Juan de Valdés

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Juan de Valdes (1499-1541) est né à Cuenca dans la province de Castille. C’est un érudit et humaniste espagnol, l’un des principaux propagateurs des travaux d’Erasme en Espagne. Il a fui devant l’Inquisition espagnole. Il s’est établit à Naples où il a développé ses thèses autour d’un cercle d’initiés restreint.

Sommaire

[modifier] Ses débuts

Juan de Valdes a étudié à a étudié à Alcalá de Henares. Il a connu le mouvement des Alumbrados qui revendique une religion intérieure illuminée par le Saint Esprit et la lecture des Ecritures a travers le cercle illuministe d’Escalona. Ce mouvement se propage surtout dans le milieu des conversos (juifs convertis de force dans les Royaumes Ibériques). Ce milieu est un réceptacle aux écrits d’Erasme et de Luther. Juan de Valdes vient de ce milieu. Son frère Alonso est le secrétaire de Charles Quint. Il justifie le sac de Rome de 1527 par les pêchés du Pape et des hauts dignitaires de l’Eglise. Les deux frères lisent Erasme puis Martin Luther. Il publie un ouvrage d’inspiration érasmienne, Dialogue de la doctrine chrétienne (Diálogo de la doctrina cristiana). L’Inquisition s’intéresse dès lors aux deux frères. Juan s’enfuit à Naples puis à Rome où il rejoint le parti impérial en Italie. Il entre en contact avec les Gonzague et Pietro Carnesecchi, secrétaire du Pape Clément VII. Il retourne à Naples où se forme autour de lui un cercle avec des femmes des grandes familles comme Giulia Gonzague ou Vittoria Colonna. Lors des réunions Juan lit les Epîtres de St Paul, base de la réflexion de Luther, et les commente. C’est un magister oral et écrit. Le rôle du manuscrit dans la diffusion des idées de Juan de Valdes est important contrairement à l’Europe du Nord avec l’importance des imprimés.

[modifier] Le valdésianisme

Parmi ses proches figure Bernardino Ochino, général des Capucins, prédicateur qui prêche devant l’empereur Charles Quint lors de son séjour à Naples la messe du Carême. Pour Valdes, l’essentiel est d’être chrétien à l’intérieur : « Etre chrétien n’est pas une science mais une expérience ». Rejet des pratiques extérieures (messe, pèlerinage…) du christianisme. Le chrétien doit apprendre à lire son « Livre intérieur » (image utilisé par Luther). Valdes s’insère dans un courant néoplatonicien à connotation ésotérique : on s’initie à la vérité chrétienne graduellement et cette vérité n’est pas accessible à tous. Image du Palais : il y a ceux qui admire le château de l’extérieur, d’autre qui arrive à entrer dans la cour des carrosses, d’autre encore qui atteignent la cour du palais, certains qui pénètrent dans les couloirs du château et enfin un petit nombre qui sont invités dans la chambre du Roi. Ce n’est pas pour autant que le Roi ne gouverne pas tout les sujet de ceux qui sont présent dans sa chambre à ceux qui admire son palais de l’extérieur. Il veut éviter un scandale avec ceux qui ne peuvent pas atteindre la vérité divine. Il condamne la condamnation de Luther sur les superstitions romaines et sa sortie de l’Eglise. Pour Valdes il aurait fallut la réformer de l’intérieure. Ce n’est pas une question de prudence mais une question de charité (référence au nicodémisme : c'est-à-dire de cacher ses convictions sous des apparences officielles convenues et conventionnelles, tout en continuant à propager ses idées et pratiquer sa foi en secret). Il a un souci d’éviter les polémiques inutiles. Refus de l’angoisse eschatologique romaine (se conformer au dogme catholique pour atteindre le Paradis), différence avec la fin de l’angoisse protestante qui prône la prédestination : Dieu sait dès la naissance d’une personne si elle ira au Paradis ou en Enfer.

[modifier] La diffusion du valdésianisme

Il n’y a pas d’Eglise valdésienne qui se constitue mais elle se diffuse grâce à un réseau de connaissance. Valdes explique qu’il ne veut pas prêcher ouvertement pour ne pas choquer les hommes simples et les hommes brutaux qui pourraient s’affranchir des contraintes. Le valdésianisme se diffuse partout en Italie et dans le Saint-Empire romain germanique avec l’aide de son frère Alonso. Le cardinal anglais Reginala Pole, de sang royal, se réfugie à Rome après le schisme de Henri VIII. Il est initié au valdésianisme par Flaminio et le diffuse à son tour. En 1541, Valdès meurt. Après Naples c’est à Viterbe que se réunissent les disciples de Valdes : lecture des Evangiles et des textes protestants notamment Jean Calvin. Elaboration du texte Beneficio de Cristo qui expose les thèses de Juan de Valdes. Manifestation des premières inquiétudes du pouvoir pontifical sur la diffusion des thèses valdésiennes. En 1542 est crée la Congrégation du Saint-Office. Bernardino Ochino est convoqué devant cette dernière à propos de sa proximité avec le valdésianisme. Il part de Venise décidé à répondre à la convocation de la congrégation. Il continu vers Bologne puis Florence où il hésite sur la poursuite de sa route. Il décide finalement de fuir l’Italie et de se réfugier à Genève. Il y est accueilli par Calvin. La fuite d’Ochino provoque un scandale et confirme le péril hérétique en Italie.

[modifier] Sources