Come Together

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Come Together
Single par The Beatles
extrait de l’album Abbey Road
Face A Something
(double face A)
Sortie Royaume-Uni 31 octobre 1969
Enregistrement 21 juillet 1969
aux studios Abbey Road
Durée 4:18
Genre(s) Blues rock
Funk rock
Format 45 tours
Auteur(s) John Lennon et Paul McCartney
Producteur(s) George Martin
Label Apple/Parlophone
Pistes de Abbey Road
Something
Singles de The Beatles
Ballad of John and Yoko
(1969)
Let It Be
(1970)

Come Together est une chanson du groupe britannique The Beatles. Elle a été écrite majoritairement par John Lennon, mais créditée Lennon/McCartney[1]. Elle ouvre l’album Abbey Road sorti en 1969 et est sortie en single « double face A » en compagnie de Something de George Harrison un mois plus tard, atteignant la première place des charts dans de nombreux pays, notamment aux États-Unis[2].

Sommaire

[modifier] Genèse de la chanson

Au départ, la chanson devait être l’hymne de campagne de la tournée électorale de Timothy Leary, surnommé le « pape du LSD », qui avait décidé de se présenter au poste de gouverneur de l’État de Californie à l’élection de 1969 contre le futur président des États-Unis Ronald Reagan. Leary et son épouse avaient participé au « bed-in » de John Lennon à Montréal, et on peut les entendre dans les chœurs de sa chanson Give Peace a Chance, enregistrée le 1er juin 1969 dans une suite du 19e étage de l’hôtel Queen Elizabeth de la métropole québécoise, louée par John et son épouse Yoko Ono pour leur deuxième — après celui d’Amsterdamhappening médiatique pour la « paix en pyjamas »[1].

John Lennon lors du « bed-in » de Montréal.
John Lennon lors du « bed-in » de Montréal.

John Lennon demanda à Leary s’il pouvait œuvrer pour sa cause, et ce dernier lui indiqua que son slogan de campagne était « Come together, join the party » (« rassemblez-vous, rejoignez le parti »[3]). Lennon prit sa guitare et commença à broder autour de ce thème. Il en enregistra une démo et confia la bande à Leary, qui pensait que cette ébauche lui appartenait désormais[1].

Toutefois, de cette ébauche montréalaise à son arrivée sept semaines plus tard dans les studios Abbey Road pour être enregistrée avec les Beatles, la chanson évolua considérablement. Plusieurs paroles furent directement improvisées sur place. Lennon emprunta ainsi les mots « Here come old flat-top » à la chanson You Can’t Catch Me de Chuck Berry, ce qui ne fut pas sans conséquence. Paul McCartney pensa à ralentir le morceau « avec un climat basse-batterie bien glauque » et comme il le raconte : « J’ai trouvé une ligne de basse, et à partir de là, tout s’est enchaîné ». John Lennon a déclaré : « Le truc a été crée en studio. C’est un titre très funky, un de mes préférés des Beatles, c’est funky, c’est bluesy, et je chante plutôt bien. J’aime bien la couleur de ce disque »[4].

[modifier] Enregistrement de la chanson

Le 21 juillet 1969 dans le studio n°2 d’Abbey Road, les Beatles enregistrent huit prises de la chanson qui évolue donc au fur et à mesure à partir du vœu exprimé par Lennon : « Faites-moi un titre funky ! »[4]. Ce jour-là, Paul McCartney crée cette ligne de basse très présente qui donne son aspect final au morceau, John Lennon est au chant et au tambourin, George Harrison joue la partie de guitare rythmique, et Ringo Starr est à la batterie, tout en roulements de toms[5]. Il explique : « Le son particulier de la batterie venait du fait que j’avais de nouvelles peaux, en veau. Il y a beaucoup de travail sur les toms dans ce disque. J’avais de nouvelles peaux, et naturellement, je les ai beaucoup utilisées. Elles étaient géniales. La magie des vrais disques, c’est qu’ils montraient combien les toms étaient bons. Je crois que cette magie a disparu, à cause de toutes les manipulations... »[4].

John Lennon chuchote « shoot me ! » sur les premières mesures de chaque couplet, en tapant simultanément dans ses mains, ce qui, ajouté au second de la ligne de basse, rend le me presque inaudible. Un écho massif sera ensuite appliqué à cette phrase et au claquement de mains. La première prise de cette session du 21 juillet — « live » et sans écho, avec Lennon improvisant quelques paroles dans un éclat de rire — est disponible sur la compilation Anthology 3[5].

