Cyrille Loukaris

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Cyrille Loukaris ou Cyrille Lucaris (1572-1638)

Patriarche d' Alexandrie puis de Constantinople, une des plus fortes personnalités de l’hellénisme sous la domination ottomane .

Sommaire

[modifier] Eléments biographiques

L'Eglise d'Orient menacée par Rome

Né en Crète le 13 novembre 1572, Loucaris étudia à Venise et à Padoue, comme les clercs les plus doués de l’Église grecque à cette époque, et acquit une grande maîtrise de la rationalité occidentale. Le patriarcat de Constantinople l’envoya alors dans la métropole de Kiev. Là, alors que l’union de la Pologne avec le vaste État lituanien favorisait l’offensive de la Contre-Réforme catholique, il tenta de s'opposer à la formation d’une Église de rite oriental unie à Rome.


Des amitiés protestantes.

Recteur de l’académie de Vilna, Cyrille, pour lutter contre l’«uniatisme», noue des contacts avec les protestants.

Patriarche d' Alexandrie sous le nom de Cyrille III (d'Alexandrie) de 1602 à 1620, il fut ensuite, et à plusieurs reprises, patriarche de Constantinople sous le nom de Cyrille I (de Constantinople) (1620–1623, 1623–1630, 1630–1633, 1633–1634, 1634–1635, 1637–1638). Il travaille à la renaissance de la culture grecque (il établit la première imprimerie à Constantinople) et à une réforme intérieure de l’Église orthodoxe dans un sens évangélique. Il traduit la Bible en grec moderne. Il renforce les liens de l’Orient chrétien avec les Églises issues de la Réforme, envoie au roi Jacques Ier d'Angleterre le fameux Codex Alexandrinus de la Bible, se lie d’amitié avec les chapelains des ambassades protestantes, notamment avec le pasteur Antoine Léger, théologien genevois, chapelain à l’ambassade des Pays-Bas.


Une confession de foi... calviniste

En 1629, il publie en latin, à Genève, une «confession de foi» de tonalité nettement calviniste, condensé de ses opinions théologiques et de son anti-catholicisme. Une violente controverse éclate alors dans le monde orthodoxe, contre Cyrille Loukaris qui est déposé et réintégré à plusieurs reprises dans sa charge de patriarche. De leur cotés, les puissances catholiques cherchent à compromettre le patriarche auprès du sultan. Accusé d'intrigues politiques, Cyrille est finalement arrêté en 1638 et noyé sur l’ordre des autorités ottomanes le 27 juin 1638.


La réaction orthodoxe

Le «calvinisme oriental» de Cyrille Loucaris, réaction excessive contre certaines tendances traditionalistes et ritualistes déclencha dans l’Église orthodoxe un important mouvement d'opposition de la part des autres responsables orthodoxes. En 1672, un synode de l'Eglise orthodoxe (Synode de Jérusalem) rejeta de manière non équivoque toute tentative de réforme de l'enseignement de l'Eglise orthodoxe, que ce soit dans un sens protestant ou catholique. Les actes de ce Synode intègrent, en 7e chapitre, la Confession de foi du Patriarche Dosithée de Jérusalem qui est une réponse point par point à la "Confession de foi" de Lukaris.

Ce synode, et d'autres (synode de Jassy, confession de Pierre Moghila...) parvinrent à sauvegarder l’originalité de l’« orthodoxie » face à la Réforme et à la Contre-Réforme.

[modifier] Textes de Cyrille Lukaris en Liens externes

La confession de foi de Cyrille, en traduction anglaise

[modifier] Articles connexes



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Cyrille II

[modifier] Source partielle

« Cyrille Loukaris », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)