Georges Gurdjieff

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Gurdjieff
Gurdjieff

Georges Ivanovitch Gurdjieff (en russe : Георгий Иванович Гюрджиев) est une figure célèbre de l'ésotérisme.

Sommaire

[modifier] Éléments biographiques

Né à Alexandropol, aujourd'hui Gyumri, en Arménie, en 1877, mais la date reste incertaine, décédé le 29 octobre 1949 à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, il est enterré au cimetière d'Avon en Seine-et-Marne.

Sa vie jusqu'en 1914 n'est connue que par les témoignages que lui-même ou ses disciples ont transmis.

L'existence de Gurdjieff jusqu’à sa quarantième année relève du mythe invérifiable. Il aurait appartenu à une société dites « Les Chercheurs de vérité » et aurait traqué celle-ci en Egypte, en Palestine, en Mongolie, dans le Désert de Gobi, en Inde, au Tibet ... Il y aurait fréquenté des monastères inconnus et y aurait été instruit par des sectes secrètes. On sait seulement de manière certaine qu’il s’installe, en 1912, à Moscou comme marchand de tapis orientaux, et qu’il commence à grouper autour de lui des disciples recrutés dans les milieux occultistes et plus particulièrement théosophiques. Ceux-ci se structurent en Institut pour le Développement Harmonique de l’Homme, et doivent fuir la révolution bolchevique, d’abord au Caucase, puis en Turquie, avant de finir par s’installer à Paris où Gurdjieff décède en 1949. Son œuvre est disséminée dans le monde par un certain nombre d’instructeurs formés par lui comme Henri Tracol, Véra Daumal ou l’épouse du peintre Alexandre de Salzmann.

[modifier] Théorie

Figure ésotérique de l'ennéagramme
Figure ésotérique de l'ennéagramme

Le noyau de la doctrine de Gurdjieff avait trait à l’intégration de toutes les forces vitales pour les mettre en harmonie les unes avec les autres ainsi qu’avec l’ordre cosmique, de sorte que chaque individu apprenne à « Etre ». La vraie connaissance, selon lui, est une fonction de l’être. Ce que connaît un homme est en lien direct avec ce qu’il est.

Gurdjieff faisait une distinction entre l’être essentiel et la personnalité superficielle et assignait à ses élèves des exercices divers ayant pour but d’affaiblir les conditionnements. Ces méthodes étranges à l’extrême relevaient d’un travail psycho-physique et de la thérapie de groupe.

Il a introduit la figure de l'ennéagramme.

[modifier] Le travail en groupe

Ouspensky le décrivait ainsi : « Exercices rythmiques accompagnés de musique, danse de derviches, exercices mentaux, étude des diverses façons de respirer et ainsi de suite. Parmi les plus astreignants étaient les exercices d’imitation des phénomènes psychiques : lecture de pensée, clairvoyance, manifestations médiumniques, etc. Avant de commencer ces derniers, Gurdjieff nous avait expliqué que l’étude de ces « trucs », comme il les appelait, était obligatoire dans toutes les écoles orientales, parce que, avant d’avoir étudié toutes les imitations, toutes les contrefaçons possibles, il était inutile de commencer l’étude des phénomènes de caractère supranormal ... Cependant notre effort portait surtout sur la rythmique, et sur d’étranges danses destinées à nous préparer à faire par la suite des exercices de derviches. Gurdjieff ne nous disait ni ses buts ni ses intentions, mais d’après ce qu’il avait dit auparavant, on pouvait penser que tout cela tendait à nous mener vers un meilleur contrôle du corps physique. »

Les thérapies de groupes étaient douloureuses. Katherine Mansfield écrivait : « Il n’y a certainement pas d’endroit sur cette planète où l’on puisse recevoir l’enseignement que l’on reçoit ici. Mais la vie n’est pas facile. Nous avons de grandes difficultés, des moments douloureux. Théoriquement c’est merveilleux, mais en pratique cela implique des souffrances ».

Les élèves venus à lui pour recevoir des instructions ésotériques, et qui avaient parfois abandonné pour cela des situations enviables, n’obtenaient aucun enseignement et étaient confinés à des tâches de domestiques, d’autres apprenaient que leurs idées sur l’occultisme et le mysticisme étaient stupides, que leurs dons professionnels et personnels étaient nuls, que le seul moyen d’avancer était de se dénuder de tout ce qui était familier, dans l’espoir de découvrir leur être essentiel. Il avait institué tout un ensemble de règles arbitraires et exigeait de ses disciples des tâches impossibles et inutiles, pour finir par se moquer d’eux publiquement. Il leur demandait constamment de travailler sur leurs échecs, le plus souvent devant leurs compagnons, exigeait la confession publique des fautes et insultait avec une vigueur particulière ceux qui faisaient le plus d’efforts pour réussir. Il attisait lui-même les querelles au sein de la communauté, affirmait y voir un moyen de briser les comportements sociaux normaux, qui constituent, pour partie, la personnalité emprisonnante du sujet. [réf. nécessaire]

[modifier] Le "rappel de soi"

Les méthodes de Gurdjeff visaient à promouvoir l’auto-observation et « le rappel de soi » afin que ses élèves sortent, selon lui, de leur profond sommeil et deviennent conscients de leur vrai moi. Alors seulement, ils cesseraient d’être des machines humaines. Ce concept de rappel de soi était selon lui la clé d'une vraie vie, d'une conscience réelle du vrai moi. Sans cette capacité de "rappel de soi", de conscience totale et libre, un homme ne serait qu'un ensemble de réactions automatiques programmées par son éducation, ses acquis et son illusion de choix, soit une véritable "machine" quelle que soit son envergure intellectuelle.

