Jacques-Alain Miller

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Jacques-Alain Miller (né le 14 février 1944 à Châteauroux), est un philosophe (normalien) et psychanalyste français d'origine polonaise.

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[modifier] Formation

Sa formation philosophique commence auprès de Sartre, avec qui il s'entretient, à l’âge de 16 ans.

Il est passé par l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (ENS). Il a suivi, à la fin des années 60, les séminaires de Roland Barthes à l’École pratique des hautes études (ÉPHÉ). C’est un disciple du philosophe Louis Althusser, qui fut assistant à l’ENS, et du psychanalyste Jacques Lacan (dont il est le gendre - il a épousé Judith Lacan - et le légataire). Il est aussi le frère aîné du psychanalyste, écrivain et animateur de télévision Gérard Miller.

[modifier] Carrière

Jacques-Alain Miller est directeur du département de psychanalyse de l’Université de Paris VIII et assure un cours hebdomadaire public le mercredi après-midi à l’amphithéâtre des Arts et Métiers : « L’orientation lacanienne ».
Il a créé et dirigé l’École de la cause freudienne en 1981 et a fondé l'Association mondiale de psychanalyse en 1992. Il publie sous son autorité aux éditions du Seuil les textes des Séminaires de Jacques Lacan. Ses talents de théoriciens, de vulgarisateur et d'écrivain, en font un psychanalyste incontournable de l'après Lacan. Héritier de son enseignement, l'orientation qu'il donne à la recherche psychanalytique au sein de l'École de la cause freudienne préserve la vivacité des inventions nombreuses du discours lacanien.

Jacques-Alain Miller trouve dans l'Être et le Néant, la racine kojèvienne de ce qui fonde plus tard chez Lacan, la théorie du sujet : le manque. Lorsqu'il se frotte au discours de Lacan, il se trouve impliqué et produit alors des écrits retentissants. C'est le temps des recherches conceptuelles autour du langage, du sujet et du signifiant. On trouve alors à ses côtés, le linguiste et philosophe, Jean-Claude Milner.

[modifier] Controverse sur la diffusion des écrits lacaniens

A la mort de Lacan, il commence a pratiquer la psychanalyse, et réserve alors ses écrits au cercle des psychanalystes lacaniens. Avec Lettres à l'opinion éclairée en 2001 et le Neveu de Lacan, il signe un retour virtuose sur la scène intellectuelle française. Il initie ensuite un vaste mouvement de résistance intellectuelle en créant le "Forum des psys" en 2003 afin que les attaques répétées contre la psychanalyse ne restent pas sans réponse. On y entend BHL, Catherine Clément, Philippe Sollers et bien d'autres, pour un soutien décisif contre le totalitarisme scientiste. Début 2006, il a dirigé l'édition de l’Anti-Le Livre noir de la psychanalyse, une compilation de textes pour la plupart issus du «Forum Anti-TCC » qui s'est tenu au Méridien-Montparnasse en avril 2005.

Jacques-Alain Miller est au sein d'une controverse importante sur la publication des séminaires de Lacan. Ce dernier l'a désigné pour publier l'intégralité de son enseignement oral. Miller ne s'est acquitté de cette tache que très lentement. Les séminaires publiés ont aussi fait l'objet de critiques de la part de psychanalystes comme Charles Melman, qui accuse Miller de déformer la parole de Lacan. Pour certains, il est fort probable que la non-publication des séminaires soit un moyen d'asseoir son pouvoir sur la communauté psychanalytique : celui qui détient la parole de Lacan est le seul légitime pour en parler. Certains l'ont accusé de vouloir garder la mainmise sur l'héritage intellectuel de Lacan en dirigeant de manière despotique l'École de la cause freudienne, ce qui a provoqué en réaction la création de nombreuses autres écoles lacaniennes, contribuant ainsi à l'éclatement de la communauté lacanienne en France. La rivalité avec Melman, son psychanalyste, n'y est pas étrangère.

Le 30 mars 2007, le Tribunal de Grande Instance de Paris a rendu le jugement suivant sur le bien-fondé de l'action de publication du séminaire par Jacques-Alain Miller, le voici :

“Attendu qu’il n’est pas discuté que Lacan, qui était opposé à toute publication de son enseignement, n’a accepté la transcription de celui-ci qu’à la condition qu’elle soit réalisée par M. Miller; Attendu que le droit de divulgation post mortem doit s’exercer au service de l’œuvre, en accord avec la volonté de l’auteur telle que révélée et exprimée de son vivant; Attendu que le fait que Lacan ait accepté la publication de son enseignement sous une forme écrite (…) ne permet aucunement d’en inférer que l’auteur a imposé à M. Miller de divulguer son œuvre dans son intégralité et a fortiori dans un délai rapide ou seulement déterminé; Attendu que (…) la seule obligation [Jacques-Alain Miller] est de protéger l’œuvre dont il a la charge contre toute atteinte (…) Attendu que le caractère manifestement mal fondé de l’action engagée révèle une intention de nuire constitutive d’une faute (…). “

“Le tribunal dit que Jacques-Alain Miller n’a commis aucun abus notoire dans le non exercice de son droit de divulgation de l’œuvre écrite de Jacques Lacan”

[modifier] Bibliographie


[modifier] Liens


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