Edmondo Rossoni

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Edmondo Rossoni (Tresigallo (Ferrare), 6 mai 1884 - Rome 8 juin 1965) est un militant syndicaliste révolutionnaire, puis un syndicaliste et homme politique fasciste.

Sommaire

[modifier] Les premières années de politique

Après avoir passé son baccalauréat en lettres, il adhère au Parti socialiste italien et il participe activement aux grèves des ouvriers agricoles de 1903-1904. En novembre 1904, il s'établit à Milan et en 1906, il est élu membre du groupe de propagande syndicaliste de la fédération milanaise. Il participe activement aux débats antimilitaristes et il devient le correspondant de la Jeunesse socialiste (Gioventù socialista). En 1907, en accord avec les idées du syndicalisme révolutionnaire, il quitte la fédération milanaise du parti et s'occupe à plein temps dans les organisations syndicales.

[modifier] L'exil

Commissaire administratif de la chambre de travail de Plaisance, il tient des discours révolutionnaires qui lui valent le 16 juin 1908, une condamnation à quatre ans de réclusion et à deux de surveillance spéciale. Pour échapper à la peine, Rossoni s'établit à Nice où il se sent menacé puis au Brésil où il trouve du travail auprès du journal Il Fanfulla. Mais Rossoni ne séjourne au Brésil que quelques semaines car il est expulsé pour activité subversive et il s'établit à Paris en en juillet 1910 à New York où il adhère à la "Fédération socialiste italienne". Devenu organisateur de la fédération, il collabore comme rédacteur au quotidien Le prolétaire (Il Proletario) avant d'être arrêté pour incitation à la grève.

[modifier] La période nationaliste

Il rentre en Italie en janvier 1913 et il est nommé secrétaire du syndicat provincial du bâtiment de Modène et il dirige une grève pendant soixante-dix jours qui se conclut par la défaite des travailleurs. L'échec de l'action et la peur d'une nouvelle arrestation le pousse de nouveau vers l'exil, il retourne donc aux États-Unis où il prend la direction de l Proletario.

Au début de la Première Guerre mondiale, il se range dans l'aile interventionniste ce qui l'oblige à abandonner son journal qui reste fidèle à la ligne neutre, il rentre en Italie et dirige la Tribuna, quotidien nationaliste et patriotique. En 1918, il fonde l'hebdomadaire L'Italia Nostra.

En juin 1918, il est à l'initiative de la constitution de l'Union italienne du travail, dont il est le secrétaire jusqu'en mars 1919, charge qu'il laisse pour prendre celle de directeur de la chambre de travail de Rome. Marginalisé au sein du syndicat, il accepte de diriger en juin 1921 la Chambre de travail fasciste de Ferrare.

[modifier] La période fasciste

Il adhère au fascisme et le 10 février 1922, il est nommé secrétaire général de la confédération nationale des corporations syndicales, qui regroupent les nouveaux syndicats fascistes constitués par le congrès de Bologne de janvier 1922. Il prend la direction de le travail d'Italie (Il Lavoro d'Italia), journal de la nouvelle confédération et promeut l'idée d'un syndicalisme total à savoir la fusion des syndicats ouvriers et patronaux dans un organe unique.

Son objectif n'est pas atteint, il cherche à obtenir, pour les corporations, le monopole de la représentation syndicale du monde ouvrier, une position qui le conduit au conflit avec la "Commission des dix-huit", mise en place par le régime avec l'objectif d'étudier les problématiques politiques et sociales. Non sans difficulté, il atteint son objectif le 2 octobre 1925 grâce aux accords de Palazzo Vidoni. À partir de ce moment, les positions de Rossoni et des corporations, en raison des pouvoirs qu'il détiennent, sont regardés avec suspicion par les autres centres du pouvoir, à l'intérieur ou à l'extérieur du parti. À la suite de cela, les leaders syndicaux se trouvent souvent isolés et privés de réels pouvoirs d'intervention.

En septembre 1930, il devient membre du Grand conseil du fascisme et deux ans après il prend la charge de sous-secrétaire à la présidence du Conseil. En mars 1935, il est nommé ministre de l'Agriculture et des forêts, charge qu'il occupera jusqu'en 1939.

Le 25 juillet 1943, dans le cadre de la République sociale italienne, il vote en faveur de l'Ordre du jour Grandi ce qui lui vaut la condamnation à mort décrétée au procès de Vérone par le tribunal spécial pour la défense de l'État de la République sociale italienne.

En mai 1945, à la fin du conflit et de la disparition de la République sociale italienne, Rossoni est condamné cette fois par un tribunal du Royaume d'Italie. Déjà réfugié au Vatican, il réapparaît au Canada où il reste un an. Amnistié en 1948, il rentre en Italie et se retire de la vie publique. Il meurt à Rome en 1965.

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