Costume breton

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Le costume breton est le modèle des vêtements que portaient les Bretons comme vêtements de cérémonie ou de fête, les vêtements de tous les jours présentaient moins d'originalité même s'ils avaient aussi des caractéristiques locales ou professionnelles.

Depuis la fin du XXe siècle, le costume traditionnel n'est quasiment plus porté qu'à l'occasion de manifestations religieuses exceptionnelles (pardons) et de manifestations culturelles auxquelles participent les cercles celtiques ; ainsi, il est devenu « costume folklorique » comme tous les costumes régionaux de France. [1]

Fin XXe siècle et début XXIe siècle, le costume traditionnel breton est un des supports de la revendication identitaire de la région, ne serait-ce que pour casser les clichés de mauvais goût tel que « Ils ont des chapeaux ronds, vivent les Bretons ! »

Sommaire

[modifier] Différenciation géographique

Le costume a évolué au cours du temps, avec une forte différenciation locale au XIXe siècle, qui s'est accentuée jusqu'à la Première Guerre mondiale. « À l'obsession paranoïaque de l'uniformité républicaine répondit une obsession réflexe de la singularité. C'est au XIXe siècle que le costume breton se diversifia : chaque bourg, chaque village, chaque quartier de ville mit son point d'honneur à se distinguer du voisin par le jeu des broderies et des couleurs. Et même chaque condition, chaque caste, chaque profession, chaque âge... » (Vallerie, p. 51). Cet épanouissement débuta après que la Révolution française eût aboli les lois somptuaires qui, sous l'Ancien Régime, limitaient l'inventivité autour du luxe.

Le mouvement cessa avec les costumes uniformément noirs (les seuls autorisés en cas de veuvage) imposés par le massacre de 14-18. « La Bretagne entrait dans la modernité à la force des baïonnettes » (Vallerie, p. 51).

[modifier] Cornouaille

Ceux de Cornouaille ont été souvent représentés par les peintres de l'école de Pont-Aven, surtout par Gauguin, et plus particulièrement les vêtements de cérémonie.

[modifier] Pays Vannetais

[modifier] Pays de Lorient

Les costumes du pays de Lorient partagent une des particularités des costumes du pays vannetais : des tabliers de velours pour la plupart comportant des motifs floraux peints ou brodés. Le tablier de Lorient, contrairement aux autres tabliers vannetais, est constitué d'une grande bavette qui recouvre les épaules.

[modifier] Costumes des femmes

  • Costume dit "Lalaisse" : Il s'agit d'un costume des années 1850 décrit par F-H Lalaisse. Il est constitué d'une jupe et d'une camisole de couleur brun rouge avec quelques petits pans de velours dans le bas de la jupe, les épaules, les manches. Le tablier est constitué d'une grande bavette qui, contrairement à des dizaines d'années plus tard, ne remonte pas jusque la dentelle du col et laisse ainsi apparaitre du tissu de coton blanc. La coiffe est constitué de trois parties : un bonnet à grand fond et jugulaire dont le bas comporte des petites aillettes qui tombent dans la nuque, une bande de coton blanc plié en deux avec en dessous une autre bande de coton bordé de dentelle. Ces trois parties à part le fond du bonnet sont bien entendu amidonnées. La femme décrite par Lalaisse porte également des manchettes boutonnées avec de la dentelle, un col de dentelle amidonné et un collier en velours comportant une croix surmonté d'un cœur (très répandu à cette époque), le tout tombant sur la poitrine.
  • Costume des années 1900 : La coiffe a très largement diminué, il reste encore la jugulaire et des bardes, correspondant aux restes de l'ancienne coiffe et comporte toujours un bonnet à plus petit fond mais toujours composé de deux ailettes de dentelle. La camisole et la jupe sont maintenant de couleur noire et comportent des plus gros pans de velours : dans le haut du dos, le bas de la jupe et les coudes. La jupe s'est rallongée et touche le sol, elle comporte en bas une balayeuse. Le tablier monte maintenant jusque la dentelle du col, et souvent moiré ou alors en indienne, c'est-à-dire brodé de bouquet de fleurs. La dentelle du col est plus haute, les manchettes très évasées. Les femmes portent également un sautoir avec un coulisseau et une broche.
  • Costume des années 1920 : Peu de changements par rapport à 1900, mais c'est le début de l'émancipation des femmes et par conséquent les jupes et tabliers raccourcissent légèrement pour laisser apparaitre les chevilles. Les tabliers peuvent comporter des guirlandes de fleurs brodées. La coiffe ne comporte plus de jugulaire, et les bardes ont diminuées.
  • Costume des années 1940 : On aperçoit désormais les mollets des femmes. Les camisoles et jupes se voient recouvrir de velours orné de galons perlés. Les tabliers adoptent parfois des couleurs plus vives, sont peints ou brodés, quelques fois en cannetille (fil d'or). Les coiffes sont dressés en aéroplane et comportent des motifs floraux très compliqués, il n'y a plus de bardes.

[modifier] Image folklorique de la Bretagne

Comme dans de nombreux peuples et nations, les défenseurs de la culture locale se sont attachés au costume en tant qu'élément identitaire caractérisant la Bretagne (ainsi les ouvrages d'Olivier Perrin en 1808). Cette forme de culte de l'image n'est pas sans entraîner des dérives plus ou moins ridicules ; « Un certain nombre de charcutiers continuent en effet dans les foires et marchés d'affubler leurs vendeuses résignées d'oripeaux assemblées de bric et de broc. » (Vallerie, p. 98).

[modifier] Avant 1914

Au XIXe et au début du XXe siècle les régionalistes traditionnalistes mettaient sur le même plan la langue, la religion et le costume. Certains, comme Théodore Botrel, se faisaient photographier en costume national[2].

[modifier] Après 1945

À la fin du XXe et au début du XXIe siècle, les cartes postales bretonnes représentent souvent des Bretons typiques, membres de cercles celtiques qu'on a fait poser en costume, et qui défilent devant des milliers de touristes lors des fêtes estivales.

[modifier] Caricatures

C'est encore une vision répandue en France, des éléments du costume étant souvent utilisés pour représenter les Bretons. Les caricaturistes de la presse parisienne représentent généralement les hommes avec un chapeau breton et les femmes portant une coiffe bigoudène.

La publicité a également utilisé les coiffes bigoudènes, portées par des personnes agées, mais il ne s'agissait pas de caricatures.

[modifier] Vêtements et tenues particulières

  • Le kabig, prononcé kabik, serait une évolution de la tenue des goémoniers portant le kab an aod. C'est un manteau de gros drap, descendant à mi-cuisse, avec une poche ventrale. Il a connu un grand succès des années 40 aux années 70 ; peu d'écoliers n'en ayant pas porté à un moment ou l'autre [3].
  • Les culottes bouffantes, bragoù bras, pratiquement plus portées avant même 1900. Elles peuvent être considérées comme d'origine celtique, sorte de kilt transformé par le mouvement de Contre-Réforme[4].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • F. H. Lalaisse, Aquarelles et dessins, deux volumes, Éditions de la Cité , 1985.

[modifier] Notes et références

  1. « En revanche, le costume est bel et bien folklorique aujourd'hui, puisqu'il a à peu près totalement disparu de la vie courante. » (Vallerie, p. 96).
  2. Voir : bio/botrel/botrel theodore.htm)
  3. D'après (Vallerie, p. 101)
  4. D'après (Vallerie, p. 102)