Deuxième concile de Nicée

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Le deuxième concile de Nicée eu lieu en 787. Il a pour objectif de mettre un terme au conflit politico-religieux à propos de l'iconoclasme. Le concile affirme la nécessité de vénérer les images et les reliques.
Il affirme que l'honneur ne s'adresse pas à l'image, ni aux reliques mais, à travers elles, à la personne qu'elles représentent.

Sommaire

[modifier] Les raisons du concile

[modifier] Contexte

Depuis le premier concile de Nicée en 325, les conciles avaient pour thème commun « Dieu ». Seulement le second concile de Nicée a une spécificité sur tous les autres, puisqu’il porte sur d’autres questions théologiques par rapport à Dieu, il s’agit de questions annexes.

Le VIIIe siècle a été dans l’histoire de la papauté une époque particulièrement troublée. En effet, elle est passée d'une influence byzantine à une protection franque.

Rome prend la défense dès le début des saintes images et qu’elle maintient avant et après le deuxième concile de Nicée. Durant le concile Rome a joué un rôle décisif, avec l'aide du pape Adrien Ier, qui est en faveur du culte des images.

[modifier] La définition de foi du deuxième concile de Nicée

L’iconoclasme a éclaté plus de cinquante ans auparavant, en 726, sous l’empereur Léon III. L’Église a solennellement reconnu l'iconoclasme comme doctrine officielle lors du concile de Hiéreia en 754.

Par ailleurs l’icône a pour but d’éveiller le souvenir du Christ et des saints ; elle appartient aux choses sacrées. Les icônes font partie de la belle ordonnance des églises, de leur ornement : telle est la tradition de l’Église qui veut que les églises soient ornées et que les objets servant au culte soient honorés comme il se doit. Le Concile affirme qu’on ne peut rejeter ou même détruire les icônes sans manquer en même temps de respect aux autres objets sacrés.

Le Concile parle surtout de l’utilité des images, il écarte le reproche d’idolâtrie, il affirme la conformité du culte des images avec la Tradition de l’Église.

Même si le culte des images, comme celui des reliques, de l’Évangile ou de la croix, n’est qu’une des traditions convenables et légitimes de l’Église, le fait de le rejeter a une portée bien plus vaste qui dépasse la seule question des images et implique toute une conception de la théologie et de la Tradition.

[modifier] Le déroulement du concile

Les empereurs Irène et Constantin convoquent un concile.

Nicée est choisie, car Constantinople restait une cité agitée où iconomaques et iconophiles pouvaient en venir aux mains et gêner le travail du concile. De plus, Nicée n’était pas éloignée de Constantinople et elle avait abrité le premier des conciles œcuméniques. Le concile serait présidé par Tarasios en 787.

[modifier] Les différentes sessions du concile

  • La première session (4 septembre) : Le concile s’ouvrait à Sainte-Sophie de Nicée où on avait jugé bon de donner la parole à ceux qui avaient souffert pour les saintes images. Après s’être introduits dans l’assemblée et avoir fait leur autocritique, trois évêques iconomaques lurent une profession de foi où ils vénéraient les reliques et les saints, acceptait les images de Jésus-Christ.
  • La deuxième session (26 septembre) : Le but de cette session fut d’agir en communion avec les Églises (surtout celle de Rome) et par conséquent de s’unir avec le pape Adrien.
  • La troisième session (28 septembre) a pour objectif de faire adhérer les diocèses d’orient.
  • La quatrième session (1er octobre) : Dans la ligne de la Tradition, il faut respecter les images car elles aboutissent à des miracles de Dieu (guérison, conversions...). L’icône est une de ces traditions que les pères ont léguées à l’Église et que les évêques doivent garder fidèlement.
  • La cinquième session (4 octobre): Le patriarche Tarasios dénonça l’origine et l’inspiration de l’iconoclasme. On voulait rappeler que les iconoclastes n’étaient pas vraiment chrétiens et devaient être considérés comme hérétiques.
  • La sixième session (6 octobre) ne peut être le VIIème concile œcuménique puisque ni le pape de Rome, ni les patriarches de l’Orient n’y étaient présents. L’assemblée se demande si le Christ peut être représenté en image. Ainsi elle affirme que quand l’Église peint le Christ sous forme humaine, elle ne divise pas son unité. (c'est à dire qu'il ne constitue pas une quatrième personne dans la Trinité).
  • La septième session (13 octobre) : L’ «Horos » rappelle que le Christ a promis d’assister son Église et que son aide s’étend des Apôtres aux fidèles d’aujourd’hui. La responsabilité des évêques y est clairement indiquée. Selon le concile, ces mauvais pasteurs sont incapables de distinguer le sacré et le profane, n’ont vu dans les images du Christ et des saints que des idoles diaboliques.
  • La huitième session (23 octobre) : L’autorité impériale avait jugé meilleur de ne pas assister en personne aux séances, mais Irène voulait participer au triomphe. Elle invitait maintenant les Pères à se rendre à Constantinople pour une dernière célébration. L’impératrice fixa dons un jour où elle pourrait célébrer le rétablissement des saintes images.

