French Connection (film)

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French connection (The French Connection) est un film américain de 1971, réalisé par William Friedkin.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Deux flics des narcotiques, Doyle et Russo, ont l'intuition qu'une grosse livraison de drogue est imminente sur Brooklyn. En surveillant Sal Boca, un petit truand italien, ils en viennent à soupçonner un Français venu de Marseille, Alain Charnier, d'être à la tête de la filière.

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

[modifier] Récompenses

En 1971, le film fut récompensé de cinq Oscars :

[modifier] Suite

Le film donna lieu à une suite : French Connection 2 réalisée par John Frankenheimer en 1975. Gene Hackman et Fernando Rey y reprirent chacun leur rôle.

[modifier] Commentaires

Inspiré de faits réels et par l'histoire de Jacques Angelvin, le film French Connection se caractérise par une volonté de son réalisateur, William Friedkin, de montrer le déroulement de l'enquête tel qu'il s'est réellement produit. C'est cette recherche de réalisme qui fait l'originalité du film et son aspect documentaire. Ainsi, de nombreuses scènes sont tournées caméra à l'épaule, dans des décors naturels et à la lumière du jour, autrement dit sans les artifices utilisés traditionnellement dans le cinéma.

William Friedkin, pour son premier long métrage, pousse le vice encore plus loin lors de la fameuse scène de la course poursuite. Contrairement à celle du film Bullitt avec Steve McQueen, sorti trois ans plus tôt, la poursuite entre Jimmy Doyle et le malfaiteur ne suit pas un modèle de précision où les évènements s'enchaînent de façon métronomique. En effet, Friedkin a demandé à Gene Hackman (Jimmy Doyle) de conduire le plus rapidement(50km/h avec capture par ralentis) possible alors que la circulation n'avait pas été stoppée pour le tournage. Il en ressort une quasi-improvisation sans mesure de sécurité(FAUX), ni cascadeurs, filmée caméra à l'épaule par William Friedkin se trouvant dans la voiture de Gene Hackman pendant la scène. Négligeant les risques, le réalisateur a fait courir un grave danger à son acteur principal puisqu'à plusieurs reprises, sa voiture entrera en collision avec d'autres véhicules, chose qui n'avait pas été prévue mais qui sera conservé lors du montage final du film.

Mis à part la scène de la course poursuite, la plupart des autres scènes du film ont été filmées d'après les témoignages et les souvenirs des policiers Eddie Egan et Sonny Grosso. Par exemple, lors de la filature de Charnier, ce dernier croise Grosso à l'entrée d'un hôtel. Grosso manque de peu de se faire démasquer. Cette scène, aussi improbable qu'elle puisse paraître, a réellement eu lieu.

Friedkin, écartant les conventions holywoodiennes, notamment pour les techniques de tournage, n'a donc eu pour autre intention que de raconter au spectateur la véritable histoire qui conduisit les policiers Eddie Egan et Sonny Grosso à démanteler l'une des plus importantes filières du trafic de drogue aux États-Unis. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le message principal de ce film est shakespearien. Les psychologies sont inversées.

Le trafiquant Alain Charnier est maniéré, bien habillé, il déjeune dans un restaurant huppé pendant que Jimmy Doyle, surnommé Popeye, policier allumé, se gèle en planque en ingurgitant son hamburger qui frôle un costume éprouvé par de longues années de service.

Le bandit est entretenu par l’esthétisme capitalisé, le flic presque clochardisé survit au fil des rues, avec des tonnes d’heures de sommeil à récupérer.

Popeye et Buddy Russo sont élevés à la dure, par tous les temps sur le terrain, frôlant à chaque instant la bavure, leurs méthodes ne sont plus qu’une application personnelle d’un règlement réécrit.

Ils se font les crocs dans des descentes plutôt basées sur une domination rassurante de leurs pouvoirs. Une grosse affaire se présente. La filière narcotique française est structurée par un bizness aux procédures claires et nettes.

Malgré le côté condamnable du trafic de drogue, il est curieux de remarquer le choc des cultures que représente l’organisation parfaite d’un processus certes négatif face aux investigations désordonnées sur le terrain de policiers livrés à eux-mêmes.

Inspiré d’un fait réel (Un célèbre présentateur de télévision française des années soixante fut impliqué dans un trafic de drogue) French connection n’est pas tendre avec les frenchies montrés sans préambule, comme des automates sans esprit programmés pour tuer.

Le patronyme « Charnier » est bien équivoque sur la perception francophobe qu’il faut avoir du film. Le personnage de Marcel Bozzuffi est la triste réalité de toute une considération française à reconstruire.

French connection est un film sur le mal évoluant dans une mégapole gigantesque, tout est permis que ce soit dans un camp ou dans l’autre. La cultissime scène de la poursuite du métro aérien est presque apocalyptique par son côté déconnecté de tout principe.

Le flic affamé et frigorifié devient dangereux, ses méthodes adoptent un concept darwinien. Elles évoluent en fonction de l’environnement de brousse côtoyé. Le trafiquant dans un premier semble mieux loti, dans des procédures appliquées à la lettre, il fait du fric.

French connection amorce la refonte du nouveau flic moderne, costard pourri, bagnole cabossée et bouffe dégueulasse, le tout dans la rue par tous les temps avec une hiérarchie à des années lumière.

[modifier] Liens externes