La prise finalement choisie est la sixième, transférée d'un magnétophone 4-pistes à un 8-pistes pour devenir la prise 9, sur laquelle sont ajoutés des overdubs — guitares de Lennon et de Harrison, chant de Lennon, deuxième voix de McCartney, maracas par Ringo, piano électrique etc. —, du 22 au 30 juillet. Le mixage stéréo de la chanson est réalisé le 7 août[5].

[modifier] Réception

Premier titre de l’album Abbey Road et single diffusé sur les ondes dans le monde entier, Come Together connaît bien sûr un immense succès. Timothy Leary, alors emprisonné pour possession de marijuana, le découvre à sa publication et raconte : « Tant les paroles que la musique constituaient sans doute un progrès par rapport au thème de ma campagne, mais j’étais tout de même fâché que Lennon m’ait aussi superbement ignoré... Je lui ai écrit pour lui faire part de ma surprise et il m’a répondu, avec son charme et son esprit habituel qu’il était un tailleur et que j’étais un client qui avait commandé un habit et qui n’était jamais revenu. Il avait donc pris la liberté de le vendre à quelqu’un d’autre »[1].

Quant à son emprunt de quelques mots à une chanson de Chuck Berry, il vaudra à Lennon d’être attaqué en justice pour plagiat. En guise de peine, il devra promettre d’enregistrer plusieurs chansons du catalogue de la maison d’édition de You Can’t Catch Me, et s’exécutera en 1974 et en 1975 avec les titres Sweet Little Sixteen et le fameux You Can’t Catch Me sur son album Rock ’n’ Roll, ainsi que Ya Ya de Lee Dorsey sur Walls and Bridges[1].

[modifier] Analyse des paroles

Come Together devant à l'origine être l’hymne de campagne pour la tournée électorale de Timothy Leary, il est évident que les paroles originales traitaient d’un message politique. Dans la version définitive, la majorité des paroles furent improvisées et s’approchent du « nonsense », donc aucune interprétation ne peut être fournie pour ces paroles, sauf pour le refrain, qui traite d’un thème propre à l’ère hippie, l’amour universel. John Lennon demande sûrement à l’auditeur d’« aller tous ensemble, derrière lui » vers un monde d’amour.

[modifier] Reprises par d’autres artistes

Les reprises de cette chanson sont nombreuses. John Lennon l'a chanté avec le Plastic Ono Band en 1972. Cette version figure sur l'album Live in New York City paru en 1986. Paul McCartney l’a interprétée en compagnie de Paul Weller et Noel Gallagher sous le nom de The Smokin’ Mojo Filters en 1995 pour le disque de charité The Help Album. Cette version fut n°19 au Royaume-Uni.

D’autres artistes hormis les Beatles l’ont également reprise. La chanson a été enregistrée en 1978 par Aerosmith pour la bande originale du film Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band. Le single s’est classé à la 23e place des charts américains. La version d’Ike & Tina Turner fut 57e au hit-parade en 1970. Les Bidochons en ont fait une parodie baptisée Comme tu dégueules. On trouve une version salsa sur l'album Tropical Tribute to the Beatles et une version reggae sur Yesterday : 16 Fab Beatle Reggae Classics par The Israelites[2].

Parmi les nombreux artistes ayant repris cette chanson, citons également :

[modifier] Personnel

[modifier] Notes et références

  1. abcde Steve Turner, L’Intégrale Beatles: les secrets de toutes leurs chansons (A Hard Day’s Write), Hors Collection, 1999, 285 p. (ISBN 2-258-06585-2)
  2. ab The Beatles' Songbook
  3. En anglais, le terme « party » désigne un parti politique, mais aussi la fête.
  4. abc George Harrison, John Lennon, Paul McCartney, Ringo Starr, The Beatles Anthology, Seuil, 2000 (ISBN 2-02-041880-0)
  5. abc (en) Mark Lewisohn, The Complete Beatles Recording Sessions: The Official Story of the Abbey Road Years, Hamlyn, Londres, 1988 (ISBN 0-600-55784-7)

[modifier] Liens externes et sources