Frédéric Passy

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Passy.


Frédéric Passy
Frédéric Passy

Frédéric Passy, né le 20 mai 1822 à Paris et mort le 12 juin 1912 à Neuilly-sur-Seine est un homme politique français qui consacra sa vie à l'idéal pacifiste.

Issu d'une famille qui s'est illustrée dans la politique et les sciences — son oncle Hippolyte Passy fut ministre de Louis-Philippe et de Louis Napoléon Bonaparte — Frédéric Passy entreprend des études de juriste. Il devient un temps auditeur au Conseil d'État avant d'entamer une carrière de journaliste. Il se marie à Marie-Blanche Sageret bien qu'il soit, selon les frères Goncourt, « le plus monstrueusement et dégoûtamment laid des hommes[1] ».

À l'issue d'une campagne qu'il mène dans le journal Le Temps contre une guerre entre la France et la Prusse, il fonde la Ligue Internationale de la Paix le 21 mai 1867, puis la Société d'arbitrage entre les Nations, ancêtre de l'ONU, en 1870. Il fonde ensuite l'Union Internationale pour la paix en 1889 et facilite le rapprochement entre la France et l'Angleterre.

En 1877, il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques. Il est élu à la chambre des députés aux élections de 1881 et 1885. Battu aux élections de 1889, il s'oppose à la politique colonialiste de Jules Ferry et reste dans les mémoires comme le député qui voulait interdire la guerre. Il est l'auteur d'une loi sur les accidents de travail, favorable aux ouvriers.

En 1888, à la tête d'une délégation de députés français, il rencontre William Randal Cremer (prix Nobel de la paix en 1903), qui dirige une délégation de députés britanniques. À la suite de cette réunion, un groupe de parlementaires français, britanniques, italiens, espagnols, danois, hongrois, belges et américains fondent l'Union interparlementaire. Frédéric Passy en est un des premiers présidents.

Il est passionné par la pédagogie et n'abandonne jamais sa vocation, enseignant jusqu'à l'âge de 81 ans et écrivant de nombreux ouvrages. Féministe avant l'heure, il est favorable à l'abolition de la peine de mort. En matière d'économie, il est un partisan du libre-échange et de l'épargne.

Le 10 décembre 1901, il reçoit conjointement avec le Suisse Henri Dunant, fondateur de la Croix-Rouge, le premier Prix Nobel de la paix.

[modifier] Quelques citations de Frédéric Passy

  • Il faut instruire les hommes, et les femmes aussi, puisqu’on s’est enfin avisé un peu tard, que les femmes pourraient bien avoir une intelligence à cultiver aussi bien que les hommes. (1900)
  • Ne déchirons pas nos drapeaux, unissons-les ou plutôt en les conservant et en les honorant, car ils sont en effet des emblèmes sacrés, emblèmes de nos souffrances, de nos joies, de nos malheurs, de nos gloires ; formons de leurs couleurs réconciliées un faisceau commun d’espérance, de confiance mutuelle et de grandeur partagée. (1901)
  • Il n’y a plus de sourds dont les oreilles, volontairement ou non, sont assez fermées pour ne pas entendre le cri de l’humanité contre la guerre. (1904)
  • L’ogre de la guerre a trop longtemps dévoré le plus pur de la substance de l’humanité. (1904)

[modifier] Ouvrages

  • Mélange économique, Guillaumin, Paris, 1857.
  • De la propriété intellectuelle (avec V.Modeste et P.Paillote), Guillaumin, Paris, 1859.
  • Leçons d'économie politique (recueilli par E.Bertin et P.Glaize), Gras, Montpellier, 1861.
  • La Démocratie et l'instruction, Guillaumin, Paris, 1864.
  • Les Machines et leur influence sur le développement de l'humanité, Hachette, Paris, 1866.
  • Malthus et sa doctrine, 1868.
  • Histoire du travail : leçons faites aux soirées littéraires de la Sorbonne, Paris, 1873.
  • Pour la paix, Charpentier, Paris, 1909.
  • Sophismes et truismes, Giard et Brière, Paris, 1910.

[modifier] Notes

  1. Journal, éd. J.-L. Cabanès, Paris : H. Champion, 2005, tome 1 (1851-1857), p. 244, Gisors 29 septembre 1855