Claude Boyer

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Claude Boyer (1618 à Albi - 22 juillet 1698 à Paris) est un homme d'église, auteur dramatique, apologiste et poète français.

[modifier] Sa vie et son œuvre

Claude Boyer est éduqué chez les jésuites où il excelle en rhétorique et a pour condisciple Michel Le Clerc, qui comme lui écrira des tragédies et sera élu membre de l'Académie française, le premier en 1666 et le deuxième en 1662. En 1645, il s'installe à Paris où il fréquente les salons et produit sa première pièce, La Porcie romaine, jouée à l’Hôtel de Bourgogne en 1646. Elle connaît un franc succès. Suivront, tout au long de sa carrière, une trentaine de pièces dont la plupart sont des tragédies et dont seules les deux dernières, Jephté et Judith, seront véritablement appréciées. Rival de Boileau et Racine, Claude Boyer prend parti pour les modernes dans la querelle des Anciens et des Modernes et se fait cruellement railler. Racine écrit sur lui cette épigramme bien connue :

À sa Judith, Boyer, par aventure,
Étoit assis près d’un riche caissier;
Bien aise étoit ; car le bon financier
S’attendrissoit et pleuroit sans mesure.
« Bon gré vous sais, lui dit le vieux rimeur :
Le beau vous touche, et n’êtes pas d’humeur
À vous saisir pour une baliverne. »
Lors le richard, en larmoyant lui dit:
« Je pleure, hélas! de ce pauvre Holoferne,
Si méchamment mis à mort par Judith. »

La postérité ne fera que renforcer cette réputation. Ainsi Antoine de Léris : « Pendant cinquante ans il travailla pour le Théâtre, sans que la médiocrité du succès l'ait jamais rebuté, n'ayant pu être content du Public qu'à sa première & à ses deux dernières. » (Dictionnaire Portatif, Historique & Littéraire des Théâtres, 1763)

Alors que, de son vivant, ses talents de prédicateur sont jugés tout aussi médiocres que ses talents de dramaturge, sa réputation d'abbé galant semble par contre bien établie, comme en témoigne cette épigramme parue dans la Muse historique de 1650 :

Boyer, expert en amourettes,
Qui lui disoit souvent fleurettes,
Mais ne concluoit rien jamais,
Pourra bien chercher désormais
Quelque autre fille qui l’écoute,
Car celle-ci fait banqueroute
Non seulement à ses caquets,
Mais à tous messieurs les coquets.

Claude Boyer est par ailleurs l'auteur de nombreuses poésies de circonstance. Un certain nombre de ses poèmes est paru sous le titre Les Caractères des prédicateurs, des prétendans aux dignitez ecclésiastiques, de l'âme délicate, de l'amour profane, de l'amour saint, avec quelques autres poësies chrestiennes en 1695.

[modifier] Théâtre

Classé par dates des premières représentations

  • La Porcie romaine, tragédie (1646)
  • La Sœur généreuse, tragi-comédie (1646)
  • Porus, ou la Générosité d’Alexandre, tragédie (1647)
  • Aristodème, tragédie (1647)
  • Tyridate, tragédie (1648)
  • Ulysse dans l’isle de Circé, ou Euryloche foudroyé, tragi-comédie (1648)
  • Clotilde, tragédie (1659)
  • Frédéric, tragédie (1659)
  • La Mort de Démétrius, ou le rétablissement d’Alexandre, roy d’Épire, tragédie (1660)
  • Tigrane, tragédie (1660)
  • Policrite, tragi-comédie pastorale (1662)
  • Oropaste, ou le Faux Tonaxare, tragédie (1662)
  • Les Amours de Jupiter et de Sémélé, tragédie (1666)
  • Le Jeune Marius, tragédie (1669)
  • La Feste de Vénus, comédie pastorale-héroïque (1669)
  • Policrate, comédie héroïque (1670)
  • Lisimène, ou la Jeune bergère, pastorale (1672)
  • Le Fils supposé, tragédie (1672)
  • Démarate, tragédie (1673)
  • Le Comte d’Essex, tragédie (1678)
  • Agamemnon, tragédie (1680)
  • Oreste, tragédie (1681) (en collaboration avec Michel Le Clerc)
  • Artaxerce, tragédie (1682)
  • Antigone, tragédie (1686)
  • Jephté, tragédie (1691)
  • Judith, tragédie (1695), Texte en ligne
  • Méduse, tragédie en musique (1697)

[modifier] Liens externes


Précédé par
Louis Giry
Fauteuil 39 de l’Académie française
1666-1698
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Charles-Claude Genest