Concerto pour violon de Beethoven

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Le Concerto pour violon en ré majeur op. 61 est une œuvre majeure de Ludwig van Beethoven, écrite en 1806.

Sommaire

[modifier] Genèse

Sa composition prend place entre sa troisième et sa quatrième symphonie et est contemporaine de celle de son quatrième concerto pour piano.

C'est une des oeuvres les plus tendres qu'il ait composé car expression d'un rare moment de bonheur qu'il vécut dans sa vie: il se fiançait (secrètement) avec Thérèse de Brunswick et le caractère calme et heureux de l'oeuvre correspondait à ce que ressentait Beethoven à ce moment.

Le musicien a écrit précédemment deux romances pour violon et orchestre (op. 40 et op. 50 en 1803 et 1805). Il ne reprendra plus par la suite cette forme musicale.

Le dédicataire en est Franz Clément, directeur d'orchestre du Theater an der Wien et violoniste célèbre à l'époque, qui avait commandé l'œuvre pour des concerts de Noël.

La première a lieu le 23 décembre 1806 à ce même théâtre, sous l'archet du dédicataire. Il semble que l'achèvement de son écriture ait précédé de peu le concert, obligeant le soliste à faire du déchiffrage en direct. Il joua d'ailleurs ce concerto en deux parties séparées par d'autres pièces de son crû (jouées avec le violon renversé et sur une seule corde ce qui n'était guère le meilleur moyen pour que le public puisse apprécier le concerto!) pour séduire le public. La partition est publiée en août 1808, cette fois-ci avec une dédicace à son ami, Stephan von Breuning.

Elle ne fut guère jouée du vivant du musicien, les auditeurs la trouvant assez peu virtuose, le thème trop souvent répété (40 fois), le violon étant très peu présent voire sous-exploité par rapport aux concertos de Niccolò Paganini de l'époque même si la critique reconnut dans l'ensemble que la musique du maître n'était pas sans mérite bien que trop répétitive à leur goût. Seulement la représentation de Pierre Baillot en 1812 à Berlin et celle du jeune Henri Vieuxtemps en 1834 à Vienne, sont connues avant la redécouverte par le violoniste Joseph Joachim qui le joue en 1844 à Londres sous la direction de Felix Mendelssohn-Bartholdy.

Les cadences les plus souvent jouées sont celles de Fritz Kreisler.

Il existe une transcription pour piano de ce concerto, datant de 1808 écrite par Beethoven sous l'opus 61A et dédiée à la femme de Stephan von Breuning. Il est parfois appelé concerto pour piano n° 6.

[modifier] L'œuvre

Le concerto comporte trois mouvements et son exécution dure environ quarante minutes. Le premier mouvement dure près de vingt cinq minutes et débute par un motif rythmique de quatre coups aux timbales que l'on retrouvera dans toute cette œuvre.

  • Allegro ma non troppo
  • Larghetto
  • Rondo allegro

[modifier] Interprétation

Il existe près de 260 enregistrements de ce concerto. Le premier connu est celui du violoniste Josef Wolfsthal datant de 1925[1]. Tous les grands violonistes ont gravé cette œuvre. On peut citer parmi eux Yehudi Menuhin (près de dix enregistrements) et David Oïstrakh (près de onze enregistrements). Signalons enfin que ce fut le morceau de prédilection du tandem Anne-Sophie Mutter-Herbert von Karajan.

[modifier] Notes et références

  1. Rey X, Écoute comparée : le concerto pour violon de Beethoven, Classica Repertoire, juin 2007, p 64-69

[modifier] Liens externes