Georges Félix de Wimpffen

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Félix de Wimpffen

Naissance 5 novembre 1744
à Deux-Ponts
Décès 23 février 1814 (à 70 ans)
à Bayeux
Nationalité France France
Profession Militaire

Georges-Louis-Félix de Wimpffen[1], né le 5 novembre 1744 à Deux-Ponts et mort à Bayeux le 23 février 1814, est un général français.

Entré, de bonne heure, enseigne dans le régiment français de Deux-Ponts, Wimpffen fut capitaine au régiment de la Marck. Il fit en 1768 la campagne de Corse et en revint lieutenant-colonel. Il commanda un régiment dans la guerre d’Amérique et assista aux sièges de Mahon et de Gibraltar (1781-1782). La belle défense qu’il fit des lignes françaises devant cette dernière place lui valut une pension de 1 000 écus et le grade de brigadier général. À la paix, il se retira dans ses terres de Normandie.

Élu député de la noblesse du bailliage de Caen aux États généraux de 1789, il se réunit au tiers état, adopta modérément les nouveaux principes et fit au nom du comité des pensions et du comité militaire plusieurs rapports importants.

Employé à l’armée dès l’ouverture des hostilités, il fut chargé du commandement de Thionville. Ce fut la première ville que les Prussiens commandés par le prince de Hohenlohe assiégèrent. Investie le 24 août 1792, elle résista pendant un mois, et lorsque Brunswick essaya de séduire Wimpffen par l’offre d’un million : « J’accepte le million, répondit celui-ci, si l’on consent à en passer acte de cette donation par-devant notaire. »

Trois jours après, la victoire de Valmy délivrait la place. La Convention déclara que Wimpffen avait bien mérité de la patrie. Ce glorieux souvenir le protégea contre les dénonciations qui, plus tard, ne manquèrent pas d’être dirigées contre lui.

Après avoir refusé le ministère de la guerre, Wimpffen reçut le commandement de l’armée des côtes de Cherbourg. S’étant prononcé, à la suite des évènements du 31 mai, pour le parti de la Gironde, il offrit son épée aux girondins en juin 1793 et se chargea du commandement des troupes que ce parti avait réunies dans le département du Calvados, sans toutefois dissimuler ses sentiments, plutôt favorables à une monarchie constitutionnelle qu’à la république.

Plusieurs députés de la Gironde s’étant rendus à Caen et une coalition s’étant formée entre huit départements, cinq de la Bretagne, trois de la Normandie, la Convention envoya Prieur de la Côte-d’Or et Romme dans le Calvados. Wimpffen les fit arrêter et renfermer au château de Caen.

Décrété d’accusation, il répondit à celle mesure par une proclamation dans laquelle il disait : « Les méchants vous disent : Félix Wimpffen marche contre Paris ; n’en croyez rien : je marche vers Paris, pour Paris, et pour le salut de la république une et indivisible. »

Cependant les habitants du Calvados, après avoir montré beaucoup d’ardeur pour la cause des Girondins, s’étaient peu à peu refroidis par la crainte du royalisme. Wimpffen ne comptait parmi ses huit bataillons que très peu de volontaires, et il fut obligé de tirer de la Bretagne cinq ou six cents hommes qu’il envoya, sous la conduite du royaliste Puisaye, à la rencontre des troupes de la Convention. Cette avant-garde s’étant dispersée à Pacy-sur-Eure sans même livrer de combat à la bataille de Vernon le 13 juillet.

Wimpffen tenta alors de fortifier Caen et d’y créer un papier-monnaie. Dans un entretien qu’il eut alors avec les Girondins, il proposa, au dire de Louvet, afin d’avoir sûrement et promptement des hommes et des armes, de négocier avec l’Angleterre. Les Girondins ayant repoussé avec énergie une pareille proposition, il chercha à rallier à Lisieux les débris des bandes insurgées. La mauvaise issue de cette tentative faillit lui devenir funeste : sa tête fut mise à prix par la Convention et il se vit abandonné de ses troupes. Après être revenu un instant à Caen, sentant que la lutte était impossible, il se rendit secrètement à Bayeux, où il se tint caché et parvint à se soustraire aux recherches de ses ennemis.

À peu près oublié jusqu’au 18 brumaire, il reprit à cette époque son rang parmi les généraux de division, et exerça, depuis le 24 juillet 1806, les fonctions d’inspecteur général des haras.

Il fut créé baron de l’Empire en 1809. Véritable type de l’officier élégant, spirituel et brave du XVIIIe siècle, il exerça par son esprit vif et aimable une véritable influence sur les hommes de son époque, et c’est ce qui explique le rôle important, quoique éphémère, qu’il fut appelé à jouer dans l’épisode girondin.

Il est l’auteur du Manuel de Xépholius (Paris, 1788, in-8°), publié sans nom d’auteur et tiré seulement à cent exemplaires, et de Mémoires pour l’histoire de la révolution.

[modifier] Notes

  1. Parfois francisé en Wimpfen.

[modifier] Source

  • Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 46, Paris, Firmin-Didot, 1866, p. 766.
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