Isolationnisme américain

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L'isolationnisme est une tendance de la politique étrangère des États-Unis promouvant une intervention minimale dans les affaires du monde. Il est historiquement défendu par les deux franges de l’échiquier politique américain.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] George Washington

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À l’origine historique de l’isolationnisme américain, on trouve la volonté de maintenir une politique consensuelle vis-à-vis des anciennes puissances colonisatrices (Angleterre essentiellement, France, etc.). En effet, George Washington, lors de son second mandat, doit faire face à deux courants. Le premier, défendu par le secrétaire au Trésor Alexander Hamilton, souhaite un rapprochement avec l’Angleterre au détriment de la France. Le second mené par Thomas Jefferson s’oppose à toute concession aux ex-colonisateurs.

C’est pourquoi, il déclare dans son « message d’adieu » : « La grande règle vis-à-vis des nations étrangères est, en étendant nos relations commerciales, de n’avoir avec elles aussi peu de liens politiques possibles […]. L’Europe a toute une série d’intérêts de premier plan qui ne nous concernent pas ou qui ne nous touchent que de très loin […]. Notre véritable politique doit être d’éviter des alliances permanentes avec quelque partie que ce soit du monde étranger ». La souveraineté absolue et l’entière liberté des États-Unis est ainsi posée.

[modifier] Wilson

Avec le retour des démocrates à la Maison Blanche en 1912, l’isolationnisme devient la matrice de la politique étrangère américaine. Après s’être opposé à toute grande intervention extérieure, Woodrow Wilson est réélu avec le slogan : « Il nous a gardé hors de la guerre[1] » .

À partir de la signature des traités de paix suivant la première guerre mondiale, le président Wilson tente de promouvoir sa doctrine d'une diplomatie ouverte et pacifique. Pour cela, il compte sur la Société des Nations dont il soutient la création. Le Congrès refuse cependant de le suivre et ne ratifie pas le traité fondateur de l'organisation. Celle-ci est morte-née et son échec en Éthiopie scellera son sort. Les États-Unis entrent alors dans une période d'isolationnisme. Cette tendance se renforcera avec la crise de 1929 et le président Roosevelt ne parviendra pas à intéresser ses concitoyens au conflit qui se déroule en Europe et à l'Extrême-Orient.

Il faudra attendre la Charte de l'Atlantique et le raid sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941 pour que les États-Unis reviennent aux affaires du monde.

[modifier] Droite du parti républicain

À la toute droite de l'échiquier politique, on retrouve une frange d'isolationnistes fondant leur conviction sur un point de vue moral voire religieux du monde et de la place que doivent y occuper les États-Unis.

Ainsi, les fondamentalistes chrétiens pensent que seuls les États-Unis peuvent leur offrir un cadre au niveau de leur exigence morale. C’est pourquoi ils critiquent violemment l’ONU, comme le pasteur Pat Robertson affirmant qu'il existe un complot onusien pour étouffer la première puissance mondiale.

Cette tendance peut, à l’instar de leurs pendants libéraux, s’ajouter à une critique du libre-échange. C’est ainsi que l’ALENA a été la cible de leurs critiques. De même, Ross Perot, candidat à la présidence en 1992, et Pat Buchanan, candidat en 2000, dénoncent le commerce avec le Mexique ou défendent un repli de l’Amérique sur elle-même et ses valeurs.

Cette tendance se traduit enfin par la réticence des États-Unis à s’acquitter de leur contribution aux Nations unies. C’est ainsi que Jesse Helms, sénateur de Caroline du Nord et président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères bloque cette contribution. Il déclare : « Les Américains sont alarmés par les prétentions de la part de l’ONU d’exercer un monopole de légitimité internationale. Ils y voient une menace aux libertés qui viennent de Dieu, une exigence politique sur l’Amérique et ses dirigeants élus sans le consentement de la population »[2].

[modifier] Parti républicain

Le programme de George W. Bush, lors de son élection, contient des éléments isolationnistes. Cela se traduit par exemple par un désengagement du conflit israélo-palestinien avant le 11 septembre 2001, à parti duquel l'administration Bush rejette l'isolationnisme pour se rapprocher des vues des néoconservateurs.

[modifier] Parti démocrate

[modifier] Gauche du parti démocrate

À partir de la fin du XIXe siècle, un mouvement s'oppose aux politiques impérialistes de l'époque. Il oppose les moyens engagés dans ces politiques aux politiques sociales internes et aux valeurs de démocratie. William Jennings Bryan est à la tête d'un mouvement qui le portera trois fois à la candidature à la présidence.

Pour William Appleman Williams, les États-Unis ont bâti leur prospérité sur ce qu'ils ont pris aux autres pays. Il dénonce un « empire comme mode de vie[3] ».

Plus récemment, une frange plus extrême de la gauche rejette le capitalisme mondial et la politique extérieure actuelle. Elle souhaite consacrer une part importante du PIB aux programmes sociaux plutôt qu'aux programmes de défense. C'est une partie de la ligne de Ralph Nader, candidat du parti Vert en 2000.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. « He kept us out of war »
  2. Discours du 20 janvier 2000
  3. Empire as a Way of Life, Oxford University Press, New York, 1980
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