Istituto per la ricostruzione industriale

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L'Istituto per la Ricostruzione Industriale (IRI) est un établissement public italien créé en 1933 par la volonté du gouvernement fasciste de l'époque pour sauver de la faillite les principales banques italiennes (Banca commerciale, Credito italiano et Banca di Roma).

Ces banques avaient fortement souffert de la crise économique mondiale de 1929 au point qu'elles risquaient de tomber en faillite. Pour éviter cette éventualité, l'État les racheta et devint ainsi propriétaire des nombreuses entreprises industrielles contrôlées par ces trois banques.

C'est ainsi que l'IRI, et donc l'État italien, devint propriétaire de plus de 20 % de la totalité de la capitalisation en actions nationale et, de fait, le principal entrepreneur, allant des chantiers navals au secteur automobile (avec Alfa Romeo), et le principal banquier italien.

Initialement, l'IRI devait être une structure provisoire dont la mission était limitée à la liquidation des activités ainsi acquises. Mais en 1937 le gouvernement transforma l'IRI en une institution publique pérenne. Ce choix fut confirmé par les gouvernements démocratiques ultérieurs qui développèrent l'IRI et le réorganisèrent par branches d'activités, en faisant de fait une holding d'État.

[modifier] Composition de l'IRI

L'IRI était composé en dix branches d'activités distinctes qui formaient elles-mêmes chacune une holding :

  • Sidérurgie : Finsider, qui regroupait plusieurs grandes entreprises et notamment
    • Italsider, une des plus grandes industries sidérurgiques européenne dans les années 70, couvrant plus deux tiers de la production italienne d'acier,
    • Dalmine, producteur et grand exportateur de tubes en acier sans soudures,
    • Terni, une des plus anciennes société sidérurgiques italienne, créée au 19° siècle,
  • Ciment avec Cementir, production de ciment avec réutilisation de dérivés sidérurgiques,
  • Mécanique : Finmeccanica qui a compté dans son porte feuille
    • Alfa Romeo jusqu'en 1987, date de la cession au groupe Fiat Auto,
    • Ansaldo-San Giorgio, spécialiste de la construction mécanique lourde comme les centrales électriques, hydrauliques, thermiques et nucléaires, et spécialiste en électrotechnique,
    • Selenia, spécialiste en électronique,
  • Chantiers navals : Fincantieri, qui regroupe tous les grands chantiers navals italiens réunis sous le label Italcantieri. C'est aujourd'hui le premier en Europe et le 3e mondial.
  • Transports maritimes : Finmare, contrôle et coordonne toutes les grandes sociétés italiennes : Italia, Adriatica, Tirrenia et Lloyd Triestino, plus ses filiales étrangères
  • Transports aériens : Alitalia, compagnie nationale et ses filiales comme ATI pour les vols intérieurs,
  • Autoroutes : Autostrade, qui est encore aujourd'hui le premier exploitant de réseau d'autoroutes en Europe.
  • Banques et finances : le secteur regroupait toutes les banques et instituts de crédit italiens : Banca Commerciale Italiana, Credito Italiano, Banca di Roma, Banco di Santo Spirito,
  • Télécommunications : à l'origine Società Idroelettrica Piemontese (SIP) - Société Hydroélectrique Piémontaise - qui utilisa les fonds liés à la nationalisation des sociétés d'électricité italiennes pour acheter la société financière STET et ses concessionaires de téléphone Stipel, Telve, Timo et Teti. Aujourd'hui devenue Telecom Italia et TIM.
  • Radio communication : RAI et RAI-TV,


A partir de 1993, le gouvernement italien de centre gauche a engagé une politique déterminée de privatisation des activités industrielles publiques qui a conduit à la liquidation de l'IRI en 2000.

Le portefeuille d'activités résiduel a été transféré à la société Fintecna contrôlée par le ministère de l'économie.

[modifier] Bibliographie

  • (en) Vera Lutz, Italy: A Study in Economic Development, Oxford, Oxford University Press, 1962.
  • (it) Pasquale Saraceno, Il sistema delle imprese a partecipazione statale nell'esperienza italiana, Milano, Giuffrè, 1975.
  • (it) Bruno Amoroso - O.J. Olsen, Lo stato imprenditore, Bari, Laterza, 1978.
  • (it) Nico Perrone, Il dissesto programmato. Le partecipazioni statali nel sistema di consenso democristiano, Bari, Dedalo, 1992.