Dobrica Ćosić

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Dobrica Ćosić, ou Dobritsa Tchossitch, en serbe cyrillique Добрица Ћосић (né en 1921 à Velika Drenova, près de Trstenik, au centre de la Serbie), est un homme politique et un écrivain serbe. Il fut le premier Président de la République fédérale de Yougoslavie du 15 juin 1992 au 1er juin 1993. Ses admirateurs le considèrent comme « le Père de la Nation serbe » en raison de son engagement nationaliste précoce et modéré[1].

[modifier] Biographie

En 1939, Dobrica Ćosić rejoint les jeunesses communistes à Negotin.

En avril 1941, quand l’Allemagne nazie envahit la Yougoslavie (la faisant entrer dans la Deuxième guerre mondiale), il combat en tant que résistant communiste aux côtés de Tito.

Après la guerre, il occupe de hautes fonctions dans l’État, en participant notamment à la Commission pour l’Agitation et la Propagande, puis en devenant représentant de sa région natale.

Après 1963, au moment où Tito envisage une décentralisation en Yougoslavie, il considére que la population serbe du pays est en danger. En mai 1968, devant le plénum du Parti communiste de Serbie, il prononce un discours dans lequel il condamne la politique yougoslave en faveur des nationalités. Il s’oppose particulièrement à une plus grande autonomie du Kosovo et de la Voïvodine.

En 1968, désormais considéré comme un dissident en raison de son nationalisme serbe, Dobrica Ćosić est exclu du parti communiste yougoslave et placé en résidence surveillée.

Dans les années 1980, après la mort de Tito, il continue à se faire l’avocat des populations serbes.

Poursuivant parallèlement sa carrière littéraire, il devient membre de l'Académie serbe des Sciences et des Arts.

En 1989, il entérine l’élection de Slobodan Milošević comme Président de Serbie. Et en 1991, il appuye l’ascension de Radovan Karadžić à la tête des Serbes de Bosnie.

Lorsque la guerre commence en 1991, il soutient fermement l’effort de guerre de la Serbie.

En 1992, Dobrica Ćosić est élu Président de la République fédérale de Yougoslavie, créée sur les territoires de la Serbie et du Monténégro (en intégrant la Voïvodine et le Kosovo). Mais il est évincé du pouvoir par Slobodan Milošević en 1993.

En 2000, il rejoint l’organisation Otpor qui, par son hostilité, a joué un rôle important dans la chute de Milošević. Par la suite, il a déclaré que s'il avait su que que Otpor était financé par des fonds étrangers, il ne l'aurait pas rejoint.

Réaliste, Dobrica Ćosić est aussi le premier intellectuel serbe à prôner le partage du Kosovo entre Albanais au Sud et Serbes au Nord. Il sera rejoint dans cette idée par Zoran Đinđić qui, à cause de son assassinat, ne pourra la mettre en pratique. En mai 2006, il a reçu le soutien de Noam Chomsky[2].

La maison d'édition L’Âge d’Homme contribue à diffuser l'œuvre et la pensée de Dobrica Ćosić en France.

[modifier] Notes et références

  1. On peut, à ce sujet, se reporter à ce que dit Dobrica Ćosić dans L'Effondrement de la Yougoslavie, L'Âge d'Homme, 1994, p. 103 : « [J'ai] sans doute favorisé par [mes] romans l'éveil de la conscience nationale et sociale de de [mon] peuple. Mais cette conscience était toujours libératrice et démocratique. Je ne me suis jamais intéressé à une politique si obscure qu'on puisse me traiter de nationaliste ; je considère le nationalisme comme une idéologie néfaste pour n'importe quel peuple ; j'y vois un grand malheur pour notre région et notre temps.» P. 104, il définit sa position comme étant celle d'un « patriotisme humaniste et démocratique ».
  2. Voir le magazine NIN de mai 2006 : "Le partage du Kosovo : la solution ?", en serbe latin, "NIN, 11.5.2006. Naslovna Strana: "Dobrica Ćosić i Noam Čomski: Da li je podela rešenje").

[modifier] Ouvrages en français

  • Un homme dans son époque, L’Âge d’Homme, 1991
  • Racines, L’Âge d’Homme, 1992
  • La Yougoslavie et la question serbe, L’Âge d’Homme, 1992
  • L’effondrement de la Yougoslavie, L’Âge d’Homme, 1994
  • L’Apocalypse, L’Âge d’Homme, 1999
  • Une fable, L’Âge d’Homme, 2001

Dobrica Ćosić est l’auteur d’une trilogie :

  • Le Temps du mal, L’Âge d’Homme, 1990
  • Le Temps du pouvoir, Édition de Fallois, 1996
  • Le Temps de la mort, L’Âge d’Homme, 1991