Gandalf

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Gandalf est un personnage créé par J.R.R. Tolkien, qui apparaît principalement dans Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux. Il est l'un des cinq Istari envoyés par les Valar en Terre du Milieu.

Sommaire

[modifier] Olórin le Maia

Le vrai nom de Gandalf est Olórin, qui viendrait de la racine quenya olos signifiant « rêve, vision, fantaisie », et dont le pluriel est olozi/olor, et au substantif sindarin olo-s qui renvoie à une création de l'esprit, une œuvre d'art et l'imagination. « Le plus sage des Maia » selon le Valaquenta[1], la racine de son nom laisse certainement à penser qu'il était au service d'Irmo, le valar également connu sous le nom de Lórien (du nom des jardins où il résidait) et seigneur des rêves. Il est dit ainsi, dans le même passage du Valaquenta, que « lui aussi vivait à Lórien ». Christopher Tolkien note dans les Contes et légendes inachevés qu'il était initialement précisé, dans une première version de ce passage, que Olórin était un « conseiller d'Irmo »[2]. Il semble également être proche de Nienna, la Valië soeur d'Irmo représentant la souffrance d'Arda « de qui il apprit la patience et la compassion »[3]. Le Valaquenta nous apprend encore qu'il aime les Elfes et passe souvent parmi eux invisible[4].

Lorsque les Valar se réunissent pour envoyer des émissaires, plus tard appelés Istari, en Terre du Milieu pour aider à la lutte contre Sauron, il est choisi par Manwë pour faire partie de cette expédition, malgré les réticences d'Olórin qui « se déclare trop faible pour une telle mission, et dit qu'il redoute Sauron ». Il finit par rejoindre les Istari par insistance de Manwë et de son épouse Varda, et rejoint ainsi Curumo (qui sera connu plus tard sous le nom de Saroumane) et Alatar, qui s'étaient déjà portés volontaires et qui à leur tour choisissent pour les accompagner respectivement Aiwendil (ou Radagast) et Pallando[5].

[modifier] Gandalf le Gris en Terre du Milieu

Sous l'allure d'un vieillard entièrement vêtu de gris, Olórin débarque en Terre du Milieu vers l'an mille du Troisième Âge, venant en seconde position derrière Saroumane, qui fut plus tard choisi comme chef du Conseil des Sages ou Conseil Blanc où siégeaient, outre les Istari restés à l'Est, les Seigneurs des Elfes Elrond, Galadriel et Círdan afin de réfléchir aux actions à entreprendre pour contenir le mal renaissant en Terre du Milieu.

[modifier] Gandalf, l'ami des Elfes

Selon Les Anneaux du pouvoir et le troisième âge dans Le Silmarillion : « Radagast était l'ami des animaux et des oiseaux, Curunír (Saroumane) fréquentait surtout les Humains, [...] Mithrandir était le plus proche d'Elrond et des Elfes »[6]. Il a ainsi des relations privilégiées avec les elfes, ce qui lui vaut sûrement son nom de Gandalf, ou « elfe au bâton ». Dès son arrivée, l'Elfe Círdan, devinant en lui un être bien plus important que ne le laissait suggérer son apparence, lui remet d'ailleurs Narya, l'un des Trois Anneaux des elfes. Ainsi, dans ce que Christopher Tolkien appelle « L'essai sur les Istari » écrit par son père en 1954 et qui constitue l'essentiel du Chapitre 2 de la Quatrième partie des Contes et légendes inachevés, Círdan explique à Gandalf son geste :

« Car, dit-il, il va t'échoir de grands travaux et de grands périls, et pour que ta tâche ne s'avère point trop ardue et exténuante, prends donc cet Anneau qui te procurera assistance et réconfort. J'en reçus seulement la garde, à charge de le tenir caché ; et il n'a pas son usage ici, sur les rives du pays d'Ouest ; mais je considère que le jour est proche où il lui faut se trouver en de plus nobles mains que les miennes, et des mains qui pourront l'utiliser pour enflammer le courage au cœur des Hommes »[7].

Il a également très tôt l'amitié, le respect et le soutien d'Elrond et de Galadriel, celle-ci ayant notamment souhaité qu'il prenne la tête du Conseil Blanc plutôt que Saroumane, charge que refusa Gandalf[8].

