Eugène de Rastignac

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Eugène de Rastignac
Personnage de La Comédie humaine
Rastignac avec Vautrin dans la cour de la pension Vauquer.
Origine France
Genre Mâle
Créé par Honoré de Balzac
Roman(s) La Comédie humaine

Eugène de Rastignac est un personnage romanesque d'Honoré de Balzac dont les aventures débutent dans le Père Goriot et dont l'évolution va se poursuivre dans un nombre considérable de romans de la Comédie humaine.

C'est un jeune homme ambitieux, qui regarde la « bonne société » avec des yeux à la fois surpris et envieux, qui va se montrer prêt à tout pour parvenir à ses fins. Aujourd’hui, un Rastignac est un arriviste, un « jeune loup aux dents longues ».

[modifier] Chronologie de Rastignac dans la Comédie humaine

Rastignac, jeune étudiant de 22 ans (en fait il a 21 ans, Rastignac se vieillit d’un an lors d’une conversation avec sa cousine, madame de Beauséant), confronté au cynisme des uns (dont Vautrin) et aux duperies des autres, devient amant de Delphine de Nucingen et décide d’affronter Paris et sa société en lui lançant un défi : « À nous deux ».
Une année a passé. Le jeune « loup », amant de Delphine de Nucingen, est devenu banquier aux côtés de son mari, le baron de Nucingen.
Rastignac, devenu expert en luttes d’influence, louvoie dans la société. Il sait aussi bien éliminer ceux qui le gênent que se mettre dans le sillage des hommes qui montent.
Rastignac est devenu membre à part entière du monde des « roués Parisiens », ces meneurs de la société qu’il admirait tant lors de son arrivée à Paris.
Rastignac a commencé à profiter aux côtés de Nucingen, il a déjà quinze mille livres de rente, a doté et marié ses sœurs et songe à quitter Delphine au profit d’une marquise fortunée.
Rastignac a grandement évolué : il est aujourd’hui désabusé, cynique, joueur, « viveur », à la limite de la débauche et de l’auto-destruction.
L’action de ce livre se situe en 1836 mais une conversation entre quatre journalistes révèlè l’ascension de Rastignac : encore sans le sou en 1827, Rastignac a rompu en 1833 avec Delphine de Nucingen mais travaille toujours avec son mari qui l’associe à des opérations frauduleuses et lui permet de gagner quatre cent mille francs et de se constituer un rente de quarante mille livres. Il est en passe, en 1836 de devenir ministre, pair de France...
Rastignac est pour la seconde fois ministre, il vient d’être fait comte et suit les traces de Nucingen. Il a épousé en 1839 la fille de Delphine et du baron de Nucingen. Le comte Maxime de Trailles, relation de Rastignac, définit ainsi son parcours : « Vous avez fini par épouser l’unique héritière des millions de Nucingen, et vous l’avez bien gagné... vingt ans de travaux forcés ! »
Rastignac a 48 ans. Le caricaturiste Bixiou dit de lui : « Il a trois cent mille livres de rentes, il est pair de France, le roi l’a fait comte, c’est le gendre de Nucingen, et c’est un des deux ou trois hommes d’État enfantés par la Révolution de juillet ; mais le pouvoir l’ennuie quelquefois, et il vient rire avec nous... »

On le retrouve également dans les romans suivants :

[modifier] Bibliographie

  • Françoise Aubert, « Aristocratie et noblesse : Balzac ou le ‘complexe Rastignac’ », Studi dell’Istituto Linguistico, 1982, n° 5, p. 91-101.
  • Alexander Fischler,« Rastignac-Telemaque: The Epic Scale in Le Père Goriot », Modern Language Review, 1968, n° 63, p. 840-848.
  • Nicole Mozet, « Rastignac, ce n’est pas moi... : Lecture romanesque et différence des sexes », Compar(a)ison, 1993, n° 1, p. 75-81.
  • B. Reizov, « Rastignac et son problème », Europe, 1966, n° 447-448, p. 223-230.
  • Lawrence R. Schehr, « Rapports écrits : les Lettres de la famille Rastignac », Balzac, pater familias, Claudie Bernard, Éd., Franc Schuerewegen, Éd. et intro., Amsterdam, Rodopi, 2001, p. 73-83.
  • (pl) Justyna Trzcinska, « Rastignac w krainie czarów: O mowie przedmiotów w powiesci Kazimierza Brandysa Obywatlele », Ruch Literacki, Sept-Oct 2001, n° 42 (5 [248]), p. 587-605.
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