[modifier] les canons du concile

Les Actes du concile de Nicée comportent une série de vingt-deux canons, dont rien ne permet de savoir comment ils ont été élaborés et quand ils ont été promulgués. Ils ont pu être préparés par une commission qui a repris des canons édictés au premier concile de Nicée, à Chalcédoine, au concile in Trullo et dans les « Canons des Apôtres ». Cinq canons (2, 4, 8, 9, 17) sont nouveaux. Cette réglementation traite principalement des évêques et de leurs devoirs, de l’indépendance des clercs et des moines, des séquelles de l’iconoclasme et du comportement des moines et des prêtres avec les femmes. La déposition ou l’excommunication sont les sanctions majeures qu’on a prévues contre les obstinés.

[modifier] L'observation des saints canons

Le concile s’ouvre (canon 1) par un rappel de l’exigence de la fidélité aux normes canoniques qui sont des préceptes de vie chrétienne. Elles avaient durement souffert sous l’iconoclasme. Il importe spécialement que celui qui a accédé à la dignité sacerdotale (les évêques) observe ces règles « sans rien y ajouter ni rien y ôter ». Ce sera se mettre dans la tradition des Apôtres et des conciles. Le concile ici se réfère aux Canons des Apôtres, recueil qui peut dater du début du Ve siècle, en qui l’Orient reconnaît sa tradition.

[modifier] Une difficile reconnaissance du concile

Les images et leurs partisans triomphaient, mais le courant iconomaque n’était pas renversé. Un contre-concile eut lieu à Francfort, dans le but de désapprouver Nicée. Le pape, Adrien Ier, va ainsi défendre Nicée sur la base de l’utilisation de l’Écriture. Ensuite, Irène imposa de représenter par des images inertes, peintes ou sculptées, la Sainte Vierge et les saints, et de les adorer. Le premier et principal reproche des iconoclastes contre la culture des images est celui de l’idolâtrie.

Le concile antinicéen de 815 interdit donc de faire des images et condamne leur adoration. Tarasios invalide Nicée et ses pratiques et accepte le concile de Sainte-Marie des Blachernes de 754.

Pour rétablir les images, le concile de Paris (1er novembre 825) va vouloir remettre en ordre la présence des images dans l’Église. L’Église franque jugeait que l’Église romaine s’était trompée dans la querelle des images en exagérant leur valeur religieuse. Sous Michel II, les images commencent à réapparaître dans les Églises. Il y en avait même qui était vénérées dans le palais impérial par Théodora et ses filles. La persécution ne prit des formes violentes que pour ceux qui s’opposaient au basileus. Lazare, un moine artiste, fut fouetté et emprisonné et l’on finit par lui brûler les mains.

Le rétablissement des images va se faire en 843 quand toutes les églises recouvrèrent leur parure et furent ornés de la splendeur des vénérables images. On établit des prêtres et des chefs fidèles à l’orthodoxie. Il ne restait plus qu’à retirer tous les iconomaques des églises. C’est le cas par exemple de l’ex-patriarche Jean, qui dans un monastère avait crevé les yeux à une image dont il ne supportait pas le regard. Il fut ainsi fustigé par ordre de l’impératrice. Le 11 mars 844 (premier dimanche des jeûnes du Carême) est la date officiel du rétablissement des images.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Gervais DUMEIGE, Nicée II, éditions de l’orante, Paris, 1978, 302p.
  • Christoph VON SCHÖNBORN o.p, L’icone du Christ : Fondements théologiques, éditions universitaires fribourg suisse, 1976, 245p.
  • Extrait du Dictionnaire universel et complet des conciles du chanoine Adolphe-Charles Peltier, publié dans l'Encyclopédie théologique de l'abbé Jacques-Paul Migne (1847), tomes 13 et 14.
  • Dans les actes du colloque international Nicée II tenu au collège de France les 2, 3, 4 octobre 1986, Nicée II, 787-1987 : douze siècles d’images religieuses, Paris 1987, Emmanuel LANNE, Rome et Nicée II, p.219-p.229, Jean-Claude SCHMIDT, L’Occident, Nicée II et les images du VIIIe au XIIIe siècle, p.271-p.303 et André CHASTEL, Le concile de Nicée et les théologiens de la Réforme catholique, p.333-p.339

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes


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