Jacques Cambry

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Jacques Cambry
Jacques Cambry

Jacques Cambry (2 octobre 1749 à Lorient - 31 décembre 1807 à Cachan) est un écrivain breton et français, fondateur de l'Académie celtique.

Fils d'un ingénieur naval, il porte la soutane quelques années avant de préférer une vie plus laïque. Il est précepteur chez Claude Denis Dodun, un directeur de la Compagnie des Indes dont il épousera plus tard la veuve. Durant sa jeunesse, en bon breton, il vit d'abord en mer, puis continue de voyager dans toute l'Europe où il se fait initier dans des sociétés secrètes.

Il est receveur général des États de Bretagne, puis, en 1794, Commissaire des Sciences et des Arts. À ce titre, il effectue en 1794-1795 un voyage dans le Finistère afin de visiter les dépôts de biens confisqués à la noblesse et aux couvents, sur lesquels il publie un rapport en 1799. Pétri d'une culture classique dont il émaille ses observations, Cambry se révèle un observateur curieux et scrupuleux, portant un intérêt à l'histoire et à la langue, à la musique et à la danse, annonçant par là les collectes à venir de Hersart de la Villemarqué et de Luzel. Il est notamment chargé d'établir le catalogue des « objets échappés au vandalisme révolutionnaire » dans sa région.

Il est nommé en 1799 administrateur du département de la Seine. Partant d'une idée sur le respect des morts, à la fois philosophique et sociologique, il propose dans son rapport de 1799 un véritable plan urbanistique et architectural, fortement marqué par l'Antiquité, et un nouveau lieu nommé le « champ de repos ». Il est ensuite nommé préfet du département de l'Oise par Napoléon. Il y effectue une profonde réforme des circonscriptions cantonales.

Il fonde avec Jacques Le Brigant l'Académie celtique le 30 mars 1805, qu'il présidera jusqu'à sa mort en 1807.

[modifier] Publications

  • Traces du Magnétisme, La Haye, 1784.
  • Contes et proverbes, suivis d'une notice sur les troubadours, 1784, Amsterdam, 1787. La première édition est de 1784. L'édition de 1787 semble être une remise en vente de l'originale. C'est un petit volume de contes et d'anecdotes puisées chez Claude Fauchet, Étienne Pasquier, Nostradamus, Le Grand d'Aussy, Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye et de Millot.
  • Promenades d'Automne en Angleterre, 1787.
  • Rapport sur les sépultures, présenté à l'administration centrale du département de la Seine, Paris, Pierre Didot l'Aîné, an VII 1799. Constatant l'état désastreux des cimetières à la fin de la période révolutionnaire, il propose un renouvellement profond de la façon dont sont conçues les sépultures. « Le respect pour les morts tient plus qu"on ne le pense communément à l'ordre social ».
  • Essai sur la vie et sur les tableaux du Poussin, Pierre Didot l'Aîné, an VII. 1799.
  • Voyage dans le Finistère ou État de ce département en 1794 et 1795. Imprimerie-Librairie du Cercle Social, An VII 1799. Le voyage auquel nous convie l'auteur va bien au-delà des limites géographiques du Finistère. A l'origine Rapport sur l'état du département, réalisé au lendemain des évènements révolutionnaires, il a été décrit à un moment charnière de l'histoire de France, entre Ancien Régime et temps modernes. Il se fait le porte-parole des espoirs du moment, mais ne passe pas pour autant sous le silence les dérives des premiers temps de la République.
  • Voyage Pittoresque en Suisse et en Italie, Paris, Jansen, an IX (1801).
  • Description du département de l'Oise en deux volumes, Imprimerie de P. Didot L'ainé, an XI. 1803.
  • Monumens celtiques, ou recherches sur le culte des pierres, Précédées d'une Notice sur les Celtes et sur les Druites, et suivies d'Étymologies celtiques, Paris, chez Mad. Johanneau, Libraire, Palais du Tribunat, An XIII 1805 [1]
  • Voyage dans le Finistère. Nouvelle édition, accompagnée de notes historiques, archéologiques, physiques et de la flore et de la faune du département par M. le Ch. de Fréminville. Lefournier, Brest, 1836.
  • Catalogue des objets échappés au vandalisme dans le Finistère, dressé l'An III, Caillière, Rennes, 1889.

[modifier] Note
  • En Bretagne, au moins cinq rues portent son nom, d'après Les Noms qui ont fait l'histoire de Bretagne, 1997.


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