Influence (politique)

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L’influence a pour objectif de modifier le comportement d’une cible sans recours à la contrainte ou la coercition. Dans ce cas, les individus ciblés agissent de leur plein gré, consciemment ou pas, alors que dans le cas de la contrainte ils agissent consciemment contre leur gré.

L'influence est également l'un des 11 facteurs d'intelligence économique, dans le modèle de l'AFDIE.

Sommaire

[modifier] L'influence en politique

L'influence est la façon d'amener les autres à désirer ce que l'on veut soi-même, sans utiliser de contrainte ou de récompense.

Cela suppose souvent des stratégies : elles suscitent l’imitation d’un modèle, ou recherchent la persuasion grâce à une rhétorique efficace, agissant parfois sur les catégories mentales de l'influencé (en le "formatant") ou encore elles organisent la coopération d'acteurs en vue d’une action commune sur l'opinion de l'influencé. Ce qui correspond à la capacité d’émettre des images, de diffuser des messages persuasifs et d’organiser la synergie de réseaux. Soit, par exemple la politique de prestige d'un pays, une campagne médiatique ou l'action d'un groupe de pression sur les élus.

Il existe des organisations vouées à l'influence : les lobbies, les think tanks, les sociétés de pensée, les ONG... : si elles n'exercent pas (ou peu) de pouvoir direct, elles sont puissantes par leur capacité de convaincre, de faire partager leur point de vue, leurs valeurs, leurs objectifs ou leurs idéaux....

L’influencé éprouve l’influence comme si elle n’avait fait que lui révéler ce qu’il désirait secrètement, comme si la relation était spontanée, symétrique et égalitaire. Mais cela peut dissimuler le caractère parfois manipulateur et occulte de l'influence.

Il est coutumier d'opposer l'influence à l'autorité en politique intérieure. La seconde est ostensible, asymétrique, basée sur la croyance en la légitimité de celui (ou de l'institution) qui commande et vise à obtenir une obéissance intériorisée.

En politique étrangère, on oppose plutôt l'influence à la puissance (ressources, armées, terres, population...). Par l'influence (les Américains disent volontiers le "soft power") un État peut en amener un autre à partager ses vues, voire ses valeurs ou son idéologie, à imiter ses institutions, ses mœurs ou son économie, à valoriser son image, à apprécier sa culture ou ses produits... et cela rejoint l'influence en intelligence économique, où elle peut être un relais de la puissance économique, par exemple pour gagner des marchés.

[modifier] L'influence en intelligence économique et stratégique

Plusieurs définitions de l'intelligence économique considèrent même que l'influence - en tant qu'action indirecte sur l'environnement à travers les perceptions des autres acteurs - en constitue le troisième volet avec l'acquisition de l'information par la veille et la protection de son propre patrimoine informationnel.

Le modèle de l'AFDIE définit l'influence comme « le processus qui, à l'initiative d'un organisme, vise à modifier favorablement les interactions de celui-ci avec son environnement. »

Le modèle de l'AFDIE identifie quatre critères :

  1. Connaître l'environnement global,
  2. Définir et conduire la stratégie d'influence,
  3. Maîtriser les moyens de protection et de riposte,
  4. Avoir une communication de crise et préserver la cohésion de l'entreprise.

L'exemple du protocole de Londres sur la non-traduction des brevets européens montre que l'influence s'exerce dans plusieurs domaines à la fois :

  • la langue,
  • le droit,
  • l'ingénierie,
  • les technologies de l'information (il existe des systèmes informatiques très sophistiqués pour gérer les brevets).

[modifier] Techniques d'influence

L'influence peut employer des moyens légaux et loyaux.

Elle peut parfois se manifester sous la forme de la manipulation, comme la diversion.

[modifier] Caractéristiques de l'influence

L'influence n'est pas une pratique naturelle en France, pour des raisons historiques. Le lobbying, son équivalent anglosaxon, est en revanche quasiment institutionnalisé, tant au Royaume-Uni (d'où vient le terme de lobbying), qu'aux États-Unis.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, et les débuts de la construction européenne, la pratique du lobbying s'est développée dans les institutions européennes, et notamment dans les groupes d'intérêt qui interviennent dans les comités consultatifs de la Commission européenne.

Plusieurs facteurs facilitent certains effets excessifs du lobbying anglo-saxon en Europe :

  • la place internationale de l'anglais dans
    • le commerce,
    • la finance,
    • et les sciences,

Voir aussi le deuxième rapport de Bernard Carayon à armes égales

La manifestation la plus révélatrice du lobbying anglosaxon est sans doute la communication par l'internet dans le fonctionnement de la Commission européenne.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • L'autre guerre des États-Unis, économie : les secrets d'une machine de conquête, Claude Revel et Eric Denécé, Robert Laffont.
  • Business sous influence, sous la direction de Ludovic François, Éditions d'organisation 2004, ISBN : 2-7081-3102-8
  • Puissance et influence', sous la direction du général E. de la Maisonneuve et de François-Bernard Huyghe, revue Agir n° 14, Printemps 2003 ISBN : 2-914319-08-8

[modifier] Liens externes

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