Frédéric Leclerc

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Frédéric Leclerc

Nom Frédéric Le Clerc
Naissance 22 septembre 1810
à Tours
Décès 3 janvier 1891 (à 80 ans ans)
à Bloomfield
Nationalité France France
Profession Médecin en chef de l’hôpital de Tours
Occupation Botaniste, écrivain...
Autres fonctions Professeur à l’École de médecine
Remarques élevé par Pierre Bretonneau
Famille Famille Le Clerc


Frédéric Louis Joseph Leclerc est né le 22 septembre 1810 à Tours. Frédéric Le Clerc meurt le 3 janvier 1891, à l'âge de 80 ans, à Bloomfield, dans le Comté de San Juan au Nouveau-Mexique.

Docteur en médecine, aventurier, écrivain, professeur à l’École de médecine de Tours, médecin en chef de l’hôpital de Tours, botaniste, chercheur d'or, inventeur...

A sa naissance et à l'époque où il écrit Le Texas et sa Révolution, l'auteur, s'appelle bien Leclerc, toutefois, suite à une décision de justice, l'orthographe de son patronyme change légèrement et devient Le Clerc, le patronyme exact de sa famille depuis des siècles, modifié du temps de la Révolution française.

Sommaire

[modifier] Sa famille

Blason des Le Clerc
Blason des Le Clerc

Le peintre Jean Le Clerc est le frère d'un de ses ancêtres et le général Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont, son cousin.

Mais même s'il est aussi le petit-neveu de Claude-Nicolas Leclerc, avocat et député à la Convention nationale, Frédéric est élevé dans le milieu médical.Son père, Luc Leclerc (1780-1858), est médecin en 1810, au 1, rue de la Préfecture, à Tours. En 1818, Pierre Bretonneau fait appel à lui pour enseigner l'anatomie et la physiologie. Le 8 mars 1819, le docteur Leclerc est médecin-chef, aux côtés de Bretonneau, à l'âge de 29 ans[1]. Image:Blason du chastel.jpg

Blason des du Chastel.
Blason des du Chastel.

Mais déjà au siècle précédent,l'arrière-grand-père de Frédéric Leclerc figurait dans la liste des 9 médecins et chirurgiens ordinaires du roi en son artillerie de l'Almanach royal de France de 1757 à 1758, et comme Permanent de l'Académie royale de chirurgie[2]. Ce Léonard Georget (1715-1799), seigneur d'Harnincourt, est cité dans les Mémoires de l'Académie royale de chirurgie, comme académicien libre, le 1er octobre 1752[3]. On le retrouve dans la liste de l'Académie royale de chirurgie le 1er janvier 1757. Il a un fils, Pierre Charles Georges Georget, qui est chirurgien à Paris et Le Mercure de France de juin 1748 parle de sa sœur comme d'une pharmacienne, veuve de Robert Bunon (1702-1748), dentiste de Mesdames et de la Maison des Enfants du roi.

La mère de Frédéric Leclerc, Emmanuelle du Chastel (1790-1872)[4], se sépare de son mari en 1823 et part vivre avec Pierre Bretonneau (1778-1862) avec ses enfants. Ce grand médecin considère Frédéric comme le fils qu'il n'a pas eu[5].

[modifier] Biographie

[modifier] Etudes et premières recherches (1828/1835)

Armand Trousseau (1801 - 1867)
Armand Trousseau (1801 - 1867)

Frédéric Leclerc est élevé au château des Pins à Chemillé-sur-Dême, puis à Tours[6].

Frédéric Leclerc est admis le 24 octobre 1828 en qualité d'élève externe à l'Hospice général et comme fils d'un médecin de l'établissement est dispensé de payer la rétribution du droit d'enseignement. Il est assidu dans le service de Bretonneau, où il peut examiner avec lui les malades. Il finit ses études de médecine à Paris, car en 1830 l'école de médecine de Tours n'existe encore pas.

Armand Trousseau et Alfred Velpeau se chargent de son éducation à Paris, comme le montre différents courriers adressés à Pierre Bretonneau. En 1832, le choléra frappe la capitale et Frédéric en est atteint, tout comme Trousseau. Les deux hommes y survivront.

