Girl (chanson)

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Girl
Chanson par The Beatles
extrait de l’album Rubber Soul
Pays Royaume-Uni Royaume-Uni
Sortie 3 décembre 1965
Durée 2:26
Genre(s) pop rock
Auteur(s) John Lennon & Paul McCartney
Compositeur(s) John Lennon & Paul McCartney
Pistes de Rubber Soul
What Goes On
I'm Looking Through You

Girl est une chanson des Beatles publiée sur l'album Rubber Soul. Bien que créditée Lennon/McCartney, elle est essentiellement écrite par John Lennon.

Sommaire

[modifier] Composition

Girl est une chanson composée par John Lennon dans l'urgence et sous la pression. Un véritable classique des Beatles niché sur la face B de leur sixième album. Les sessions de Rubber Soul touchaient à leur fin, il manquait encore des titres pour compléter l'album. Wait, rejeté quelques mois plus tôt du disque Help!, fut ainsi sorti du placard. Et le 11 novembre 1965 aux studios EMI d'Abbey Road, pour la toute dernière session d'enregistement du disque à paraître le 3 décembre, John Lennon arriva avec Girl qui fut enregistrée à une vitesse éclair.[1]

De qui parle exactement John Lennon dans ce texte où une fille tente de s'accrocher à lui, lui arrache des soupirs, lui promet monts et merveilles, le fait se sentir honteux devant ses amis... Une fille que l'on désire si fort que l'on s'en sent désolé, sans regretter un seul jour passé avec elle, et qui doit savoir que « la douleur mène au plaisir » et « qu'un homme doit se casser le dos/la santé pour gagner son jour de loisirs »?

Comme le note le biographe Steve Turner, « La fille de la chanson est loin de ressembler à la femme idéale. Elle est cruelle, vaniteuse, et elle l'humilie. Il y a peut-être deux filles différentes dans cette chanson. la femme idéale du début, sans laquelle il semble incapable de vivre, et la fille de cauchemar de la seconde partie qui le ridiculise »[2]

« Cette chanson est véridique » raconte John Lennon[3], « La femme n'existe pas. C'est un rêve mais les mots sont vrais. Ce n'était pas seulement une chanson, ça parlait de cette fille-là, et qui en fin de compte s'est avérée être Yoko, celle que beaucoup d'entre nous recherchaient. Ça dit « lui a-t-on appris quand elle était jeune que la douleur mènerait au plaisir, l'a-t-elle compris? » Des espèces de citations philosophiques auxquelle je pensais quand je les ai écrites. J'essayais de dire une chose ou une autre au sujet du christianisme auquel j'étais opposé à l'époque parce que j'avais été élevé dans la religion. (...) Je parlais de ce christianisme qui dit qu'il faut souffrir pour atteindre le paradis. C'est la conception catholique : Soyez torturé et tout ira bien. Je ne croyais pas à ça : qu'il faut être torturé pour atteindre quoi que ce soit. Il se trouve tout simplement qu'on l'est.»[3].

[modifier] Enregistrement

Deux prises seulement sont nécessaires pour mettre Girl en boîte le 11 novembre 1965. Une chanson essentiellement acoustique, même si George Harrison enregistre une partie de guitare saturée (fuzz) qui ne sera pas retenue au mixage[1]. Les Beatles partent en harmonie à trois voix sur le refrain « Oooh Giiiirlll » où Lennon pousse de gros soupirs. Sur le pont de la chanson, Paul McCartney et George Harrison s'amusent comme des garnements en enregistrant leurs chœurs. John Lennon raconte ce à quoi personne ne fit attention à l'époque : « On a toujours glissé des petits trucs cochons sur les disques. Sur Girl, ils chantaient « tit tit tit tit » dans le fond, et personne n'a rien remarqué »[3]. En résumé, lorsque Lennon chante « She's the kind of girl who puts you down when friends are here, you feel a fool », Paul et George répètent « nichon, nichon, nichon, nichon », qui est le sens de tit en argot anglais !

Il est à remarquer que ce sont ces deux gimmicks (soupirs et tit-tit-tit) créent le caractère fort en émotion de Girl qui, sans eux, ne serait qu'une simple jolie ballade. Cette chanson, première des Beatles en France à quitter le ghetto des créneaux horaires de musiques pour jeunes et passer intensivement dans les émissions de variétés tout court de la journée, y marqua la première reconnaissance par le grand public des Beatles comme artistes dont l'audience s'adressait à tous les âges.

L'idée des soupirs en accompagnement fut reprise dans des arrangements d'autres interprétes, dont en particulier le Je t'aime, moi non plus de Gainsbourg et le Big love de Fleetwood Mac, qui furent également tous deux des succès.

[modifier] Personnel

[modifier] Reprises et adaptations

Quelques artistes ayant repris Girl :

[modifier] Notes et références

  1. ab Mark Lewisohn, The Complete Beatles Recording Sessions, Hamlyn, 1988
  2. Steve Turner, l'intégrale Beatles, Editions Hors Collection, 1999, P.95
  3. abc The Beatles Anthology, Seuil, 2000, P.195-196
  4. The Beatles' Songbook