Crète

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Crète
Image:GreeceCrete.png
Statistiques
Capitale Héraklion
Superficie (km²) 8 336
Population 601 131
Densité de pop. (h./km²) 72
Nomes (Code ISO 3166-2)
Site internet http://www.ile-de-crete.com/

La Crète (en grec moderne Η Κρήτη) est une île méditerranéenne. Rattachée à la Grèce en 1913, elle en est une des treize périphéries (région administrative).

La Crète est le berceau de la civilisation minoenne, dont Cnossos est le cœur et le site archéologique le plus important.

Sommaire

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire de la Crète.
  • À partir de 7000 av. J.-C. (époque néolithique), l'île est envahie par des peuples venant d'Anatolie qui pratiquent l'agriculture et l'élevage. Les plus anciennes poteries sont trouvées à Cnossos et Phaistos. Culte de la « Grande Mère », déesse de la fertilité.
  • Période prépalatiale : 2600-2100 av. J.-C. De nouveaux immigrants viennent de l'est. Les poteries sont plus fines, le travail du cuivre et du bronze se généralise.
  • Période paléopalatiale : 2100-1650 av. J.-C. La Crète atteint une position prééminente en mer Méditerranée. Elle introduit l'écriture phonétique en Europe à travers deux systèmes contemporains : les hiéroglyphes crétois d'une part, le linéaire A d'autre part. Ceci un millénaire environ avant l'alphabet grec.
  • Période néopalatiale : 1650-1450 av. J.-C. Suite à des catastrophes naturelles, vraisemblablement séismes et raz-de-marée liés à l'explosion du Santorin, la construction de sites plus grands est relancée à l'image de Cnossos.
  • Période postpalatiale : 1450-1200 av. J.-C. La culture minoenne décline rapidement. Chute de Cnossos. Les Mycéniens envahissent la Crète.
  • 1200-67 av. J.-C. : La Crète vit selon l'organisation sociale dorienne et à l'ombre de la culture grecque classique.
  • 67 av. J.-C.-395 : La Crète appartient à l'Empire Romain. Gortyne devient capitale de la Crète et de la province qui comprend la Cyrénaïque.
  • 395-824 : La Crète fait partie de l'empire byzantin.
  • 824-961 : Occupation arabe.
  • 961-1204 : Reconquête par les Byzantins.
  • 1204-1669 : Après la prise de Constantinople par les croisés, Candia (la Crète) devient vénitienne.
  • 1922 : expulsion des populations musulmanes d'origine turque.
  • 1941 : bataille de Crète, invasion allemande de l'île alors défendue par les troupes britanniques et les restes des troupes grecques libres.

[modifier] Géographie

Carte topographique de la Crète
Carte topographique de la Crète

La Crète possède une forme étirée d'est en ouest (250 km sur 60 au maximum). D'une superficie de 8400 km², 1000 km environ de périphérie, elle est la cinquième île de Méditerranée après la Sicile, la Sardaigne, la Corse et Chypre. Tout comme la Corse, elle est montagneuse, le point culminant est le mont Psiloritis (2456 m) et à l'ouest de l'île se trouvent des gorges très impressionnantes, les gorges de Samaria.

La Crète vue de l'espace
La Crète vue de l'espace

La Crète marque un des extrêmums géographiques de l'Europe: le cap Tripiti sur l'île de Gavdos est le point le plus au sud de l'Europe géographique[1].

La Crète compte officiellement environ 35 000 000 oliviers. Riche d'un écosystème très diversifié, elle abrite plusieurs espèces d'animaux qu'on ne retrouve nulle part ailleurs, ainsi qu'une flore très variée. L'île est bercée par un climat méditerranéen, l'été est chaud et sec, alors que l'hiver est plutôt doux.

La Crète souffre en revanche de problèmes d'environnement. En effet, il y a quelques années encore, une immense décharge à ciel ouvert située près de La Canée posait d'importants problèmes écologiques. L'état grec a donc décidé de la fermer. Mais il existe encore beaucoup de décharges sauvages un peu partout sur l'île. Les plages sont elles aussi envahies de déchets en tout genre (bien que certaines d'entre elles soient régulièrement nettoyées, comme Elafonissi). Les rivages crétois sont malheureusement victimes également de dégazages.

[modifier] Principales villes

Plage de Komos, sur la côté méridionale
Plage de Komos, sur la côté méridionale

[modifier] Religion

La Crète a été évangélisée dès les premiers temps du christianisme. Son apôtre aurait été Tite, disciple de Saint Paul, auquel ce dernier a écrit une épître.