[modifier] Bibliographie

Par ordre alphabétique d'auteurs puis de titres :

NB : De nombreux ouvrages ont été traduits par Henri Tracol.

  • Bennett John Godolphin, Gurdjieff, artisan d'un monde nouveau, éd. Le Courrier du Livre, 1977.
  • Bennett John Godolphin, L'Enigme Gurdjieff, éd. Georg, 1996.
  • Bennett John Godolphin & Elisabeth, Des Idiots à Paris, éd. Georg, 1993, 1996. Témoignage de deux de ses disciples quelques mois avant sa mort.
  • Bouchet Christian, Gurdjieff, Collection Qui suis-je ?, éd. Pardès, 2001.
  • Claustres Solange, La Prise de conscience et G.I. Gurdjieff, Utrecht, Eureka, 2003.
  • COLLECTIF, Georges Ivanovitch Gurdjieff, textes recueillis par De Panafieu Bruno, éd. l'Age d'Homme, 1993.
  • COLLECTIF, Gurdjieff à Avon, Avon, Les Amis du prieuré des Basses-Loges, 2004.
  • COLLECTIF, Magazine Littéraire N° 131, Dossier Gurdjieff, décembre 1977.
  • COLLECTIF, Question de N°50, Gurdjieff, textes et témoignages inédits, 1982.
  • Daumal Véra, La littérature à propos de Gurdjieff et de René Daumal, La Nouvelle Revue Française, octobre 1954.
  • Davy Marie-Madeleine, La traversée en solitaire, éd. Albin Michel, 1989.
  • De Hartmann Thomas, Notre vie avec Gurdjieff, éd. Planète, 1968.
  • De Maleville Georges, Eléments pour une possible évolution intérieure selon l'enseignement de Gurdjieff, éd. IDHH (Institut pour le Développement Harmonique de l'Homme), 2004.
  • De Val Nicolas (alias De Stjoernval Nikolai), Daddy Gurdjieff, quelques souvenirs inédits, éd. Georg, 1997.
  • Gurdjieff Georges Ivanovitch, Récits de Belzébuth à son petit fils, éd. du Rocher.
  • Gurdjieff Georges Ivanovitch, Rencontres avec des hommes remarquables, éd. du Rocher. (livre essentiellement autobiographique adapté au cinéma par Peter Brook en 1978)
  • Gurdjieff Georges Ivanovitch, La vie n'est réelle que lorsque « Je suis », éd. Stock.
  • Gurdjieff Georges Ivanovitch, L`Annonciateur du Bien à Venir, éd. l'Originel.
  • Hulme Kathryn, Au risque de se perdre, éd. Stock, 1960.
  • Lefort Rafael (alias Idries Shah), Les maîtres de Gurdjieff, éd. Le Courrier du Livre, janvier 1990, ISBN 2-7029-0053-4
  • Mansfied Katherine, Lettres, éd. Stock, 1985.
  • Mouravieff Boris, "Ouspensky, Gurdjieff et les Fragments d'un Enseignement inconnu", Revue Mensuelle Internationale "Synthèses", N°138, Bruxelles, novembre 1957, pp. 198-223.
  • Moore James, Gurdjieff, Anatomie d'un mythe, éd. Seuil, 1999.
  • Négrier Patrick, Gurdjieff Maître Spirituel, éd. L'Originel, 2005.
  • Négrier Patrick, Le travail selon Gurdjieff, éd. Ivoire-Clair, 2008.
  • Ouspensky Peter Demianovich, Fragments d'un enseignement inconnu, éd. Stock.
  • Ouspensky Peter Demianovich, L'homme et son évolution possible, éd. Denoël 1961 puis Accarias-L’Originel 1999.
  • Pasquier Louis, Rencontres avec H. Benoît, A. Daniélou, G.I. Gurdjieff, R.A. Schwaller de Lubicz, éd. Axis Mundi, 1988.
  • Patterson William Patrick, Gurdjieff et les femmes de la cordée, éd. La Table Ronde, 2005.
  • Pauwels Louis, Monsieur Gurdjieff, éd. Seuil 1954 puis Albin Michel 1996.
  • Pauwels Louis, Quelques mois chez Gurdjieff, La Nouvelle Revue Française, décembre 1953.
  • Pauwels Louis, Une société secrète : les disciples de Georges Gurdjieff, Arts, mai 1952.
  • Perry Whitall, Gurdjieff à la lumière de la Tradition, éd. Les Deux Océans / Guy Trédaniel, 1981.
  • Peters Fritz, Une Enfance avec Gurdjieff, éd. du Rocher, 1996.
  • Rainoird Manuel, Belzébuth, un coup de maître, Le Monde Nouveau N°104, octobre 1956.
  • Random Michel, Les Puissances du dedans : Luc Dietrich, Lanza del Vasto, René Daumal, Gurdjieff, éd. Denoël, 1966.
  • Saint-Bonnet Georges, Gurdjieff était trop grand pour nous, Cahiers de l'Unitisme, 1956.
  • Saurat Denis, Visite à Gurdjieff, La Nouvelle Revue Française, novembre 1933.
  • Taylor Paul Beekman, Gurdjieff a-t-il percé les secrets de la connaissance ?, Construire N°36, Genève, 1999.
  • Tchechovitch Tchesslav, Tu l`aimeras. Souvenirs sur Georgii Ivanovitch Gurdjieff, éd. l'Originel, 2003, ISBN 2-910677-48-6, 296 Pages.
  • Tereshchenko Nicolas, Gurdjieff et la quatrième voie, 301 pages, éd. Guy Trédaniel (31 décembre 1991), Collection : Esotérisme.
  • Tereshchenko Nicolas, Le Message de Gurdjieff, 335 pages, éd. Guy Trédaniel (1 juin 1995).
  • Tereshchenko Nicolas, Au-delà de la quatrième voie, 358 pages, éd. Guy Trédaniel (juin 1996)
  • Thomson Claude G. (alias Govindananda), L'enseignement de Georges Ivanovitch Gurdjieff, éd. Louise Courteau, 2005.
  • Tracol Henri, Georges Ivanovitch Gurdjieff, L'éveil et la pratique du rappel de soi, Collection privée SERCH, 1967.
  • Tracol Henri, La Vraie question demeure, G.I. Gurdjieff : un appel vivant (préface de Jacques Lacarrière), éd. Éoliennes, 1996.
  • Vaysse Jean, Vers l'éveil à soi-même, éd. Tchou, 1973.
  • Waldberg Michel, Gurdjieff hors les murs, éd. La Différence, 2001, nouvelle édition, avec une préface inédite, Coll. Les Essais, 240 p., ISBN 2-7291-1343-6.
  • Welch Louise, Gurdjieff et A.R. Orage en Amérique, éd. Albin Michel, 1990, Collection Spiritualites Vivantes, ISBN 2-226-03902-3.
  • Wilson Colin, The War Against Sleep : The Philosophy of Georges Gurdjieff, Aquarian Press, 1980.
  • Zuber René, Qui êtes-vous Monsieur Gurdjieff, éd. Le Courrier du Livre, 1977, ISBN 2-9508515-9-2, 80 Pages.

