Jérôme Champion de Cicé

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Jérôme Marie Champion de Cicé (né le 3 septembre 1735 à Rennes - mort le 19 août 1810 à Aix-en-Provence) était un religieux et un homme politique français du XVIIIe siècle.

[modifier] Biographie

Né à Rennes le 3 septembre 1735, Jérôme Champion de Cicé fit ses études au Collège du Plessis, où il eut pour condisciples Boisgelin de Cucé, Loménie de Brienne, Morellet et Turgot. En 1763, il est docteur en théologie à la Sorbonne. Il est le petit neveau de Louis Armand Champion de Cicé, missionnaire au Canada, en Chine puis au Siam dont il est le vicaire apostolique et évêque in partibus infidelium de Sabule de 1701 à 1727(Société des Missions étrangères de Paris[1]).

Dès 1760, il est nommé abbé commendataire de l'abbaye de Chantemerle, qui lui procure un revenu annuel de 2 000 à 2 500 livres. Ordonné prêtre en 1761, il devient vicaire général à Auxerre, où son frère aîné Jean-Baptiste-Marie Champion de Cicé vient d'être nommé évêque.

De 1765 à 1770, il est agent du clergé et conseiller État. En 1770, il se lie d'amitié avec Turgot et publie avec César-Guillaume de La Luzerne, évêque de Langres, les Rapports de l’agence, contenant les principales affaires du clergé, qui se sont passées depuis l’année 1765 jusqu’en l’année 1770, où il relate son expérience d'agent du clergé.

Nommé évêque de Rodez en 1770, il publia en 1776 le Procès verbal de l’Assemblée générale du clergé de France tenue à Paris en 1770, un fort volume de 868 pages, et il présida parallèlement l'assemblée provinciale de Haute-Guyenne de 1779 à 1781.

Nommé ensuite archevêque de Bordeaux en 1781, il contribua en 1786 à créer l'Institut national des jeunes sourds (INJS) de Bordeaux.

Le 14 février 1789, il publie un Mandement prescrivant des prières pour le succès des États généraux, qui déplût fortement à la noblesse.

Élu — comme son frère aîné Jean-Baptiste-Mariedéputé du clergé aux États généraux de 1789, il y prépara le texte de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Au lendemain de la nuit du 4 août, Jérôme Champion de Cicé fut nommé Garde des sceaux par Louis XVI. Trois jours à peine après sa nomination, le 7 août, il se rendit à l’Assemblée nationale avec sept autres ministres, envoyés par le roi « qui ne veut faire qu’un avec sa nation » pour demander comment rétablir l’ordre. Necker parle alors de l’état des finances.

Par la suite, il ne s’adressera à l’Assemblée que comme garde des sceaux pour maintenir, dans la mesure du possible, la liaison entre le roi et les députés. Le 21 novembre 1790, après la proclamation de la Constitution civile du clergé, il démissiona de de sa charge de garde des sceaux, et décida de reprendre ses fonctions de député. Ayant demandé un congé pour se reposer, il ne fut pas présent lors du débat sur le serment qu’il ne prononça pas.

Son nom ayant été placé sur la liste des absents (18 juillet 1791), il émigra, d'abord à Bruxelles, puis en Hollande. De 1795 à 1802, il s'installe à Londres, où il retrouve des monarchistes comme Malouet ou Lally-Tollendal, ainsi que des prélats libéraux comme Boisgelin et Fontanges.

Le 8 octobre 1801, il publie à Londres un document de 15 pages Lettre de Mgr l’archevêque de Bordeaux à ses diocésains, dans lequel il leur expose les motifs de sa démission, intervenue à la demande du pape.

Le 21 février 1802, il rentre en France, et est presque aussitôt (le 9 avril) nommé archevêque d'Aix-en-Provence, diocèse qui comprenait à la fois les Bouches-du-Rhône et le Var.

Jérôme Champion de Cicé fut sensible à la question des langues régionales, et publia dans les différents diocèses dont il eut la charge des Catéchismes en idiome local.

Le 15 janvier 1805, Jérôme Champion de Cicé est élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’honneur. Trois ans plus tard, le 16 septembre 1808, il est fait comte d'Empire par Napoléon.

Il meurt à Aix-en-Provence le 19 août 1810.


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