[modifier] Les nombreux noms de Gandalf

Seulement, Gandalf ne se limite pas à avoir de bonnes relations avec les Elfes. Durant maintes années, il parcourt la Terre du Milieu et se fait connaître auprès de nombreux peuples et tisse des amitiés sincères avec des représentants de chacun d'entre eux (il est même l'un des rares Sages à s'intéresser aux Hobbits avant même que l'Anneau unique ne soit entré en possession de l'un d'eux, il fut ainsi ami notamment avec Gerontius Touque, dit Le Vieux Touque, pour qui il a déjà fait des feux d'artifice, avec Bilbon et Frodon Sacquet). Ces relations avec ces différents peuples lui valent de nombreux noms, tous énoncés par Faramir citant Gandalf dans Les Deux Tours (IV 5):

« Mes noms sont nombreux dans de nombreux pays, disait-il. Mithrandir chez les Elfes, Tharkûn pour les Nains ; j'étais Olorin dans ma jeunesse dans l'Ouest, qui est oubliée, Incanus dans le Sud, dans le Nord Gandalf ; dans l'Est, je n'y vais pas. »[9]

Dans les Contes et légendes inachevés, les différentes notes laissées par JRR Tolkien tendant à expliciter les différentes significations de ces noms sont réunies par Christopher Tolkien dans le chapitre 2 portant sur les Istari de la quatrième partie[10] :

  • Gandalf est le nom que lui donnent les Hommes du Nord et signifiant « créature elfe au bâton magique », selon Tolkien il « représente un nom de langue westron, mais formé d'éléments qui n'avaient pas été empruntés aux langues Elfes »[11] ;
  • Mithrandir est son nom sindarin (il signifie « Gris pèlerin »), utilisé par les Elfes et les Gondoriens ;
  • les Nains l'appellent Tharkûn, ce qui en Khuzdul signifie « l'homme au bâton »[12] ;
  • il est connu sous le nom de Incánus (et dont la dernière consonne se prononcerait -sh) dont Tolkien donne deux étymologies différentes, la première dans une note antérieure à la seconde édition du Seigneur des Anneaux en 1966 et la seconde dans une note de 1967, toutes deux reprises par Christopher Tolkien dans le chapitre 2 sur les Istari de la quatrième partie des Contes et légendes inachevés. La première renvoie à une origine « étrangère », au « parler Haradrim adapté au Quenya »[13], et prend donc le « Sud » comme traduction de Harad, soit en dehors de l'espace géographique où se déroule directement l'action du Seigneur des Anneaux (cette région est alors désignée sous le terme de « Nord »). La seconde en revanche estime « peu probable qu'il [Gandalf] ait jamais parcouru le Harad (ou l'Extrême Harad!), ou qu'il y ait séjourné assez longtemps pour avoir acquis un nom particulier dans une langue quelconque parmi les langues étrangères parlées dans ces régions peu connus. Le Sud désignerait donc ici le Gondor »[14]. Incánus serait alors un nom quenya inventé au Gondor et qui y est bientôt tombé en désuétude en même temps que cette langue elfe au profit du sindarin Mithrandir.
  • dans cette même note, Tolkien parle d'un possible « nom "populaire" », en westron, du magicien dans le Sud, à l'instar de Gandalf dans le Nord : « Mantegrise »[15], présent dans Les Deux Tours (III, 2) sous le nom de « Gandalf Grayhame » en anglais, traduit par « Gandalf Maisongrise » en français, terme employé par Éomer[16].

[modifier] Gandalf : dernier espoir parmi les Istari

Gandalf est le principal artisan de la victoire contre Sauron dans la Guerre de l'Anneau.

Il est d'abord envoyé par le Conseil Blanc à Dol Guldur, en 2850 TA, pour découvrir l'identité du Nécromancien. Après un premier échec, il apprend qu'il s'agit de Sauron. Dans les geôles, il rencontre le roi nain en exil Thráin II, emprisonné là depuis 5 ans, qui lui remet la carte et la clé de la porte secrète d'Erebor avant d'expirer.

Il persuade ensuite le Nain Thorin II Écu-de-Chêne, roi du peuple de Durin en exil dans l'Ered Luin, de reprendre son royaume en Erebor, qui se trouve sous la coupe du dragon Smaug. Gandalf fait lui-même partie de l'aventure, lancée en 2940 TA, et recrute entre autres le Hobbit Bilbon Sacquet[17]. Désormais sûr que le Nécromancien de Dol Guldur n'est autre que Sauron, il convainc dans le même temps, en 2941 TA, Saroumane et le Conseil Blanc de chasser le Seigneur des Ténèbres de cette forteresse.

Suspectant sinon que Bilbon a mis la main sur un anneau de pouvoir potentiellement dangereux au cours du voyage, il fait surveiller la Comté par les Rôdeurs.