Le 23 mai 1835, Frédéric soutient sa thèse : Essai sur les épispastiques qu'il dédie à Bretonneau. D'ailleurs certaines des expériences qu'il fait ne font que reproduire celles de son beau-père[7]. Il conclut entre autres que la Cerocoma Schoefferi n'est pas moins épispastique que la cantharide des boutiques et qu'il en est de même de toutes les espèces du même genre[8].

Malgré son jeune âge, il a alors à peine 25 ans, Frédéric Leclerc est déjà membre de la Société des Sciences Naturelles de France, ainsi que de la société entomologique de France. Sa thèse est favorablement accueillie : Duméril, professeur de pathologie médicale, chef de travaux d'anatomie qui fait partie du jury, écrit : Le jeune Le Clerc a fait une thèse intéressante, et il s'en est tiré avec une note excellente : extrêmement satisfait. Je crois qu'il aurait encore pu faire mieux, mais il a eu occasion de faire preuve de connaissances variées et il s'en est fait verbalement beaucoup d'honneur. Le sujet qu'il a choisi est très intéressant ; mais il exigeait beaucoup de recherches d'érudition, des faits accueillis et de nouvelles expérimentations. Je regrette qu'il ne m'ait présenté son travail que lorsqu'il était terminé.

Frédéric revient ensuite à Tours et travaille avec Bretonneau à l'étude des lésions anatomiques de la dysenterie. Ils font aussi des recherches sur les propriétés médicinales de la Cantharide officinale et d'autres insectes.

[modifier] Frédéric Le Clerc herboriste (1828/1891)

Pierre Bretonneau lui fournit quelques plantes. Ainsi constitue-t-il un herbier de grande importance dès 1828, alors qu'il n'a que 18 ans, et qu'il enrichit jusqu'en 1860. Cet herbier a été donné par sa veuve, Eugénie Meusnier (1824-1894), à l'École de Médecine et de Pharmacie de Tours, en 1892. Frédéric Le Clerc herborise en premier lieu sur des sites en Touraine, notamment en bordure de Loire, dans la forêt de Chinon, l'étang de Rillé et dans la propriété de Bretonneau à Palluau Saint-Cyr-sur-Loire[9]. Plus tard, en 1833, il collecte des plantes océaniques aux environs de La Rochelle et de l'île d'Oléron ; puis il se familiarise avec la flore méditerranéenne vers Perpignan et Collioure et les Pyrénées-Orientales aux Pic du Canigou et le massif des Albères. Quand il part aux États-Unis et au Texas en 1837, il en profite pour enrichir sa collection, et dans son ouvrage Le Texas et sa révolution, on note des passages où il décrit la flore qu'il observe.

[modifier] Premier voyage au Texas (1837-1838)

Il visite la région de fort Alamo au Texas
Il visite la région de fort Alamo au Texas

En 1837, Frédéric Leclerc part aux États-Unis, où l'on retrouve sa trace à Cincinnati dans l'Ohio, en juin et juillet 1837, puis à La Nouvelle-Orléans. Bretonneau regrette qu'il soit parti : Dans l'intérêt de Frédéric, écrit-il, je m'étais obstiné à faire des leçons de clinique. Je n'ai pu le retenir et cet aventureux garçon est maintenant à La Nouvelle Orléans. Il est très inquiet de sa santé.

Frédéric Leclerc gagne ensuite le Texas[10] en 1838, alors pays indépendant des États-Unis[11], où il étudie la faune, la flore, la géologie du pays, mais aussi et surtout le nouvel état qui le fascine.

Atteint par la fièvre jaune qu'il a contracté à La Nouvelle-Orléans, où il était venu récupéré des correspondances, il sera de retour en France en décembre 1838.

Pierre Bretonneau craignant un nouveau départ lui suggère d'écrire le récit de son voyage afin de le retenir. Ce que Frédéric s'emploie à faire. Le manuscrit est imprimé dans La revue des deux mondes, de mars et avril 1840, puis paraîtra sous la forme d'un ouvrage intitulé : Le Texas et sa révolution dans lequel est décrit la révolution texane que livrèrent les texans contre le Mexique en 1836. Son ouvrage est dédié à Mirabeau Bonaparte Lamar, président de la république du Texas[12].

Icône de détail Article détaillé : Révolution texane.

Son séjour au Texas va donner des idées à d'autres membres des sa famille. En 1842, Félix-Augustin Leclerc de Pulligny, son cousin germain, s'embarque pour l'Amérique muni de lettres de recommandations, pour l’Amérique, dont celles de l’ami de la famille François René de Chateaubriand (1768-1848). Il fait de longues escales en Angleterre, en Écosse et en Irlande. Il est reçu à la Maison Blanche, par John Tyler(1790-1862), le dixième président des États-Unis d'Amérique. Tyler est l'exemple type des hommes politiques issus des États du Sud. Il est contre un pouvoir fédéral fort et défend le droit des états à décider de leur propre politique en matière de règles électorales, de droits de douane et, bien sûr, d'esclavage[13]. Toutefois même si John Tyler est le fils de riches planteurs et Félix-Augustin, un noble admirateur de la liberté et du modernisme de la démocratie américaine, les deux hommes s’entendent très mal. Le vicomte Félix-Augustin Leclerc de Pulligny est révolté par le maintien de l’esclavage[14].

[modifier] Médecin en chef de l'hospice de Tours, puis de l'hôpital (1839-1871)

Élu correspondant de la Société médicale d'émulation[15] le 1er avril 1837, il y expose, le 4 novembre, le cas d'une fillette qu'il avait sauvé in extrémis de la trachéotomie. Sa communication portera le titre de Asphyxie causée par la présence de corps étrangers dans le larynx. Trachéotomie. Guérison, en 1840.

Pierre Bretonneau démissionne de sa fonction de médecin en chef de l'hospice de Tours le 20 février 1838 et c'est Frédéric Leclerc qui le remplace le 15 janvier 1839[16], après la démission de Satumin Thomas, un autre élève de Bretonneau qui n'occupe le poste que dix jours. Le docteur Frédéric Le Clerc n'est alors âgé que de 28 ans. Bretonneau appuie Frédéric dans une lettre adressée à l'administration de l'hôpital : En venant vous prier d'accepter ma démission, j'ose vous proposer pour me remplacer le jeune Docteur Leclerc qui a suivi pendant plusieurs années la clinique de l'hôpital, complété d'une manière distinguée des études médicales à la Faculté de Paris et dont la coopération comme professeur de clinique peut contribuer à la future prospérité d'une école secondaire.

Le docteur Leclerc est donc alors un membre important du milieu médical tourangeau et devient membre titulaire de la Société Médicale de l'Indre-et-Loire en 1840. La Société Médicale enregistre à cette époque les présences de ses membres sur le cahier des dépenses grâce à la comptabilité de jetons de présence. Il y a une séance par mois. Au cours de l'année 1840, Frédéric a assisté à trois séances, puis à six en 1841, une en 1842, une en 1843[17].

En septembre 1841, il fait une autre communication remarquée sur la méningite cérébrale et démontre, selon lui, qu'elle n'est autre que le typhus.

Le 1er septembre 1841, il présente une invention : la pince à mors recourbés pour la trachéotomie, un perfectionnement de la pince d'Armand Trousseau de 1832.

[modifier] Son mariage (1842)

Frédéric se marie avec Marie Eugénie Meusnier, le 14 novembre 1842, à Tours. Elle est la petite-fille de Simon Meusnier-Badger, un soyeux, commandant du 2e bataillon de volontaires nationaux d’Indre-et-Loire qui alla combattre les insurgés vendéens. Ses parents sont présents à son mariage et consentants. Pierre Bretonneau est son premier témoin[18].

Sa fille aînée, Marguerite, naît le 22 juillet 1845. Ils habitent alors 23, rue Buffon. En 1858, à la mort de son père, ils habiteront 15, rue Buffon.

[modifier] Professeur titulaire de botanique et matière médicale (1842)

Le fils de l'un de ses cousins germains, Jean Leclerc de Pulligny admire beaucoup Frédéric. Comme lui il va écrire des livres et dans des revues, mais lui choisit Polytechnique.
Le fils de l'un de ses cousins germains, Jean Leclerc de Pulligny admire beaucoup Frédéric. Comme lui il va écrire des livres et dans des revues, mais lui choisit Polytechnique.

Le 22 juin 1841, Louis-Philippe Ier ordonne la création de l'École préparatoire de Médecine de Tours : cela fait partie d'une réforme de l'enseignement médical en France. Pierre Bretonneau, s'appuyant sur son ami le Docteur Mathieu Orfila, doyen de la Faculté de Paris et très influent au Conseil de l'instruction publique, a réussi à convaincre le roi de la nécessité de cette ordonnance.

Pierre Bretonneau va aider Frédéric Le Clerc à devenir professeur de la nouvelle école . Il vise pour celui qu'il considère comme son fils une place de professeur de clinique. Mais jugé trop jeune, il obtient la chaire de professeur d'histoire naturelle et de matière médicale. Avec cette chaire, il retrouve une fonction à laquelle il s'était exercé en 1836 en donnant alors gratuitement des cours de botanique aux élèves internes de l'hospice général de Tours.

Nommé professeur titulaire de botanique et matière médicale à l'École préparatoire de Médecine et de Pharmacie de Tours en 1842, il n'abandonne pas pour autant ses fonctions à l'Hospice général de Tours et s'y occupe plus particulièrement de certaines maladies.

Sur le cahier des comptes de l'hospice de Tours de 1843, on peut lire :

Frédéric Le Clerc - Professeur d'histoire naturelle et de matières médicales, Médecin en chef de l'hospice général, Médecin du Chemin de fer d'Orléans, Médecin des ateliers dans la surveillance des ingénieurs des Chemins de fer de Tours, Membre de la Société d'histoire naturelle de France, de la Société entomologique de France, de la Société Médicale d'Indre-et-Loire, de la Société d'agriculture arts et belles lettres d'Indre-et-Loire[19], de la Société philosophique américaine à Philadelphie, de la Société horticulturale de Pennsylvanie.

[modifier] Étudier et enseigner la physiologie végétale, soigner le choléra, la dysenterie... (1851-1861)

Le docteur Frédéric Leclerc s'intéresse pour l'essentiel à la physiologie végétale. En novembre 1851, à l'occasion de la rentrée de l'École de Médecine de Tours, il prononce un discours sur Recherches sur l'appareil nerveux des végétaux[20] et il poursuit ses recherches dans ce domaine de 1851 à 1859.

Les épidémies de choléra qui frappent la Touraine et Tours en partir en 1832, 1849 et 1854 le conduisent à diriger ses travaux vers cette maladie. Il publie : De la médication curative du choléra asiatique en 1855. [21]

En 1857 paraît De la médication curative de la dysenterie aigüe et chronique et d'un procédé thérapeutique pour arrêter le ténesme, à Tours.

En décembre 1859, pour la rentrée de l'École de médecine de Tours, il donne Recherches physiologiques et anatomiques sur le mouvement des végétaux[22].

Malgré toutes ses activités Frédéric Leclerc doit être aussi médecin à Paris pour des raisons financières au 29, boulevard Saint Martin, en 1862[23]. Car son salaire n'est que de 1.500 francs annuels. Sa fonction est pourtant double : médecin de l'hospice et enseignant.

[modifier] Des cours pratiques dans le jardin botanique de Tours (1866)

Le programme de ses cours est affiché à l'École au début de chaque année, afin d'être porté à la connaissance des nouveaux étudiants. On peut ainsi lire pour l'année 1866 que l'enseignement de Frédéric Leclerc porte sur la minéralogie, la physiologie végétale, où il enseigne entre autres les effets de l'extrait de belladone qu'il aime employer, nous le verrons, dans le traitement du choléra.

Le programme signale également que les élèves auront des cours pratiques dans le jardin botanique de Tours. Il écrit : Les élèves ont à leur disposition l'un des jardins botaniques les plus remarquables de la province. Aujourd'hui encore nous pouvons observer au jardin botanique des plantes provenant des États-Unis qui y auraient été introduites vers 1840. Nous n'avons pas la preuve que celles-ci aient été ramenées par Frédéric Leclerc, mais il faut constater la concordance de dates entre le retour de Frédéric des États-Unis en décembre 1838 et l'introduction de ces nouvelles essences.

Nous devons au professeur Renaut, de Lyon, un ancien élève de l'École de Médecine et de Pharmacie de Tours, un témoignage de la qualité des cours donnés par Frédéric Leclerc. Le Professeur Renaut, dans un discours donné à l'occasion du centenaire de la Société Médicale d'Indre-et-Loire, déclare : Il y avait aussi de notre temps, à Tours, un autre maître que personne de nous jamais n'oubliera, c'était Frédéric Le Clerc. Nul autant que ce fils intellectuel et que ce pupille de Bretonneau ne fut différent de son maître, lequel était un clinicien surtout sage, et un observateur critique à la mode tourangelle ou rabelaisienne si l'on veut, les deux termes s'équivalent. Le Clerc professait à l'École l'histoire Naturelle. C'était un botaniste de haute valeur, dont les travaux sur la sensibilité et les mouvements de certaines plantes demeureront de premier ordre. Mais il était avant tout un imaginatif scientifique. Ses exagérations ôtées, il reste de lui des choses étonnantes.

Il n'y a, dit Frédéric Le Clerc dès 1865 et même beaucoup auparavant, ni plantes ni animaux, il n'y a que des êtres organisés. Aujourd'hui, on ne peut qu'être frappé par l'extraordinaire modernité de cette pensée : affirmer au XIXe siècle que plantes ou animaux se confondent en étant tous les deux des êtres organisés, rejoint en effet la conception actuelle qui, retrouvant autant de gènes chez les plantes que chez les animaux, aboutit à la conclusion que ces deux formes de vie ne se différencient que par l'expression différente de ces mêmes gènes.

Le professeur Renaut rappelle les propos de Frédéric Le Clerc :

Toute cellule, animale ou végétale, sent se nourrit et se meut... Il n'existe d'autres remèdes que les poisons, et les plus efficaces sont ceux que fabriquent les cellules vivantes. Je pourrais aller plus loin, Messieurs, dans cette énumération des aphorismes de ce vieux et étrange et si intéressant maître tourangeau, en montrant chaque fois que le prétendu paradoxe qu'il soutenait jadis devant nombre d'officiels, scientifiques et dédaigneux sourires, s'est, depuis, résolu en une vérité devenue maintenant même banale. Lui aussi, mit son empreinte sur nombre de cerveaux à large ouverture biologique. Je regrette que mon cher et éminent collègue de l'université de Lyon, le professeur Raphaël Dubois, ne soit pas ici pour l'affirmer avec moi une fois de plus, et rendre cet hommage au maître de sa jeunesse.

[modifier] Le temps des polémiques (1867-1871)

Déjà en 1858, Frédéric Le Clerc, à l'époque médecin en chef de l'hôpital de Tours, s'intéresse au traitement de la tuberculose, de la phtisie pulmonaire, en préconisant des insufflations de chaux. Cette prise de position lui vaut de très vifs démêlés avec la Société Médicale d'Indre-et-Loire, dirigée par des médecins sans grands talents et envieux de son poste et de sa renommée.

En 1867, il est radié pour avoir en outre publié des articles dans les journaux politiques, et promesses illusoires de guérison. Ses collègues lui gardent cependant leur confiance.

En 1868, on lui confie le discours de rentrée de l'École de Médecine ayant pour thème : Le choléra indien. Peu après ses démêlés avec la Société Médicale, il demande des vacances et, à l'âge de 62 ans, il donne sa démission de ses fonctions de médecin et de professeur.

Le docteur Auguste Herpin, chirurgien en chef, responsable du cours de clinique chirurgicale et du cours d'accouchement, le regrette dans une lettre adressée au maire de Tours, le 22 mai 1872 : Depuis que j'ai eu l'honneur de vous faire remettre le projet du budget de l'école préparatoire de Médecine et de Pharmacie, Monsieur le docteur Le Clerc, professeur d'Histoire Naturelle et de Thérapeutique a écrit d'Amérique, à Monsieur le ministre de l'instruction publique pour lui demander à être admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Il est probable qu'avant la fin de l'année il aura été fait droit à sa réclamation. Tout en regrettant une détermination qui éloigne prématurément de ses rangs un professeur des plus distingués, et qui à ce titre a rendu à l'École de bons et si utiles services.

