Front de la liberté

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Emblème du FF

Le Front de la liberté (Freedom Front en anglais ou Vryheidsfront en afrikaans) est un parti politique d'Afrique du Sud créé en 1994 par le général Constand Viljoen lors des 1res élections multiraciales.

[modifier] Historique

En 1994, le Parti conservateur et les mouvements d'extrême-droite refusaient de participer aux 1res élections multiraciales et optaient pour l'abstention, refusant de cautionner la perte de pouvoir de la minorité afrikaner. Opposé à cette prise de position, Constand Viljoen, ancien chef des Forces de défense et chef charismatique de l'éphémère Alliance des libertés, rompait avec les conservateurs et optait pour la participation électorale afin d'éviter la marginalisation des partisans du Volkstaat. Il justifiait sa démarche dans le cadre des négociations directement entrepris avec Nelson Mandela sur la création d'une patrie afrikaner distincte. Le président de l'ANC avait en effet déclarait aux dirigeants du Front de la liberté que, s'ils pouvaient trouver un moyen d'établir un État afrikaner distinct sans déplacer de force des Noirs ou les priver de leurs droits, il serait disposé à envisager cette possibilité.

En invitant alors ses partisans à faire valoir leur cause séparatiste par la voie constitutionnelle, Constand Viljoen, qui avait de nombreux partisans dans les milieux militaires, neutralisait la menace en provenance de la droite et gagnait ses gages de respectabilité auprès des dirigeants de l'ANC.

C'est dans ces circonstances qu'il fonde le Front de la liberté, le 1er mars 1994 et qu'il l'enregistre devant la commission électorale le 4 mars 1994. Le front de la liberté devient alors le seul parti politique issu de l'« extrême droite » sud-africaine à accepter le principe des élections multiraciales et le renoncement à toute violence.

Le Front de la liberté obtient 2,2 % des voix (425 000 voix) et 9 députés aux élections générales du 27 avril 1994, reprenant une part importante de l'électorat afrikaner.

Représentation modérée et parlementaire des afrikaners les plus radicaux, il devient le seul parti blanc authentiquement communautaire du parlement. Suite à la marginalisation des autres formations extrémistes, le FF vampirise tout son espace politique et récupère bon nombre de cadres du Parti conservateur en pleine déliquescence. Défendant le principe d'une dixième province de culture afrikaans au sein de la nouvelle Afrique du Sud, le FF est devenu un interlocuteur reconnu du Congrès national africain sur la faisabilité du projet.

Ramené à 0,8 % des suffrages (127 000 voix) et 3 députés aux élections générales de 1999, le parti progresse aux élections de 2004 à 0,89 % (soit 139 465 voix) et 4 députés.

En 2001, Constand Viljoen se retire de la vie politique et laisse le parti aux mains de Pieter Mulder qui entreprend une réorganisation interne. Celle-ci aboutit à l'absorption des restes du parti conservateur et du petit « Afrikaner Eenheids Beweging ». Le FF rebaptisé à cette occasion FF+ ne connaît alors plus de concurrence hormis l'éternel groupuscule HNP.

Le FF+ détient de nombreux conseillers municipaux. En 2004, il a remporté spectaculairement un siège à Bloemfontein au dépend de l'Alliance démocratique.

Lors des élections municipales de 2006, il réalise ses meilleurs scores à Naboomspruit (15%), Pretoria ville ((8,84%) ainsi qu'à Orania (Cap-du-Nord), dont il garde la mairie. Assez curieusement, il remporte 800 voix dans le township noir de Soweto, ainsi que 6% de suffrages à Olievenhoutbosch, une banlieue noire de Pretoria. Il obtient aussi des votes à Eersterust et Mamelodi. Le FF+ fait également partie de la coalition municipale qui dirige Le Cap où l'un de ses élus est le porte-parole de la municipalité.

En septembre 2007, l'alliance fédérale de Louis Luyt se dissout à son tour en se ralliant au Front de la Liberté.

[modifier] Positionnement politique

Depuis sa fondation en mars 1994, le FF rejette toute violence politique et s'inscrit dans la tradition du parlementarisme et de la démocratie ce qui l'a éloigné de l'extrême droite moribonde. Seul parti à se réclamer, non conservateur, mais de droite sur l'échiquier politique sud-africain, le FF+ incarne au sein de l'Assemblée nationale d'Afrique du Sud aussi bien la voix des « pauvres blancs » (poor whites) que celle des Afrikaners racistes ou inquiets sur l'avenir de leur communauté au sein de la nouvelle Afrique du Sud.

Le FF+ a surtout été l'incarnation politique du Volkstaat, état à dominante afrikaans qu'il souhaitait constituer en Afrique du Sud. Progressivement, Viljoen et ses partisans ont reconnu la futilité de leur projet d'État distinct et préféré défendre l'idée d'un «conseil culturel», représenté au Sénat et possédant le pouvoir de protéger les questions présentant de l'importance pour les minorités ethniques, en particulier les Afrikaners.

En mai 2008, le FF+ réussit un coup d'éclat en parvenant à faire intégrer les Afrikaners, en tant que minorité nationale, au sein de l'Organisation des nations et des peuples non-représentés (UNPO), siégeant à Bruxelles. L'objet de l'UNPO est la lutte pour les droits des minorités par le biais du lobbying aurpès des Nations-Unies et de l'Union européenne. Les Afrikaners siègent dans cette organisation au côté de 70 autres minorités nationales dont les Aborigènes d'Australie, les Masai du Kenya et de Tanzanie ainsi que les Tibétains [1].

[modifier] Lien externe