Front national pour la libération du Viêt Nam

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Soldat du Front national pour la libération du Viêt Nam en 1973
Soldat du Front national pour la libération du Viêt Nam en 1973

Le Front national pour la libération du Sud Viêt Nam (FNL), appelé Việt Cộng par ses adversaires, rassembla, entre 1955 et 1975, des adversaires du régime sud-vietnamien de Ngô Đình Diệm, dont d'anciens Việt Minh – ligue qui mena la lutte d'indépendance de 1945 à 1954, pendant la première Guerre d'Indochine. Le FNL lutta pour la réunification dans la Zone Sud (Nam Bo) pendant la deuxième Guerre d'Indochine, dite du Vietnam. « Viet Minh » (qui signifiait littéralement « Ligue pour l'indépendance du Viêt Nam ») et « Front national de libération » sont deux expressions différentes pour exprimer la même idée d’indépendance et d’unité du Viêt Nam.

Le Front uni a des sources historiques profondes du patriotisme vietnamien au Viêt Nam. Auparavant, il a mobilisé la population dans la lutte anticoloniale. Le front uni a mis ensemble toutes les tendances, communiste et non-communiste. Pour cela, Hô Chi Minh a sabordé le PCI (Parti communiste indochinois) qu’il a lui même créé à Hong kong en 1930, quand il était le proscrit Nguyên Ai Quoc, travaillant avec ses deux seconds, Phạm Văn Đồng, le diplomate, et Võ Nguyên Giáp, le militaire, pour bâtir le Viêt Nam indépendant et uni. Madame Nguyễn Thị Bình a signé au nom du FNL les Accords de paix de Paris en 1973 avec Lê Đức Thọ et Henry Kissinger, après l'Offensive du Tết de 1968 qui a montré la faillite étatsunienne d'une solution militaire.

C’est une organisation qui couvre un but limité, mais important. Le FNL est né le 29 décembre 1960, permettant à tout le monde de s’y joindre pour s’opposer au régime de Ngô Đình Diệm et de réaliser l’indépendance et l’unité du Viêt Nam.

Sommaire

[modifier] Seule et unique source

Il a été dit que les bagnes français eussent transformé des nationalistes en communistes luttant pour l’indépendance et l’unité du Viêt Nam, à commencer par Nguyên That That qui mendiait l’indépendance auprès du Président Woodrow Wilson à la Conférence de Versailles en 1918. Il a été éconduit et a passé au militant Nguyên Ai Quoc, faisant passer une partie de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) en PCF (Parti communiste français) sur le thème de la défense des colonies, pour devenir plus tard le Président Hô Chi Minh de la République démocratique du Viêt Nam le 2 septembre 1945.

La personnalité du FNL et ses relations avec Hanoi ont donné lieu à beaucoup de débats intellectuels et politiques. Les grosses têtes de Washington DC clamaient que Hanoi eût dirigé les attaques contre le régime de Saigon, reprenant l’ancien thème français d’une reconquête coloniale déguisée en guerre civile. La série des "White papers" ne voulait rien savoir que la Première Guerre d’Indochine eût commencé à Saigon en août 1945, au débarquement de la Division indienne du Général Gracey venue pour désarmer les troupes japonaises selon les accords internationaux, avec un détachement de FFL (Forces françaises libres) dans ses bagages. Les forces françaises tentaient une reconquête coloniale par le Sud. Le désarmement des forces japonaises en Indochine au Nord du 17ème parallèle a été confié au Chinois nationalistes de Chiang Kaï Shek suivant ces mêmes accords internationaux qui ont confié aussi le désarmement des forces japonaises au Nord de la Corée aux Soviétiques et le Sud aux Américains.

Washington dénonçait le FNL en clamant qu’il fût le fantoche de Hanoi et que les non-communistes fussent des dupes. Ceci représente un phénomène psychique bien connu sous le nom de "projection" qui est l’attribution chez l’autre de ses propres caractéristiques et intentions, car le régime de Ngô Dinh Diêm était manifestement une création américaine et à leurs ordres.

Le FNL, d’autre part, était autonome et indépendant des communistes de Hanoi. Washington continuait à discréditer le FNL en l’appelant "Vietcong" signifiant communiste vietnamien de VIET et (CONG san, littéralement "Commonwealth" en anglais ou commune fortune, aussi bien dans la "richesse" que dans la "chance").

[modifier] Les “White Papers” de décembre 1961

En 1961, le président Kennedy a envoyé une équipe au Viêt Nam pour faire un rapport sur la situation au Sud et faire l’évaluation qualitative et quantitative de l’aide requise. Ce rapport fut remis en décembre 1961 et connu sous le nom de "White Papers". Il réclame une augmentation de l’aide économique, militaire et technique, ainsi que l’introduction, à grande échelle, de "conseillers" américains pour aider à stabiliser le régime de Ngô Đình Diệm et écraser le FNL. Pendant que le Président Kennedy comparait les différents aspects des recommandations, d’autres voix lui conseillaient de tout retirer du Viêt Nam avec l’argumentation d’une voie sans issue.

Avec sa façon habituelle, Kennedy a choisi le "juste milieu" des accords limités avec Diem, entre une intervention massive et une négociation. Ces accords limités consistaient à augmenter le niveau d’engagement par plus de matériel et de "conseillers" militaires du MAAG (Military Aid Adviser Group) qui avaient la mission de former et d’entraîner le personnel vietnamien sans avoir la permission le mener au combat. C’était le moyen terme entre une négociation et une intervention militaire massive. Dès le départ, cet arrangement a été assombri par des nouvelles du Viêt Nam au sujet des gains du FNL auprès des populations rurale et urbaine et, alors, Washington a lancé un grand effort fatal pour les zones rurales où se trouvent toujours le cœur et l’esprit du Viêt Nam depuis ses origines mythique et sociologique (cf. Paul Mus, 1952 et Thanh H. Vuong, 1987). C’était le programme des "hameaux stratégiques" copié des Britanniques qui l’ont élaboré et mis en œuvre pour lutter contre une "insurrection" indépendantiste des "CT" (Communist Terrorist) en Malaisie des années 40-50.