Son poste de médecin-chef avait été attribué au docteur de Lonjon et sa chaire professorale au docteur Barnsby.

[modifier] Le territoire du Nouveau-Mexique (1872-1891)

Cliff Palace, site anasazi dans le Parc national de Mesa Verde, situé à proximité de la ville de Bloomfield, où il vit de 1872 à 1891.
Cliff Palace, site anasazi dans le Parc national de Mesa Verde, situé à proximité de la ville de Bloomfield, où il vit de 1872 à 1891.

Frédéric obtient la séparation de sa femme. Sa fille Marguerite Le Clerc s'est mariée en 1868 avec le lieutenant-colonel Ernest de Rambaud, polytechnicien, petit-fils d'Agathe de Rambaud. Son trousseau est d'une valeur de 5.000 francs, sa dot de 50.000 francs.

Se séparant de sa femme, il renoue avec ses attirances pour le continent nord-américain en 1871, après la guerre de 1870. Il laisse une femme et deux autres enfants, dont un fils qui n'a que six ans. Dans le territoire du Nouveau-Mexique, il exerce la médecine, toujours à l'affût de nouvelles expériences scientifiques et va être en même temps éleveur, botaniste, pionnier au milieu des indiens Navajos et chercheur d'or.

George Bowra écrit dans Area rich in Gold Stories, qui retrace l'aventure des chercheurs d'or dans le Comté de San Juan : Frédéric Le Clerc, un biologiste français et auteur de plusieurs livres scientifiques et médicaux ... fabriqua des boites à rinçage[24] qu'il plaçait dans la rivière où l'eau faisait des remous remplissant ainsi ses boites de sable, l'or se déposant à l'arrière de celles-ci.

Frédéric Le Clerc prend aussi la défense des sauvages[25]. Mais il est néanmoins estimé de son entourage et la nationalité américaine lui est attribuée le 2 septembre 1890, suite à sa demande du 2 mars 1872. Il s'est remarié avec une certaine Marie Jeanne Halbert (1835-1909), de 25 ans sa cadette, et ils ont un fils Frédéric Charles Le Clerc.

Frédéric Le Clerc achève sa vie le 3 janvier 1891, à l'âge de 80 ans, à Bloomfield, dans le Comté de San Juan au Nouveau-Mexique.

[modifier] Conclusion

Frédéric Le Clerc, élève affectionné de Pierre Bretonneau a activement participé à l'essor de la médecine au XIXe siècle, et plus particulièrement à celui de l'École de Médecine de Tours qui deviendra par la suite faculté. Son livre sur le Texas est toujours très lu et très recherché aussi bien dans sa version française qu'américaine.

Il existe une variété de poire Frédéric Leclerc, certainement crée par Pierre Bretonneau dans son jardin de Palluau[26].

[modifier] Notes et références de l'article

  1. C'est Frédéric, son fils, qui le remplacera le 15 janvier 1838
  2. Crée en 1731, dissoute en 1793 par la Convention montagnarde
  3. p. xvii
  4. Cousine du député guillotiné Gaspard-Séverin Duchastel et du général Louis Claude du Chastel
  5. Bretonneau n'a eu qu'un enfant naturel
  6. Sa mère ne vivra avec Bretonneau 9, rue du Chardonnet, à Tours et à Palluau, la propriété de Pierre Bretonneau à Saint-Cyr-sur-Loire qu'en 1836, à la mort de sa femme
  7. Malgré des dizaines d'années de vie commune avec sa mère, ils ne se marieront pas, même après le décès de son père.
  8. Dictionnaire universel d'histoire naturelle, par Charles Dessalines d' Orbigny, p. 336.
  9. photos de Palluau
  10. Carte du Texas, extraite de la grande carte du Mexique par A. Brue, revue, corrigée et considérablement augmentée par Mr. le Docteur Fc. Leclerc, 1840
  11. Le Texas rejoindra l'Union en 1848
  12. Souvenirs et présence de la France, de Olivier P., p.333
  13. John Tyler sera, après son mandat présidentiel, élu au Congrès de la Confédération (les États qui font sécession)
  14. Félix explore pendant cinq mois les territoires des Algonquins, Chippawadis, Hurons, Iowas, Sioux, vivant de la propre vie des sauvages. Il est avant tout un chasseur. Dans le Michigan, il se fait adopter par une tribu de chasseurs indiens. Il arrive à l'embouchure du Mississipi sur les bords du golfe du Mexique. Ce Leclerc voyage aussi au Canada et au Mexique et se blesse dans une reconnaissance des forêts de l'île de Cuba.
  15. La SOCIETE MEDICALE D'EMULATION naît en 1796 et a pour fondateurs Bichat, Larrey et Alibert. Publie la revue : Mémoires de la Société médicale d'émulation
  16. Arrêté préfectoral du 15 janvier 1839
  17. A partir de 1844 et jusqu'en 1855, date à laquelle les jetons de présence ne sont plus comptabilisés, il n'y apparaît plus.
  18. Les autres témoins sont Omer Bléré, avocat, Édouard Chandivier, propriétaire, Adolphe Chanderein, propriétaire lui-aussi...
  19. Jeton de la Société d’Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de Tours
  20. Bulletin, Par Société française d'histoire de la Médecine, 1927, p. 247
  21. Réédité en 1856 et 1865
  22. Éditions en 1859 et 1861
  23. Chronological index of patents applied for and patents granted [afterw.] of patentees and ... Par Patent office, p. 199
  24. Sluice boxes
  25. The French in Texas History, Migration, Culture, Par Franc̦ois Lagarde, p. 177.
  26. Comptes rendus, Par Société d'agriculture, du commerce et des arts de l'arrondissement de Boulogne-sur-mer, p. 7

[modifier] Références

Le Texas et sa révolution consultable sur Wikisource

Nouvelles annales des voyages, de la géographie 1840, article sur Le Texas et sa révolution, p. 227

[modifier] Oeuvres de Frédéric Le Clerc

  • De la Médication curative de la dyssenterie aiguë et de la dyssenterie chronique, et d'un procédé thérapeutique pour arrêter le tenesme... par Frédéric Leclerc,... Publication Tours, impr. de J. Bouserez : 1857
  • De la Médication curative du choléra asiatique, par Frédéric Leclerc,... Tours, Impr. J. Bouserez : 1859
  • Recherches physiologiques et anatomiques sur le mouvement des végétaux, discours prononcé à la rentrée de l'Ecole de médecine de Tours, le 15 décembre 1859, par le Dr Frédéric Leclerc,... Publication Tours, impr. de Ladevèze : 1859
  • Essai sur les Epispastiques, Publication Paris, impr. Didot : 1835
  • Leclerc, Frédéric, 1810-1891, Le Texas et sa Révolution, Publication Paris, H. Fournier : 1840
  • Leclerc, Frédéric, Texas and its revolution, Translated... by James L. Shepherd, III, Houston, Texas, Anson Jones press, 1950. - In-4 ̊ (27, 5 cm), 150 p., portrait, carte dépl., fac-sim. [Don 296-59] -VIIIh11-, Note(s) : Contient le fac-similé de la p. de titre de l'édition originale, publié à Paris, en 1840, FRBNF32361217

[modifier] Sources

  • Guy de Rambaud, Pour l’amour du Dauphin, Anovi 2005, ISBN : 2-91418-02-5, biographie d'Agathe de Rambaud [1]
  • Guy de Rambaud, Bretonneau et les Le Clerc (manuscrit)
  • Emile Aron, Bretonneau, le médecin de Tours, 1979, Editions C.L.D.
  • Thomas W. Streeter, Bibliographie du Texas, 1795-1845 (5 vols., Cambridge, le Massachusetts: Pression, 1955-60 D'Université De Harvard).
  • Dalmasso Franck, Frédéric Le Clerc (1810 - 1891), médecin en chef de l'hôpital général de Tours, Faculté de médecine de Tours, Université François Rabelais, 1997.

[modifier] Liens internes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Frédéric.

[modifier] Liens externes

Sa famille Mémoires de la Société archéologique de Touraine