpian. Il s'intéresse aux corrélations anatomo-cliniques en pathologie cérébro-vasculaire, ainsi qu'à l'atrophie cérébrale qui fera l'objet de sa thèse (1868) : il est le premier à soutenir qu'en cas d'hémiatrophie cérébrale consécutive à une atteinte périnatale, les fonctions de l'hémisphère atteint sont prises en charge par l'hémisphère indemne.
Il sert en qualité de chirurgien militaire dans un régiment d'infanterie pendant la guerre franco-prussienne de 1870. En 1871, il rejoint à Paris la Clinique dirigée par le professeur Lasègue où il aura l'occasion d'étudier de nombreux cas psychiatriques. En 1874, il s'installe en pratique privée à Vanves.
En psychiatrie, il est connu pour avoir décrit les troubles mentaux en relation avec l'hyperglycémie, mais surtout pour sa description des délires de négation d'organes dans certaines formes d'hypochondrie (Syndrome de Cotard).[1] Dans les formes extrêmes de ce syndrome, les malades vont parfois jusqu'à nier leur propre existence.
Il rédigea le manuscrit d'un livre intitulé « Lois de la formation et de l'association des idées » qui malheureusement fut perdu avant d'être publié.
Il mourut le 19 août 1889 d'une diphtérie contractée au chevet de sa fille à laquelle il avait prodigué ses soins dévoués pendant 15 jours. La dernière de ses citations écrites, possiblement tirée de son manuscrit perdu, est la phrase suivante : "Seule la bonté universelle et l'intégrité sont capables d'établir en nous cette harmonie mentale qui conduit à la paix intérieure".

[modifier] Postérité littéraire

Selon Pearn et Gardner-Thorpe, Jules Cotard aurait servi de modèle à Marcel Proust pour le personnage du Docteur Cottard (Cf. À la recherche du temps perdu - A l'ombre des jeunes filles en fleur - I Autour de Madame Swann, pp 75-77), alors que selon d'autres sources, ce modèle aurait été le médecin rémois Eugène Doyen.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Source

  • (en) Pearn J, Gardner-Thorpe C. Jules Cotard (1840-1889). His life and the unique syndrome which bears his name. Neurology 2002 ; 58 : 1400-1403).

[modifier] Liens externes