Le programme des "hameaux stratégiques"consistait à déplacer les paysans de leur village et de leurs rizières pour les installer dans des bâtiments et lotissements artificiellement crées et entourés des lignes de défense avec pics de bambou et fil de fer barbelé, une sorte de "camp de relocalisation" dans le but affiché de les protéger. Le but militaire était d’enlever l’eau dans laquelle nageaient les poissons de l’insurrection, en allusion à l’expression de Mao Zedong selon laquelle, le guerrillero est dans la population, comme un poisson dans l’eau.

  • "[…] Cette longue épopée de lutte contre les invasions étrangères est aussi cette d’une longue marche, par grignotages, d’un front de villages, du Nord au Sud, qui a écrit l’histoire du Viêt Nam et qui bâtit sa culture au niveau des rizières, d’un petit delta au suivant, du Fleuve Rouge au Nord au Mékong au Sud. Dans ces rizières, suite de plans d’eau séparés en damiers par des diguettes, la contexture vietnamienne ne s’altère ni se détaille. C’est un fait humain, total, agricole et social, religieux et culturel, économique et technologique. Le Viêt Nam, bien que plusieurs fois vaincu militairement, a non seulement, à la longue, battu et déraciné ses rivaux. Il n’apporte pas avec lui une économie, une foi et une législation séparées, mais aussi une vie complète qui façonne le pays à sa ressemblance. Là où ce mode de vie parvient, le Viêt Nam est fait et l’expérience prouve que c’est pour ne plus se défaire, c’est-à-dire celui imposé par les rizières bâties par ce front de villages où les ancêtres, enterrés au milieu des rizières, continuent à veiller, à participer aux joies, aux peines et aux labeurs de leurs descendants" (Thanh H, Vuong, p. 116, 2004).

C’était par ces "hameaux stratégiques" de 1962 que les États Unis ont perdu la dite "Guerre du Viêt Nam" qui n’a jamais existé, du point de vue juridique en Droit International.

La Bataille de Ap Bac en janvier 1963 était la première "grande bataille", un engagement militaire relativement mineur de la Deuxième Guerre d’Indochine ou Guerre du Viêt Nam et la première "grande victoire" militaire du Front national pour la libération du Viêt Nam dont les effets psychiques d’émulation étaient incommensurables (littéralement sans commune mesure) par rapport aux faits physiques d’une guerre psychologique dans la fabrication du Vouloir et Devoir de se battre, aussi bien que le Savoir et le Pouvoir pour se battre. C’était le premier glas des forces étatsuniennes qui encadraient l’Armée de la République du Viêt Nam (ARVN).

[modifier] Conclusion

Le Front national de libération, avec les vicissitudes de la Première Guerre d’Indochine pour l’indépendance du Viêt Nam, reprend la philosophie, l’idéologie et la procédure de la Ligue pour l’indépendance du Viêt Nam (Viêt Nam Doc Lap Dong Minh Hôi) plus connue dans le grand public sous la forme contractée de Việt Minh qui a mené le Viêt Nam à l’indépendance, comme Ligue (Dong Minh Hoi) pour l'indépendance du Viêt Nam (Viêt Nam Doc Lap).

Comme la Première Guerre d'Indochine a eu sa source dans la tentative de l’Amiral Thierry d’Argenlieu de créer une "République de Cochinchine" pour briser l’unité du Viêt Nam au prix de son indépendance, la Deuxième Guerre d’Indochine a eu pour source le sabotage des Accords d’armistice de Genève en juin 1954 qui a empêché la réunification des deux zones de regroupement des forces militaires par élection référendaire prévue pour 1956, deux ans après l’arrêt des combats de 1954.

Il serait éclairant de reprendre la lecture de la Déclaration d'Indépendance du Viêt Nam citée "in extenso"dans la Guerre d'Indochine.

La philosophie, l’idéologie et la procédure du Front National de Libération du Sud Viêt Nam s’expriment clairement et publiquement par son programme en dix points culturel, diplomatique.

1 – Le programme politique est digne de la Constitution des États-Unis d'Amérique avec l’esprit et les mots de Thomas Jefferson, mais dans le contexte vietnamien du régime dictatorial de Ngô Dinh Diem et non celui du Roi Georges III du Royaume-Uni.

2 – Le programme social est digne de celui d’une socio-démocratie occidentale moderne dans le contexte du régime de Saigon en 1960.

3 – Le programme économique est digne de celui d’une économie libérale de capital privé, dans le contexte du Sud Est Asiatique de civilisation chinoise, avec les accents des hors la loi de "Robin des Bois".

4 – Le programme diplomatique, dans le contexte de la guerre froide, a des accents de la Doctrine de Monroe, dans le contexte des expansions européennes du XIXe siècle, qui consiste à ne pas s’occuper des affaires des autres et de ne pas laisser les autres de ses propres affaires.

5 – Le programme culturel évoque la "KulturKampf" de l’unité allemande de 1871-1890 avec une culture commune alliée à une union douanière du "Zollverein".

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références bibliographiques

Documents officiels de la République démocratique du Viêt Nam, Bibliothèque Nationale, Hanoi. Traductions françaises, École Française d’Extrême Orient, Hanoi.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes