Felipe Quispe

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Felipe Quispe (né à Ajllata Grande le 22 août 1942) est une personnalité politique bolivienne. Il reçoit parfois le surnom d'« El Mallku » qui désigne les chefs de tribus en langue aymara.

Il est à la tête du Mouvement indigène pachakuti (MIP), fondé en 2000, et a occupé le poste de secrétaire général de la Confédération syndicale unifiée des travailleurs paysans de Bolivie (CSUTCB). Il fut l'un des cadres de l'Armée de guérilla Tupac Katari, qui promouvait une insurrection indigène contre le gouvernement central bolivien durant les années 1990. Arrêté pour son implication dans ce mouvement le 19 août 1992, il purgea une peine de cinq ans de prison.

Lors des élections présidentielles de 2002, il réunit 5,6% des suffrages sur son nom au niveau national mais 17% dans le fief aymara d'El Alto et 29,8% dans le département de La Paz, confirmant ainsi sa forte implantation locale[1]. Il sera peu après élu député mais démissionnera en juin 2004 de son mandat de député pour se démarquer des autres élus dont il entend par ce geste dénoncer la corruption[2].

Candidat à l'élection présidentielle bolivienne en 2005, il se distingue particulièrement d'Evo Morales par une orientation nationaliste indianiste. Son orientation autonomiste, voire sécessionniste, entend établir une république indigène, qui pourrait prendre le nom de « Collasuyu », dans les hautes terres de l'ouest de la Bolivie, à majorité Aymara.

Opposant farouche au plan américain d'érication de la coca, perçu comme une atteinte à un élément central de la culture Aymara, il a aussi joué un rôle central dans la guerre du gaz de 2003.

[modifier] Notes et références

  1. Jean-Pierre Lavaud, « Bolivie : vers l'anarchie segmentaire », Hérodote, n°123, 4e trimestre 2006, p. 65.
  2. Ibid, p. 65.