Gaspard Rigaud

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Rigaud.

Gaspard Rigaud est un peintre français né à Perpignan le 1er juin 1661 et mort à Paris le 28 mars 1705.

Cet article fait partie de
la série Peinture

Liste des peintres
Portail de la Peinture

[modifier] Eléments de biographie

Il est le frère cadet du grand portraitiste Hyacinthe Rigaud. Ses débuts sont encore assez mal connus et on le retrouve pour la première fois à Paris, le 27 février1692[1], lorsqu'il épouse Marguerite Caillot, la fille d'un épicier de la rue Montmartre, et ce en présence d'un « maître à danser de Madame la Dauphine », de deux capitaines des Dragons, d'un docteur en médecine et d'un conseiller du Roi. Il réside alors rue de Petits-Champs, paroisse Saint-Eustache avec son frère mais s'établi dès lors dans le quartier de son épouse.

Trois enfants naîtront de cette union : le premier, Hyacinthe (1693-1738) a pour parrain, son oncle homonyme. Il mourra sans postérité. Une seconde fille naît en 1695 mais décède peu avant 1707. La dernière, Marguerite Elisabeth (1697-ap.1743), connaîtra un avenir doré puisqu'elle épousera son second parrain, le peintre Jean Ranc, le 17 juillet 1715[2]...

Portrait d'un magistrat inconnu - 1694. Saintes, musée des Beaux-arts
Portrait d'un magistrat inconnu - 1694. Saintes, musée des Beaux-arts

En 1695, Gaspard entre officiellement dans l'atelier de son frère afin de l'aider dans sa surcharge de travail. En effet, Hyacinthe venait tout juste, l'année précédente, de confectionner le premier portrait de Louis XIV et ne pouvait désormais supporter seul les commandes qui ne cessaient d'affluer. Gaspard commence par réaliser onze copies, neuf draperies et une tête et reçoit parfois 60 livres pour une simple copie. En 1698, il gagnera près de 425 livres pour l'ensemble de son année alors que le peintre Jean Legros ne touchera pas la moitié de la somme !

Mais le jeune Rigaud vise l'émancipation et travaille pour la bourgeoisie parisienne. Ses portraits, moins chers que ceux de son frère, sont courtisés. Gaspard peint effectivement avec les mêmes archétypes que Hyacinthe... Il se présente ensuite à l’Académie royale de peinture et de sculpture où il est aggréé le 30 juillet 1701. On lui demande alors les portraits des peintres Raon et Charles Coypel. Il n'aura malheureusement pas l'occasion de les réaliser car il meurt subitement à son domicile. Il est enterré dès le lendemain sur sa paroisse « en présence de Hyacinthe Rigaud son fils et de Hyacinthe Rigaud son frère, peintre ordinaire du Roi et professeur en son Académie ». Et c’est à côté de lui que Hyacinthe Rigaud spécifiera, dès son premier testament, vouloir être enterré.

Son inventaire après décès révèle qu’il laissait près de 250 esquisses et 28 portraits non achevés, attestant de sa pleine activité créatrice. Nous ne connaissons malheureusement que peu de portraits attestés de Gaspard, la plupart du temps en collection privée, et il restera sans doute aux chercheurs la lourde tâche de ré-attribuer un certain nombre de tableaux de Hyacinthe Rigaud à son jeune frère, tant les analogies entre les deux peintres sont nombreuses.

Gaspard avait l'habitude de signer ses toiles au dos de la manière suivante : « fait par Rigaud le jeune » accompagné de la date.

  1. Arch. Nat. Minutier Central, ET/XIII/118
  2. Arch. Nat. Minutier Central, ET/XIV/165

[modifier] Bibliographie

  • François, Macé de Lépinay « Un peintre méconnu : Gaspard Rigaud », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art, Paris, 1972
  • Catalogue de l'exposition Visages du Grand Siècle - Le portrait sous le règne de Louis XIV 1660-1715, Nantes, Musée des Beaux-Arts, 20 juin-15 septembre 1997 ; Toulouse, Musée des Augustins, 8 octobre 1997-5 février 1998