Hispaniola

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Hispaniola
Saint-Domingue
Carte topographique d'Hispaniola
Pays Haïti
République dominicaine
Archipel Grandes Antilles
Localisation Océan Atlantique Nord,
mer des Caraïbes
Superficie 76 480 km²
Côtes 2 337 km
Point culminant Pico Duarte
3 175 m
Population 15 546 026 hab. (2002)
Densité 203 hab./km²

Hispaniola, appelée aussi Saint-Domingue ou Haïti, est la deuxième plus grande île des Antilles[1]. C'est une des rares îles des Caraïbes à être partagée entre deux pays indépendants : la République dominicaine et Haïti.

Sommaire

[modifier] Origine du nom

L'île s'est vu attribuer divers noms, par ses habitants indigènes précolombiens tout d'abord ; par les explorateurs puis par les colons ensuite ; et finalement par l'ensemble des peuples qui voulaient désigner l'endroit. Lorsque Colomb se renseigne sur le nom de l'île trois noms, déjà, lui auraient été donnés. Retranscrits en français cela donne : Bohio, Quisqueya ou Kiskeya (d'où l'hymne officiel de la République dominicaine : Quisqueyanos valientes) ou Ayiti (pays montagneux en langue caraïbe, devenu le nom du pays Haïti qui occupe le tier ouest de l'île).

À son arrivée sur le sol de l'île, en 1492, Christophe Colomb fut étonné par la ressemblance de certains paysages avec l'Espagne. Il lui donna le nom d'Española (Île espagnole), qu'il indiqua sur la première carte qu'il dessina. Ce nom fut ensuite latinisé en Hispaniola [2],[3] et passa ainsi dans la langue française [4].

Alternativement aux mains des Espagnols et des Français, l'île fut aussi nommée Santo Domingo ou Saint-Domingue [5], par extension du nom de la capitale fondée en 1502 au sud de l'île.

[modifier] Géographie

Cette île des Grandes Antilles d'une superficie de 73 930 km² est située au sud du 20e parallèle. Elle mesure environ 650 kilomètres d'est en ouest, et sa plus grande largeur du nord au sud est d'environ 250 kilomètres.

L'île est à l'origine un morceau du continent nord-américain.

Le relief de l'île est marqué par un ensemble compliqué de plissements montagneux, le point culminant étant le Pico Duarte (3 175 mètres), le plus haut sommet des Antilles. Le sud-ouest de l'île se présente sous la forme de deux bandes montagneuses principales, l'une au nord, l'autre au sud, séparées par la plaine du Cul-de-Sac et le lac Azueï en Haïti, par le lac Enriquillo la plaine de Neiba et la lagune del Rincon en République Dominicaine. Cette plaine correspond à un ancien bras de mer qui découpait Hispaniola en deux îles distinctes. Les diverses étendues d'eau en sont des reliques, elles sont salées, se trouvent à un niveau inférieur à celui de la mer et n'ont pour seul exutoire que l'évaporation.

[modifier] Histoire

Carte d'Hispaniola de 1723
Carte d'Hispaniola de 1723

L'île était peuplée par des Indiens taïnos de la famille des Arawaks, qui accueillirent les étrangers sans hostilité, les aidant même à construire le fort de la Nativité.

Colomb repartit en janvier 1493, laissant sur place une trentaine d'hommes. La colonisation de l'île ne commença que plusieurs mois plus tard avec l'arrivée d'une expédition de 1 300 hommes et la nomination au poste de gouverneur de Bartolomeo Colomb, frère de Christophe, qui fonda en 1496 la ville de Nueva Isabela. Détruite peu après par un cyclone, elle fut reconstruite de l'autre côté du fleuve Ozama sous le nom de Santo Domingo 1781, où furent érigés la première cathédrale, le premier hôpital et la première université des Amériques.

La population indigène fut rapidement exterminée ou soumise : elle passa d'environ 1,3 million en 1492 à quelques dizaines de milliers vers 1510[6]. Dès 1501, des esclaves noirs d'Afrique, plus résistants que les Indiens, furent envoyés à Hispaniola.

Hispaniola fut très vite convoitée par les flibustiers français, établis dès le début du XVIIe siècle, dans l'île de la Tortue d'où ils pillaient les galions espagnols qui faisaient route vers l'Espagne.

La moitié occidentale de l'île allait peu à peu revenir aux boucaniers qui ravitaillaient en viande les flibustiers.

En 1665, la colonisation française fut officiellement reconnue par Louis XIV. Bertrand d'Ogeron fut nommé gouverneur de cette partie de l'île qui prit le nom de Saint-Domingue. En octobre 1697, le traité de Ryswick mit fin à la guerre franco-espagnole et reconnut à la France le droit de se maintenir sur la partie occidentale de l'île, l'Espagne conservant la partie orientale.

En 1804, Jean-Jacques Dessalines proclama l'indépendance de la colonie française qui prit le nom de république d'Haïti. C'était la première république noire du monde.

En 1844, après plus de 20 ans d'occupation haïtienne, la partie est de l'île proclama son indépendance sous le nom de République dominicaine.

[modifier] Economie

Introduite par Christophe Colomb qui espérait la faire cultiver par les Indiens, la canne à sucre a longtemps assuré la richesse des colons d'Hispaniola. Aujourd'hui encore, c'est le premier produit d'exportation de la République Dominicaine, où elle couvre un tiers des terres cultivées.

[modifier] Religions

Bien que le catholicisme soit la religion officielle, le vaudou africain, transplanté par la traite des Noirs, n'a jamais perdu son emprise à Haïti et garde encore des adeptes en République Dominicaine.

[modifier] Population

Avec un total de plus de 15 millions d'habitants, c'est la plus peuplée des îles des Antilles.

Pays Population (hab.)
(est. 2002)
Superficie (km²) densité (hab./km²)
Haïti 6 964 549 27 750 255
République dominicaine 8 581 477 48 730 179
Total 15 546 026 76 480 203

[modifier] Littérature

L'Hispaniola est le nom de la goélette dans laquelle embarquent les héros du roman L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson.

[modifier] Notes et références

  1. Le Petit Larousse illustré -- Édition 2005
  2. Petit Robert des noms propres -- Édition 2007.
  3. Le Petit Larousse illustré de 1932 ne mentionne pas ce nom. Le Grand Larousse encyclopédique de 1962 indique que le nom espagnol, dans sa graphie latinisée, commence à être de nouveau utilisé en français. Finalement, l'édition 2005 indique Hispaniola comme l'un des noms de l'île, au même titre que Haïti.
  4. Hispaniola se retrouve dans la littérature française notamment sous la plume de Simon-Nicola-Henri Linguet, L'Abbé Prévost et Voltaire (1756, Essay sur l'histoire générale et sur les mœurs et sur l'esprit des nations : « …Hispaniola nommée aujourd'hui St Domingue. »).
  5. Articles Saint-Domingue et Hispaniola de ce dictionnaire, disponible sur le site de gallica
  6. Bartolomé Bennassar, Cortés. Le conquérant de l’impossible, Paris, Payot, 2001, (ISBN 228894753), p.56