Foudre en boule

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Gravure du XIXe siècle illustrant le phénomène de foudre en boule
Gravure du XIXe siècle illustrant le phénomène de foudre en boule

La foudre en boule, ou foudre globulaire, est un phénomène météorologique rare et encore insuffisamment expliqué. Elle se présenterait sous la forme d’une sphère lumineuse d’une vingtaine de centimètres de diamètre qui apparaîtrait au cours d’un orage. Les connaissances actuelles à son sujet sont très fragmentaires : elle n’a pu être reproduite expérimentalement que tout récemment. Elle serait en relation avec la vaporisation d’une quantité de silicium, l’élément chimique le plus courant à la surface de la Terre. Jusqu’alors, on ne pouvait s’appuyer que sur des témoignages dont la validité était nécessairement sujette à caution. Les divers récits semblaient cependant suffisamment cohérents pour permettre une étude du phénomène.


Sommaire

[modifier] Sa description

L’apparition de la foudre en boule peut avoir lieu après celle d’un éclair. Elle est généralement jaune tirant vers le rouge même si elle peut être bleue, verte ou blanche. Elle est souvent accompagnée de crépitements ou d’un sifflement après le tonnerre et d’une odeur d’ozone, de soufre ou d’oxyde nitrique. Son diamètre varie généralement de 20 à 40 cm et sa durée de vie varie entre 1 et 30 secondes. Elle peut rester immobile ou bien se déplacer horizontalement à une vitesse de quelques mètres par seconde, avec un mouvement de rotation sur elle-même. Les boules de foudre se montrent souvent sensibles aux champs électromagnétiques, attirées par les fils et les prises électriques. Une boule de feu peut s’éteindre de deux manières. Le premier mode est explosif, rapide et accompagné d’un bruit violent. Le second est une extinction silencieuse dont la durée est variable. Sa luminosité peut être très forte ou au contraire faible, tandis que sa température peut atteindre les 1 700 °C. Cependant, dans le sillage de la boule, la température ne dépasse pas 60 °C, d’après certains témoignages. Des témoins rapportent même en avoir vu traverser des avions ou encore des fenêtres ou des murs.

[modifier] Théories

Concernant ce phénomène, on possède très peu de connaissances, basées principalement sur des témoignages. On ne sait donc pas encore comment la foudre en boule se crée, mais il existe différentes théories.

Tout d’abord, la théorie du modèle chimique explique que, puisque les boules de feu apparaissent en général pendant un violent orage, un impact de foudre a lieu. En frappant le sol, il vaporise des particules de silicium en train de brûler, d’oxygène et de carbone qui s’associent entre elles pour former de longues chaines. Ces filaments qui brûlent lentement ont tendance à se replier sur eux-mêmes pour former des boules (cf. analogie avec les polymères). Ces particules, de taille micro voire nanométriques, sont chargées négativement. Celles-ci peuvent alors former une sphère qui va lentement s’oxyder à l’air. Cette théorie a été avancée par John Abrahamson et James Dinniss de l’université de Canterbury en Nouvelle-Zélande, dont les travaux ont été poursuivis par Antonio Pavo et Gerson Paiva, deux chercheurs de l’Université Fédérale de Pernambuco au Brésil qui ont récemment réussi à produire le phénomène en vaporisant un mince substrat de silicium à l’aide d’un arc électrique de 140 A.

Mis à part le modèle chimique, il existe la théorie des plasmas. La boule de feu serait remplie de plasma. Ce dernier se forme à partir d’un gaz ordinaire dont la chaleur provoque l’expulsion d’un ou de plusieurs électrons de plusieurs atomes. Ces atomes sont alors ionisés, et on dit que l’état plasma est atteint lorsque suffisamment d’atomes ont été ionisés. La boule de plasma serait parcourue par des lignes de courant bouclées sur elles-mêmes et s’interpénétrant de façon à se confiner les unes les autres par les champs magnétiques qu’elles créent. Ceci est rendu possible pour de très hautes températures (30 000 °C), qui sont largement obtenues après le passage d’un éclair. Une fois créée, la boule dissipe son énergie sous forme thermique et lumineuse. Cela diminue sa température, jusqu’à ce que la conductivité du plasma soit trop faible pour assurer la stabilité. La boule de feu finit alors son existence en se désagrégeant. En 2006, cette théorie est expérimentée par une équipe de chercheurs Israeliens qui parviennent à créer des mini-boules de feu (3cm de diamètre) grâce à un bête "micro-onde" modifié. Cependant cette expérience n'est qu'un demi-succès car les mini-boules de feu ne survivent que quelques millièmes de seconde (soit 1000 à 100 000 fois moins que le phénomène observé dans la nature).

Dans les deux cas il est considéré que la persistance de la foudre en boule serait maintenue par les forts rayonnements électromagnétiques de la foudre.

[modifier] Culture

[modifier] Témoignages

Nous connaissons tous des témoignages proches. Les incidents provoqués par la foudre en boule sont souvent décrits de longue date dans de minutieux rapports de gendarmerie. En voici quelques-uns : "Un jour, non loin de Secondigny (Deux - Sèvres), deux jeunes enfants de douze et quinze ans jouaient sur la route, quand tout à coup ils virent rouler devant eux une boule de feu de la grosseur d’une orange. L’engin était ravissant et d’apparence inoffensive. L’un d’eux, pour s’amuser, touche le globe du bout de son pied ; aussitôt, une explosion épouvantable se fait entendre. Le jeune imprudent sera tué net, et son camarade jeté à terre, mais sans gravité."

"Le 28 août 1839, au cours d’un violent orage au-dessus de Paris, la foudre tomba au milieu de la cour de l’octroi. Elle avait la forme d’un gros globe de feu. Elle creusa un enfoncement de 18 cm de diamètre, puis rejaillit pour tomber 3 mètres plus loin, où elle fit un nouveau trou de 9 centimètres de diamètre s’agitant toujours violemment. Ce globe de feu sauta sur le mur de clôture, dont il suivit le chaperon sur 30 mètres…" [réf. nécessaire]

"Je suis en vol en Navajo (pilote d’avions d’affaires), non pressurisé, donc avec une altitude de croisière aussi faible que possible pour le confort des passagers, (7 000 pieds - 2 000 m) de plus le temps est assez orageux, quelques éclairs zèbrent le paysage, nous volons sous une voûte de nuages très sombre au-dessus de la vallée du Rhône cap au Sud à destination de Marseille. Aux environs d’Aubenas j’ai soudain vu « tomber du ciel, traversant les nuages » une boule de feu tournoyant légèrement en chutant relativement doucement. Rien à voir avec le flash instantané d’un éclair. J’ai suivi sa trajectoire et je l’ai vu éclater en arrivant au sol en une petite gerbe. J’ai pu observer le sol encore quelques secondes après cet impact et je n’ai rien constaté d’autre, cette boule n’avait apparemment pas provoqué de départ d’incendie." [réf. nécessaire]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes