Eustathe Macrembolite

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Eustathe Macrembolites, Eustathius (Eusthatios or Eumathius) surnommé Macrembolites, romancier grec, dont la patrie est incertaine et que l'on suppose être du XIIe siècle, est auteur des Amours d'Ismène et d'Isménias, roman qu'on avait à tort attribué à Eustathe de Constantinople.

[modifier] Biographie

On ignore à quelle époque il vivait. Pour la Biographie universelle, son mauvais style et son mauvais goût peuvent faire soupçonner qu'il appartient aux derniers siècles de l'empire ; et les titres de Protonobilissime et de Grand Chartophylax que lui donne un manuscrit, confirment cette conjecture. Il y a un peu moins d'incertitude sur sa patrie ; l'épithète de Parembolite, qui se trouve jointe à son nom, indique qu'il était né à Parembole. Mais est-ce la Parembole d'Égypte ou celle de Palestine ? c'est ce que nous ne saurions décider.

On lui donne ailleurs l'épithète de Macrembolite. Son véritable nom n'est pas mieux connu. Quelques manuscrits l'appellent Eustathe, dans d'autres il est appelé Eumathe. En général on le cite aujourd'hui sous ce dernier nom ; ce n'est pas qu'il y ait beaucoup plus de probabilité pour l'un que pour l'autre.

[modifier] Traductions et éditions

Malgré ses défauts, Eumathe n'a manqué ni d'éditeurs ni de traducteurs. Lelio Carani fit paraître une traduction italienne des Amours d'Ismenio, en 1550. Le P. Politi (Eustath. Comm., t. 1er, p. 20) en a fait un magnifique éloge ; il dit que Carani usus est sermone Florenti norum proprio, lepido adeo atque eleganti, ut libellus ille lotus esse melleus nee nisi meras vénères ac gratias, quamvis aliquanto lascimor, spirare mdeatur. Carani l'avait traduit sur un manuscrit. Le texte vit le jour pour la première fois à Paris, en 1618, par les soins de Gilbert Gaulmin. Cette édition, à laquelle sont jointes des notes savantes et une traduction latine, est devenue rare ; et celle que Ludwig Heinrich Teucher a donnée à Leipzig, en 1792, n'empêche pas qu'on ne la doive toujours rechercher ; car Teucher n'a point réimprimé les notes de Gaulmin.

Nous négligerons de parler de trois réimpressions de la traduction latine de Gaulmin, pour arriver à Jérôme d'Avost, poète du XVIe siècle, qui traduisit Eumathe en français, d'après l'italien de Carani. Il y avait déjà une traduction par Jean Louveau (Lyon, 1559, in-12), faite probablement aussi d'après Carani. Celle de Colletet, le père de ce Colletet dont Boileau s'est moqué (Paris, 1625, in-8°), est comme les précédentes, complètement oubliée.

Pierre-François Godard de Beauchamps, qui a imité Eumathe, plus qu'il ne l'a traduit (Paris, in-12 ; la Haye (Paris), 1743, in-8° ; Paris, in-4°), a trouvé des lecteurs et en a peut-être encore. Les éditeurs de la Bibliothèque des Romans grecs ont fait à cette traduction trop infidèle l'honneur de l'adopter : en vérité, elle ne le méritait guère ; et Colletet avait pour le moins autant de droits à cette distinction : s'il a moins d'élégance, il a plus d'exactitude.

Les Amours d'Isméne et d'Isménîas (c'est le titre de la traduction de Beauchamps) parurent pour la première fois à Amsterdam, en 1729 ; M. Harles les met sous le nom de Beaumarchais ; c'est une petite erreur. Paciaudi, dans son Proloquium de libris eroticis antiquorum, en a fait une autre ; il nomme parmi les traducteurs français un Jérôme de Laval. Ce Jérôme de Laval n'est autre que d'Avost, qui était de Laval, et avait nom Jérôme. Les Allemands doivent à la savante madame Reiske une bonne traduction d'Eumathe. Ils en ont quelques autres qu'ils estiment moins. M. Harles, sur Fabricius, en donne l'indication.

Ce roman a été publié avec une traduction latine et des notes par Philippe Le Bas, dans le Erotici scriptores de la Bibliothèque grecque de Didot, 1866 ; il a été traduit par Philippe Lebas, 1828.

[modifier] Source

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