La religion dominante est le christianisme orthodoxe. L'Église crétoise est indépendante de l'Église grecque, et relève directement du patriarcat œcuménique de Constantinople. Elle a été un des éléments les plus importants de la résistance à l'occupant turc.

Les populations musulmanes installées dans l'île après la conquête de la Crète par l'Empire Ottoman, ou converties sur place, et qui regroupaient près de 30% de la population au recensement de 1881[2],[3] ont commencé à partir dans les années 1890, avant que les derniers soient expulsés lors des échanges de populations entre la Grèce et la Turquie en 1924, après le traité de Lausanne de 1923. La Crète a alors accueilli de nombreux réfugiés grecs d'Asie Mineure, de religion orthodoxe, expulsés de Turquie.

[modifier] Mythes fondateurs

L'île de Crète a été le théâtre de nombreux épisodes de la mythologie grecque :

  • Elle est le lieu où Zeus est né, protégé par sa mère Rhéa, contre l'appétit de son père Cronos. Zeus serait né dans une caverne du mont Dicté (ou du mont Ida selon les auteurs), et y aurait été élevé par des nymphes et des Curètes.
  • Elle est le lieu des amours de Zeus (changé en taureau) et de sa captive Europe, liaison qui donnera naissance à Minos, le roi légendaire de la Crète.
  • L'épouse de Minos, Pasiphaé, ayant succombé au charme d'un taureau envoyé par Poséidon, elle enfanta le fameux Minotaure. Celui-ci fut enfermé par Minos dans le Labyrinthe, construit par l'architecte Dédale. L'emplacement du Labyrinthe serait reconnaissable d'après certains archéologues sur le site de Cnossos en Crète.
  • la ruse et le courage de Thésée et d'Ariane permirent de tuer le Minotaure et de ressortir du Labyrinthe.
  • Enfin, Dédale et son fils Icare cherchent à s'échapper de l'île où la vengeance de Minos les poursuit : pour cela, Dédale construit des ailes en cire. Icare y laissa la vie en volant trop près du soleil.

[modifier] Economie

Un des premiers timbres de Crète autonome, 1900
Un des premiers timbres de Crète autonome, 1900

à compléter

La Crète est depuis le XIXe siècle au moins, sinon depuis l'Antiquité,l'une des régions de Grèce qui produit le plus d'huile d'olive. L'olivier occupe une grande partie des plaines, collines et pentes des montagnes crétoises. Un début de recherche de la qualité s'observe avec des huiles d'olive d'origine contrôlée à la mode française, notamment à Zakros (est).

L'élevage ovin et caprin est en déclin, même si l'agrimi, krikri ou chèvre sauvage fait toujours partie du paysage.

Les plantations agricoles (tomates, primeurs) bénéficient d'un ensoleillement exceptionnel mais restent limitées (secteur de Moires, dans la Messara).

La ressource croissante de la Crète est son énorme gisement touristique, associant mer, soleil, montagne, culture, sites archéologiques, qui comme en Espagne devrait se diriger vers un tourisme de plus en plus éclectique et amoureux de l'environnement et de la culture crétoise, les sites bétonnés de la côte nord devenant d'un rapport qualité-prix discutable par comparaison avec les sites espagnols, italiens, français et croates.

Les ressources invisibles ne sont pas évaluées (transferts de ressources de Grèce continentale vers la Crète et notamment revenus tirés de la marine marchande), mais la diaspora crétoise est active, ingénieuse, de haut niveau et solidaire (Australie, côte est des Etats-Unis).

[modifier] Spécialités culinaires

La rakí ou tsikoudiá est un alcool de marc de raisin, non anisé.

[modifier] Notes

  1. Chypre est plus au sud mais son rattachement à l'Europe répond à des considérations politiques plus que géographiques. Quant au point le plus au sud de l'Europe continentale, il est à Tarifa, en Espagne.
  2. (en)The Cretan Question, 1897-1908
  3. 72 353 musulmans au recensement de 1881, 33 496 pour celui de 1900, Detorakis, History of Crete, Hiraklion, 1994, p.425.

[modifier] Voir aussi

Minos

Linéaire A

sur le dialecte crétois ancien : Hubert La Marle, Les racines du dialectes crétois ancien et leur morphologie, communication à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2007

divers ouvrages sur l'archéologie et la linguistique crétoises sont à dénicher auprès des éditions Geuthner, à Paris (site infra)

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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