Alexander Hamilton

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Alexander Hamilton

Alexander Hamilton, né le 11 janvier 1757 [1] dans l'île antillaise de Niévès, mort le 12 juillet 1804 à New York (des suites d'un duel dit Duel Hamilton-Burravec le colonel Aaron Burr), était un homme politique, financier, intellectuel, officier militaire américain. Il fonda le parti fédéraliste. Juriste constitutionnaliste des plus brillants, il fut un délégué influent de la convention constitutionnelle américaine en 1787 et était l'auteur le plus éminent du Fédéraliste (The Federalist Papers) (1788), l'interprétation la plus importante jamais écrite sur la Constitution.

Hamilton est de descendance écossaise et française.

Il fut le premier et plus influent Secrétaire au Trésor. Il avait beaucoup d'influence sur le reste du gouvernement et la formation de sa politique, y compris la politique étrangère. Avançant l'utilisation de la puissance fédérale pour moderniser la nation, il convainquit le Congrès d'interpréter largement la Constitution pour passer des lois audacieuses. Elles comprirent la création d'une dette nationale, la garantie fédérale des dettes des États, la création d'une banque nationale et un système de taxe à travers des tarifs sur les importations et une taxe sur le whisky qui paierait le tout. En affaires étrangères, il favorisa les anglais; il donna les instructions à Jay pour le traité de Londres signé en 1794. Il s'opposa vigoureusement à la Révolution française.

Hamilton créa et domina le parti fédéraliste, le premier parti politique américain qu'il construisit par un système de clientèle, un réseau de dirigeants d'élite et une politique éditoriale agressive. Son grand adversaire était Thomas Jefferson, qui s'opposait à sa vision urbaine, industrielle et pro-britannique et créa un parti rival. Hamilton se retira du Trésor en 1795 pour pratiquer le droit mais fit son retour dans l'arêne politique en 1798 comme organisateur d'une nouvelle armée, destinée à se défendre contre les français en attaquant les colonies de leur alliée l'Espagne; Hamilton s'en servit également pour menacer l'État de Virginie. Il s'employa à défaire aussi bien Adams que Jefferson aux élections de 1800; mais lors du blocage de la Chambre des représentants, il aida à sécuriser l'élection de Jefferson sur Aaron Burr.

Les historiens voient Hamilton comme le Père Fondateur qui défendit le plus efficacement le principe d'un gouvernement fort, centralisé et fédéral, et une interprétation élastique de la constitution. Il soutint l'idée d'une défense nationale forte, des finances nationales solides basées sur une dette nationale liant le gouvernement national aux hommes riches du pays, et un système banquaire fort. Son Rapport sur les Manufactures imaginait une nation industrielle dans ce qui était alors un pays rural. Il soutenait les aides aux industries naissantes mais ce programme ne passa pas.

"De nombreux hommes d'État tels que Washington, Franklin, Jefferson, Madison, Hamilton, John Adams, John Jay, Gouverneur Morris et Rufus King voyaient l'esclavage comme un immense problème, une malédiction, une honte ou une maladie nationale."[2] Durant la Révolution, il écrivit une lettre au Congrès Continental afin de mettre en place quatre bataillons d'esclaves pour servir au combat puis les libérer - ainsi que l'armée continentale procédait habituellement avec les esclaves enlistés; plusieurs États y étaient amenés vers la fin de la guerre..[3] Cela aurait été la première unité de combat noire, le Congrès approuva le plan d'acheter 3000 esclaves mais les officiels de Caroline du sud mirent leur veto.[4] Des plans précédents ne concernaient que les États. En 1785, en tant que chef des forces antiesclavagistes de New York, il aida à stopper le commerce des esclaves basé dans la ville et appuya en faveur d'une loi d'État pour y abolir l'esclavage qui passa finalement en 1799. Ses conceptions raciales, quoique pas entièrement égalitaires, était plutôt progressive pour l'époque, estime l'historien James Horton.

Hamilton était profondément impliqué en faveur des principes républicains, exprimé le plus clairement dans ses federalist Papers.. Sa vision nationaliste et moderniste fut rejetée par la "révolution de 1800" jeffersonienne. Cependant, après la faiblesse mise en évidence par la guerre de 1812, d'anciens opposants en vinrent à émuler ses programmes en instituant une banque nationale, des tarifs, des améliorations internes et une armée de terre et navale. Les partis postérieurs whig et républicain adoptèrent de nombreux thèmes d'Hamilton mais sa mauvaise réputation après 1800 ne leur permit pas de le reconnaitre comme inspirateur direct jusqu'à ce que son style de nationalisme prit l'ascendant à nouveau vers 1900.

Il rédigea Le Fédéraliste (The federalist papers) avec le concours de John Jay et James Madison sous le pseudonyme de Publius. Il défend dans ces essais l'adoption de la Constitution.

Après être arrivé sur le continent nord-américain en 1772, il participa à la révolution américaine et notamment à la bataille de Trenton.

Sommaire

[modifier] Pensée politique : le fédéralisme hamiltonien

Hamilton était un disciple de Hobbes et Montesquieu. Pour lui, l’état est garant de l’intérêt général et la créativité humaine est la base de toute économie. Il n'obéit pas toujours sans contraintes aux principes de la raison et de la justice. Un gouvernement doit être énergique, aux mains des plus doués et des plus raisonnables.

La liberté est liée à la propriété dont la distribution inégale est liée à la nature humaine. Hamilton conçoit les treize colonies, unies par un texte, économiquement prospères grâce à l'industrie, vivant dans l'autarcie et le protectionisme.

Il propose une forme de fédéralisme devant limiter le pouvoir des États et augmenter les droits des citoyens. Le fédéralisme "hamiltonien" est un instrument du libéralisme et de la séparation des pouvoirs, qui freinent la pression de la souveraineté populaire. Il se base sur la primauté des institutions qui émanent des citoyens et qui assument leur pouvoir de décision, mais en écartant toute ligne politique préalable. Cela en fait la différence par rapport au fédéralisme intégral à la recherche de doctrines embrassant l'ensemble des domaines politiques et sociaux.

Comme Jefferson, Hamilton est élitiste et individualiste, mais ses idées démocratiques et capitalistes s'opposent à l'utilitarisme et à l'optimisme du futur président.

[modifier] Citations

« Le peuple est turbulent et changeant, rarement il juge ou décide raisonnablement[5] »

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Note: Son année de naissance est incertaine et discutée, et certains avancent qu'il serait né en 1755
  2. Horton; citation de David Brion Davis, Inhuman Bondage p. 154.
  3. MacManus, 153-8. Arming slaves 192-3
  4. Mitchell 1:175-77, 550 n.92
  5. Cité dans Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.50