Hidalgo (noblesse)

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Un hidalgo (en espagnol) ou fidalgo (en portugais) était en Espagne et Portugal une personne de naissance noble.

En Castille et au Portugal, le terme hidalguia s’impose au XIIIe siècle pour désigner l’ensemble des membres de la petite noblesse de sang sur la péninsule Ibérique.

Le mot hidalgo vient de fijodalgo, contraction de hijo et algo qui signifie « fils de ». Il s’applique très vite à l’ensemble du groupe nobiliaire qui jouit d’un même statut juridique se transmettant héréditairement (exemption fiscale, privilèges honorifiques et judiciaires comme le droit de ne pas être soumis aux châtiments corporels). Cette hidalguia se retrouve sous un autre nom dans la Couronne d'Aragon, celui des "citoyens honorables" (ciutadans honrats). Ils sont aussi appelés infanzones dans le royaume de Navarre.

Sommaire

[modifier] Une noblesse fière et ancienne

En Castille, cette noblesse, transmise par le sang, se revendique comme immémoriale (rôle dans la Reconquête face aux musulmans). Les hidalgos imposaient et manifestaient leur puissance par la terre dont ils portaient le nom et par la possession d’une maison forte (casa y solar = maison et terre) qui leur assurait une emprise territoriale. Il existait plusieurs niveaux dans la hiérarchie : les hidalsgos solariegos sont l’authentique et ancienne noblesse de Castille (ils se trouvent surtout au nord-est, au centre et au sud du pays). Moins prestigieuse est la classe des hidalgos notoires qui, bien souvent, avaient obtenu l’hidalguia par lettres de privilèges qui étaient douteuses (il suffisait de témoignages que l’on pouvait falsifier pour être reconnu hidalgo).

[modifier] Le cas particulier de Biscaye et de Guipuzcoa

Compte tenu du rôle des habitants de Biscaye et de Guipuzcoa (dans le Pays basque), la couronne leur avait conféré une sorte d’hidalguia universelle : ils reçurent le statut des hidalgos. Cela consacrait l’idéologie d’un peuple basque formé d’hommes libres qui ne connaissaient pas de seigneurs naturels. Ils étaient ainsi privilégiés, exempts de toute marque de servitude roturière.

[modifier] Les hidalgos du Siècle d’Or espagnol

Il faut distinguer, durant le siècle d’or (XVIe siècle jusqu’en 1714), les différents royaumes :

  • Dans le royaume de Navarre, les hidalgos (infanzones) jouissaient de l’exemption de certains impôts (pecha, cuarteles, alcabalas); on ne pouvait les soumettre à la question (torture) ou les juger en dehors des tribunaux royaux. Ils devaient pour cela s’acquitter d’un service militaire à la demande du roi. Leur statut était héréditaire, transmis au fils aîné. Dans certains cas, le roi pouvait conférer le titre à des individus mais aussi à des communautés entières. Au début du XVIIe siècle, ils représentaient 15% de la population.
  • En Castille, le statut juridique impliquait l’exemption de certains impôts royaux, l’exemption du logement des gens de guerre et de certaines charges municipales onéreuses ; l’interdiction de la mise à la question, de la prison pour dettes et de châtiments déshonorants (fouet, etc.). Il est très difficile de déterminer leur nombre : pour certains historiens, ils représentent 2 à 3% de la population, pour d’autres 15%. De plus, depuis le XVIe siècle, certaines grandes villes avaient obtenu la possibilité de composer des municipalités bipartites, composées d’échevins hidalgos et d’échevins roturiers. Il se forme donc une noblesse urbaine.

[modifier] Le mythe du pauvre hidalgo

La littérature a longtemps trompé les historiens sur la figure de l’hidalgo pauvre. Ce type social n'a jamais réellement existé de manière stable, tout au plus les hidalgos ont-ils connu une brève phase de pauvreté. Il convient de rajouter qu'au XVIIIe, dans le siècle de l'illustration, les "hidalgos" avaient beau pouvoir jouir des mêmes droits sociaux et financiers que la haute noblesse, il n'en est pas moins qu'ils n'avaient aucune fortune. Et de la loi qui les obligeait à ne pas travailler pour ne pas perdre leurs droits, est née la décadence des "hidalgos" qui vivaient dans la pauvreté ou alors, devaient travailler afin de vivre en abandonnant ainsi leurs droits. Heureusement, sous Charles III (roi d'Espagne 1759-1788) le travail pour les "hidalgos" n'était plus un déshonneur.

[modifier] Voir aussi