George Minne

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George Minne est un sculpteur symboliste belge né à Gand en 1866 et mort à Laethem-Saint-Martin en 1941. Il a fait ses études à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Gand qu'il a poursuivies à Bruxelles. Entre 1914 et 1919, il était professeur à l'académie de Gand en modèle vivant. Il faisait partie du premier groupe de Laethem École de Laethem-Saint-Martin. Ce groupe était composé d'artistes symbolistes venus s'établir dans le village de Laethem-Saint-Martin près de Gand [1]

[modifier] L'œuvre

La force émotionnelle de ses œuvres est vite reconnue vers 1886 par les poètes symbolistes belges comme Maurice Maeterlinck, Emile Verhaeren et Grégoire Le Roy[2]. Il participe au Salon de la Rose-Croix organisé par Josephin Péladan à Paris en 1892. À partir de 1895, il élabore son sujet de l'adolescent nu, introverti, agenouillé, la tête incliné, fragile et isolé du monde qu'il reprendra de nombreuses fois dans son œuvre. Henry van de Velde fait connaître son travail dans les centre d'Art Nouveau ; à Vienne, il est apprécié par des artistes comme Klimt, Schiele et Oskar Kokoschka.

Son modèle est Rodin, mais il n'essaie pas de rivaliser avec la force plastique de ce dernier et préfère rechercher une inspiration dans l'art médiéval et préfigure des artiste de l'expressionnisme allemand comme Ernst Barlach, Käthe Kollwitz et Wilhelm Lehmbruck. Dans son refus du pathos baroque, il se rapproche de Pierre Puvis de Chavannes et il existe un rapport manifeste entre l'Enfant prodigue et le Pauvre Pêcheur dans la restitution des personnages introvertis et repliés sur eux-mêmes.

On est cependant loin d'influence, Maeterlinck se rappellera plus tard son étonnement : « Il a vingt ans, il n'a rien vu, n'a rien lu », racontera-t-il, mais lui et ses camarades poètes ont été attirés par cet artiste, et ce sont peut-être eux qui l'ont orienté vers le symbolisme avec lequel il se sent des affinités. En 1898, il crée La Fontaine des Agenouillés chef-d'oeuvre incontestable de la sculpture symboliste[3] pour laquelle il imagine cinq personnages autour d'un bassin : l'art introverti de Minne est là avec un maximum de clarté et de simplicité formelle.

[modifier] Sélection d'œuvres dans les musées

  • Le petit porteur de reliques,1897, marbre, Musée des Beaux-Arts d'Anvers.
  • Musée des Beaux-Arts de Gand :
  • Le fils prodigue, 1896, plâtre
  • Homme et femme agenouillés, granit
  • Saint Jean-Baptiste, 1895, pierre de taille
  • Garçon agenouillé, marbre
  • Le puits avec cinq adolescents ou Fontaine des agenouillés (à Gand en plâtre et à Essen en marbre)
  • L'agenouillé à la fontaine, 1898, bronze
  • Porteur d'outre, 1897, bronze
  • Jeune garçon debout, 1900, bronze, Neuss, Clemens-Sels-Museum.
  • Trois Saintes Femmes auprès du tombeau, 1896, bronze, Musée Groeninge, Bruges.
  • Buste d'homme des Flandres, Musée national des beaux-arts, Alger.

[modifier] Note

  1. HAESAERT (P.), Sint-Martens-Latem, gezegend oord van de Vlaamse kunst , Bruxelles, 1965.
  2. « Minne incarnait des sentiments d'incertitude et d'angoisse dans des figures oniriques, des êtres primitifs ou des figures nées quelque-part en dehors de notre réalité. » écrira Emile Verhaeren.
  3. La version en marbre se situe aujourd'hui dans le hall d'entrée du Musée Folkwang d'Essen en Allemagne, la version en plâtre est au Musée des Beaux-Arts de Gand en Belgique, les groupes de bronze du centre ville de Gand et dans le jardin du parlement à Bruxelles sont des versions ultérieures.