Gentleman Jim

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Gentleman Jim est un film américain réalisé par Raoul Walsh en 1942 inspiré de la vie du boxeur James J. Corbett.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Jim Corbett, américain d'origine irlandaise, veut s'élever dans la société. Ses moyens: devenir champion du monde de boxe, conquérir la fille de son patron (banquier respectable de la nouvelle bourgeoisie de San Francisco) et être un grand acteur shakespearien. Cela paraît trop, mais son optimisme, la croyance en ses moyens ainsi que son talent le feront triompher de tout. Suprême victoire : il aura appris la modestie (ce qui lui ouvrira le cœur d'Alexis Smith) : voir la scène où Sullivan, le champion sortant et battu, lui remet sa ceinture. Corbett, devenu humble, lui rendra le plus beau des hommages.

[modifier] Analyse

La séduction: le héros est aimé secrètement par la femme qu'il convoite. Mais cette dernière n'aura de cesse, tout au long du film, de le mettre à l'épreuve. Et c'est seulement à la fin (comme souvent dans les œuvres de cette époque, voir par exemple L'Extravagant Mr. Deeds de Frank Capra), après que le héros a triomphé de tous ses adversaires, et surtout qu'il lui a prouvé que sous son allure orgueilleuse et effrontée, il est un homme loyal, qu'elle décide de lui succomber. C'est donc elle qui choisit. Aussitôt cette révélation faite, il l'intègre instantanément dans son clan familial : « tu feras une excellente Corbett », lui dit-il. Cette rapidité, ce brusque changement de ton et cette volonté de ne faire durer trop longtemps une scène émouvante est caractéristique du style de Walsh[réf. nécessaire].

Classicisme: Walsh place la caméra de telle sorte qu'il y ait le moins possible de distance entre l'objet filmé et le spectateur[réf. nécessaire]. Dans Gentleman Jim, la mise en scène n'est jamais mise en valeur, elle cherche constamment à être la plus juste possible (très différente, en cela, de Orson Welles, ou Robert Aldrich, par ex. Notons cependant que dans They Died, Walsh utilise des contre-plongées - au début - et des plongées -à la fin- pour rendre visible les différentes situations dans lesquelles se trouve Custer). Cette manière de faire, laisse constamment ouverte et en mouvement la lecture de l'œuvre[réf. nécessaire]. Walsh cherche constamment la meilleure adéquation possible entre le fond et la forme.

Gentleman Jim est un film rapide, pour Walsh il faut que « l'action crépite comme de la mitraille sur un toit »[réf. nécessaire]. Mais cette rapidité n'est jamais confondue avec de la précipitation et elle a toujours un sens logique : « action, action, action, que l’écran soit sans cesse rempli d’événements. Des choses logiques dans une séquence logique » (Walsh)[réf. nécessaire].

Le montage : à Hollywood, les réalisateurs n'ont pas la maîtrise du montage (pour cause de séparation des tâches)[réf. nécessaire]. Pour pallier ce désavantage, Walsh faisait déjà le « montage dans sa tête » : il tournait vite, faisait le moins de prises possibles pour limiter l'intervention du monteur, qui pourrait le trahir[réf. nécessaire]. Cette contrainte, Walsh la transforme ainsi en avantage: le tournage était donc un lieu d'intense concentration, où devait sourdre d'une minutieuse préparation préalable, un résultat qui devait être immédiatement bon. Il fallait donc un certain talent d'improvisation des acteurs (Flynn excellait dans ce registre) et une capacité à prendre très rapidement des décisions de la part du réalisateur.

Walsh tournait en moyenne 3 films par année, pensant constamment au « film à venir ». Avant qu'un film soit terminé, il devait déjà se plonger dans le suivant[réf. nécessaire]. Ainsi, la postérité d'une œuvre ne l'intéressait pas[réf. nécessaire]. Cette énergie créatrice de Walsh (env. 130 films) est l'inverse de celle, beaucoup plus destructive d'un Welles, par exemple, qui n'arrivait à achever ses films, si ce n'est au prix de grands efforts.

Gentleman Jim figure parmi les films les plus résolument optimistes de l'histoire du cinéma avec Singin' in the Rain (Stanley Donen & Gene Kelly) et Mr Deeds Goes to Town, déjà mentionné. Les films de boxe ont donné plusieurs chefs d'œuvres (boxe et cinéma font bon ménage), citons les plus importants : The Set-Up (de Robert Wise, un des films les plus maîtrisés de l'histoire du cinéma), Body and Soul (de Robert Rossen, montage de R. Parrish), Fat City (de John Huston}, qui a déclaré : « s'il y a un film que je n'ai jamais oublié c'est bien Gentleman Jim ») et Raging Bull de Martin Scorsese.

[modifier] Fiche technique

  • Titre : Gentleman Jim
  • Titre original : Gentleman Jim
  • Réalisation : Raoul Walsh
  • Scénario : Vincent Lawrence, Horace McCoy d'après la vie de James J. Corbett
  • Images : Sid Hickox
  • Dialogue : Hugh Cummings
  • Montage : Don Siegel
  • Direction artistique : Ted Smith
  • Décoration : Clarence Steensen
  • Maquillage : Perc Westmore
  • Musique : Heinz Roemheld
  • Arrangement orchestral : Ray Heindorf
  • Direction musicale : Leo F. Forbsten
  • Production : Robert Buckner pour Warner Bros
  • Pays d'origine : États-Unis
  • Genre : Aventure
  • Durée : 105 minutes
  • Date de sortie : 1942 (États-Unis)

[modifier] Distribution

[modifier] Autour du film

[modifier] Distinctions

[modifier] Liens externes

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