[modifier] Discographie

  • G.I. Gurdjieff / Thomas de Hartmann : Œuvres pour piano (interprétées par Alain Kremski), éd. Naïve.
    • Voyage vers des lieux inaccessibles, vol.1
    • Chercheurs de vérités, vol.2
    • Récit de la Résurrection du Christ, vol.3
    • Méditation, vol.4
    • Musiques des Sayyids & des Derviches, vol.5
    • Rituel d'un ordre Soufi, vol.6
    • Derviches Trembleurs, vol.7
    • La Première Prière du Derviche, vol.8
    • Les Cercles, vol.9
    • Hymne pour le jour de Noël, vol.10
    • Retour de Voyage, vol.11
    • Prière pour la Miséricorde, vol.12
    • Gurdjieff, le dernier des Pythagore, Catégorie : Ecrivains compositeurs, Compositeur : Gurdjieff, De Hartmann, Interprète : Alain Kremski, durée 67 minutes, livret de présentation par Jacques Lacarrière, OXUS Musique, ISBN 9760083611001 :
  1. Hymne d'un grand Temple n°7
  2. Printemps américain (1924)
  3. Mélodie des Derviches Tourneurs
  4. Musique pour les mouvements n°15
  5. Musique pour les mouvements n°9
  6. Danse sacrée : le dernier des Pythagore
  7. Musique pour les mouvements n°22
  8. Danse sacrée : forming Twos
  9. 01.IV 1927
  10. Deuxième hymne Essénien
  11. Musique pour les mouvements : exercice des Derviches n°20
  12. Hymne d'un grand Temple n°6
    • "G.I. Gurdjieff Sacred Hymns" Keith Jarrett, piano. Un album ECM enregistré en mars 1980. Référence : ECM 1174 829 122-2
    • Anja Lechner et Vassilis Tsabropoulos, Chants, Hymns and Dances (Ecm New Series / Universal). Inspiré des hymnes byzantins, le travail de dialoguiste de G. I. Gurdjieff (1877-1948) est bien celui d’un orfèvre. Le propos : un huis clos mélancolique entre un violoncelle et un piano.

[modifier] Liens internes

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