Isabelle (papillon)

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Isabelle
Couple d'Isabelle
Couple d'Isabelle
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Classe Insecta
Ordre Lepidoptera
Sous-ordre Ditrysia
Super-famille Bombycoidea
Famille Saturniidae
Sous-famille Saturniinae
Genre
Graellsia
Grote, 1896
Nom binominal
'Graellsia isabellae'
(Graëlls, 1849)
Répartition géographique
Carte de répartition en Europe occidentale (l'espèce pourrait potentiellement êtreprésente sur Pinus sylvestrisau sud du Massif Central)

Carte de répartition en Europe occidentale
(l'espèce pourrait potentiellement être
présente sur Pinus sylvestris
au sud du Massif Central[1])

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chenille de Graellsia isabellae, 1er stade
chenille de Graellsia isabellae, 1er stade
chenille de Graellsia isabellae, 2nd stade
chenille de Graellsia isabellae, 2nd stade
chenille de Graellsia isabellae, 3e stade
chenille de Graellsia isabellae, 3e stade
Noter l'adaptation des pattes à la forme des aiguilles
Noter l'adaptation des pattes à la forme des aiguilles

Le isabelle (Graellsia isabellae Graells) est un lépidoptère appartenant à la famille des Saturniidae et l'un des plus grands papillons d'Europe. Le mâle peut théoriquement repérer de très loin la femelle grâce aux capteurs de phéromones de ses larges antennes plumeuses. Les adultes ne s'alimentent pas, consacrant leur courte vie (de deux à seize jours ; huit jours en moyenne en captivité pour les femelles et 5 pour les mâles) à la reproduction. Les adultes passent la journée immobiles, cachés sur les troncs, dans les branches et les aiguilles des arbres. Une sous-espèce française (galliaegloria) a été décrite en 1922 par Oberthür, qui serait une espèce relictuelle de l'ére tertiaire. En Espagne, c'est la sous-espèce Graellsia isabelae paradisea que l'on trouve.

Sommaire

[modifier] Menaces

C'est une des espèces crépusculaire très sensible au phénomène dit de pollution lumineuse, et moindrement de roadkill en raison des milieux isolés qu'il fréquente. Les pesticides et la fragmentation ou destruction de ses habitats forestiers sont d'autres menaces pour l'espèce, mais probablement moindres que la chasse que les collectionneurs lui ont fait.

Ce papillon compte parmi les plus menacées et a failli disparaître en raison de l'intérêt que les collectionneurs lui portaient. Il est pour cette raison totalement protégée en France (oeufs, larves, chrysalides, adultes, morts ou vifs) par un arrêté du 22 juillet 1993.

[modifier] Description

  • Répartition relictuelle : Espagne, France.
  • Envergure du mâle : 44 à 52 mm.
  • Période de vol : de fin mars à juillet.
  • activité : crépusculaire et plus intense les deux ou trois premières heures de la nuit.
  • Habitat : clairières et lisières (écotone) des forêts de pin entre 1 000 m et 1 800 m. Les Typologies phytosociologiques du référentiel Corine Biotope sont Forêts de Pin de montagne à Ononis (Code CORINE : 42.4215, Ononido-Pinetum uncinatae)

et Forêts supra-méditerranéennes de Pin sylvestre (Code CORINE : 42.59, Pinetum sylvestris, Buxo-Quercetum hylocomio-Pinetosum)

  • Plantes-hôtes : Pinus silvestris et parfois le pin à crochets (Pinus uncinata) ainsi que le P. laricio. Les chenilles consomment les aiguilles, et semblent préférer les plus âgées (plus d'un an)[2].

[modifier] Reproduction

Les femelles vierges émettent une phéromone sexuelle qui attire les mâles quand la température est supérieure à 13 °C[3].
La femelle pond durant plusieurs jours 90 œufs en moyenne ([4]) juste après un long accouplement (deux à quatre heures) lequel peut se produire d'avril à juin au fur et à mesure de l'émergence de nouveaux adultes. Les oeufs sont collés par groupes de deux ou trois sur les rameaux terminaux des pins. En laboratoire, 75 % des oeufs sont pondus dans les 72 heures suivant la fécondation, mais souvent stériles (0 à 80 % des œufs, peut-être en raison des conditions d'élevage du papillon)[5]

Les chenilles éclosent 10 à 20 jours après la ponte (selon température).

La larve se développe en six stades, durant 29 à 45 jours, des chenilles se nourrissant du mois de juin au début du mois d'août. Il semble que certains clones ou écotypes de pins puissent nuire au développement de ses chenilles[6]

Le sixième stade est celui du tissage par la chenilles dans la litière végétale d'un cocon grossier bru, mêlé d'aiguilles de résineux, généralement contre une grosse pierre ou sous une écorce. La chrysalides entre alors en diapause hivernale, jusqu'en avril-juin de l'année suivante. De nombreux hybrides ont été réalisés depuis 20 ans avec le genre plutôt asiatique des Actias.

Les adultes émergent dès le début avril lorsque la température atteint 20 à 25 °C, pour une hygrométrie de 70 à 80% d'humidité[7], et donc plus tardivement en altitude et sur les versants froids, ou dans les vallées froides.

Dans une même zones géographique, les éclosions peuvent être échelonnées sur plus de 3 mois, avec néanmoins plus de 90% des émergences en avril-mai[8].

[modifier] Source et références

  • P.C.-Rougeot, P. Viette (1978). Guide des papillons nocturnes d'Europe et d'Afrique du Nord. Delachaux et Niestlé (Lausanne).
  1. Opie/INRA
  2. source : Ylla J., 1997
  3. (selon Maso A. & Willien P., 1989)
  4. Vuattoux R., 1980
  5. Ylla J., 1997
  6. [http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=4051755 Fiche CNRS/INIST Zeitschrift für Angewandte Entomologie (Z. Angew. Entomol.) ISSN 0044-2240. CODEN ZANEAE
  7. Maso A. & Willien P., 1989.
  8. Ylla J., 1997

[modifier] Liens externes

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