Après avoir découvert qu'il s'agissait en fait de l'Anneau Unique de Sauron, Gandalf convainc Bilbon de le laisser à son jeune neveu, Frodon. Il montre sa force de volonté en refusant de le prendre lui-même, sachant que l'Anneau lui conférerait une puissance exceptionnellement élevée (peut-être supérieure à tout autre pouvoir en Terre du Milieu) mais trop difficile à maîtriser pour faire le bien uniquement[18]. Il ne tarde pas ensuite à découvrir la trahison de Saroumane, qui depuis longtemps déjà cherche en secret l'Anneau pour son usage personnel et décide finalement de se dévoiler au grand jour et de s'allier avec Sauron. Saroumane le Blanc devenu Saroumane le Multicolore tente alors de rallier Gandalf à sa cause et, devant son refus, l'enferme sur le toit d'Orthanc d'où il ne peut s'échapper que grâce à l'aide du grand aigle Gwaihir, Seigneur des Vents, envoyé par Radagast s'inquiétant de l'absence prolongée de Gandalf (c'est lui qui avait transmis au Pélerin Gris le message de Saroumane l'invitant à se rendre à Orthanc). Lors du Conseil d'Elrond à Fondcombe, c'est à Frodon qu'est alors confiée la tâche de détruire l'Anneau. Membre de la Communauté de l'Anneau dont il est le guide, Gandalf tombe à Khazad-dûm lors de son combat contre un Balrog. Il le vainc au sommet du Zirakzigil, mais sa victoire lui coûte la vie et signe l'échec des Istari[19]. En effet, depuis longtemps Gandalf incarnait le seul véritable membre actif de cet Ordre, Saroumane ayant trahi la mission qui leur avait été donné en se joignant finalement à Sauron, les Ithryn Luin ou « Mages bleus » Alatar et Pallando ayant depuis longtemps disparu à l'Est et Radagast ne s'étant que rarement intéressé à autre chose qu'aux animaux.

[modifier] Gandalf le Blanc

Renvoyé en Terre du Milieu par Eru Ilúvatar pour achever sa tâche, il devient Gandalf le Blanc. Il aide ensuite Théoden, roi de Rohan, à se défaire de l'emprise de Gríma Langue de Serpent. Il apporte une aide décisive lors de la Bataille de Fort-le-Cor en apparaissant à l'aube, après une nuit entière de combat, avec un renfort de 1000 fantassins commandés par Erkenbrand qu'il avait été chercher. Ensuite, il expulse Saroumane de l'ordre des magiciens en brisant son bâton.

Le Rohan libéré de la menace de l'Isengard et les troupes de Sauron s'agitant à l'Est (tels que vu par Peregrin Touque, dit Pippin, dans le Palantir), il décide de se rendre en toute hâte à Minas Tirith afin de prévenir le surintendant du Gondor Denethor II et aider à la défense de la Cité. Lors de la bataille des Champs du Pelennor, il prend le commandement des troupes gondoriennes assiégées suite à la folie du surintendant, et affronte le Roi-Sorcier d'Angmar, seigneur des Nazgûl, devant les portes de Minas Tirith. Ensuite, il participe également à la bataille de la Porte Noire, la dernière livrée contre Sauron.

L'Anneau Unique détruit, il part vers Valinor, la demeure des Valar, avec les autres porteurs d'anneaux (Frodon, Bilbon Sacquet, Galadriel, Elrond) car sa tâche est terminée[20].

[modifier] Notes et références

  1. JRR TOLKIEN, Le Silmarillion - Valaquenta, éd. Christian Bourgeois, Paris, 1998, p. 30
  2. JRR TOLKIEN, Contes et légendes inachevés : le Troisième Âge - Les Istari, éd. Pocket Jeunesse, Paris, 1996, p. 192
  3. JRR TOLKIEN, Le Silmarillion - Valaquenta, op. cit.
  4. Ibid., p. 31
  5. JRR TOLKIEN, Contes et légendes inachevés : le Troisième Âge - Les Istari, op. cit., p.186-187
  6. [JRR TOLKIEN, Le Silmarillion - Les Anneaux du Pouvoir et le Troisième Âge, op. cit., p. 299
  7. JRR TOLKIEN, Contes et légendes inachevés - Quatrième partie, op. cit., p. 181-182
  8. JRR TOLKIEN, Le Silmarillion, op. cit., p. 299-300
  9. JRR TOLKIEN, Le Seigneur des Anneaux - Les Deux Tours, Livre IV, Chap. 5 : La Fenêtre sur l'Ouest, éd. Christian Bourgeois, 1992, Paris, p. 719
  10. JRR TOLKIEN, Contes et légendes inachevées : Troisième Âge, op. cit., p.193-198
  11. Ibid., p. 196
  12. Ibid., p. 193
  13. Ibid, p. 196
  14. Ibid., p. 196
  15. Ibid., p. 197
  16. JRR TOLKIEN, Le Seigneur des Anneux - Les Deux Tours, op. cit., p. 472
  17. Ces faits sont relatés dans Bilbo le Hobbit.
  18. « Je suis Gandalf, Gandalf le Blanc, mais le Noir est plus puissant encore. » (Le Seigneur des Anneaux, Livre III, ch. V)
  19. Cf. lettre n°156.
  20. « Le Tiers Âge était le mien. J'étais l'Ennemi de Sauron ; et ma tâche est achevée. Je partirai bientôt. » dit-il à Aragorn (Le Seigneur des Anneaux, Livre VI, ch. 5).