Château de Malesherbes

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Château de Malesherbes (Loiret).

Situé au sud de 70 km de Paris, dans la commune de Malesherbes (Loiret).

Sommaire

[modifier] Historique

Un premier château est attesté, le châtel de Bois-Malesherbes, acquis en 1398 par Jean de Montagu, surintendant des finances de Charles VI. Il passe ensuite entre les mains de la famille normande de Graville, puis aux Balsac d'Entragues. François Balsac d'Entragues épouse en 1578 Marie Touchet, ancienne maîtresse de Charles IX, qui donne naissance à Catherine Henriette de Balzac d'Entragues, future marquise de Verneuil. En 1595, il est nommé par le roi gouverneur des duchés d'Orléans et d'Etampes. Sa fille devient la maîtresse d'Henri IV et lui extorque une promesse de mariage, écrite le 1er octobre 1599 au château de Malesherbes.

Mais le roi oublie vite cette promesse. Trompée, Catherine Henriette participe à un complot avec son père afin de porter son batard sur le trône. François d'Entragues est arrêté dans son château, condamné à mort puis grâcié et finalement assigné à résidence à Malesherbes.

Le château passe ensuite à la branche des Balsac d'Illiers.

En 1718, il est vendu, dans un état de grand délabrement, à Guillaume de Lamoignon de Blancmesnil, avocat général au Parlement de Paris. Sous la direction de l'architecte Pierre Vigny, le nouveau propriétaire fait combler les fossés et bâtir une façade classique, tout en conservant les tours d'angle.

C'est dans ce château que son fils, M. de Malesherbes fut exilé lors du gouvernement Maupeou.

Passionné de botanique, il consacre énormément de temps à ses plantations. Thomas Jefferson disait d'ailleurs à son sujet qu'il était l'homme de France qui connaît le mieux les arbres et Arthur Young note dans ses voyages :

"Une lieue avant d'arriver à Malesherbes, commence une belle rangée d'arbres, des deux côtés de la grande route : c'est l'ouvrage de Malesherbes; et c'est un exemple frappant de son attention pour orner un pays ouvert. Pendant un espace de plus de deux milles, ce sont des mûriers ; ils joignent ses autres belles plantations à Malesherbes, qui contiennent une grande variété des arbres les plus curieux que l'on ait jamais introduits en France."[1]

Malesherbes entretient une énorme correspondance entre France et à l'étranger avec des passionnés de botanique, amateurs et professionnels et ses archives recèlent donc de nombreuses textes portant sur le sujet, dont voici un exemple :

Le mahaleb ou arbre de Sainte-Lucie, qui est un padus, est certainement celui de tous les arbres que j'ai plantés qui vient le mieux dans les mauvais terrains, de tout genre, soit sablonneux, soit crayonneux. Dans la bonne terre de mon jardin , il s'élève presque aussi haut qu'un aulne et avec du soin, il s'élève droit. Cependant son naturel est d'être buisson. (...) Son nom vient du couvent de Sainte-Lucie en Lorraine dans une terre appartenant à M. de Brunoy, entre Commercy et Saint-Mihiel. Je l'y ai vu et l'en ai rapporté. Les moines m'ont assuré que cet arbre ne leverait jamais hors de leur territoire où Sainte-Lucie l'a planté, et c'est suivant eux un miracle perpétuel de cette sainte.[2]

M. de Malesherbes ayant été un des défenseurs de Louis XVI devant le Tribunal révolutionnaire, son château devient à cette époque un lieu de pèlerinage pour les royalistes désireux de recueillir de sa bouche des souvenirs du monarque. En décembre 1793, une perquisition a lieu au château et les membres de sa famille sont conduits à Paris où ils seront guillotinés.

Le domaine passe ensuite aux orphelins Louis et Christian, neveux de François-René de Chateaubriand et arrières-petits-fils de Malesherbes. Le château connait une grande animation sous la Restauration. Louis de Chateaubriand était très lié avec son voisin de campagne le grand avocat Berryer.

[modifier] Visites

Transformé pendant quelques années en hôtel, le château est racheté en 2007 par un particulier. En 2008, il est ouvert au public du 7 juillet au 22 août, mais malheureusement on ne visite que les extérieurs.

  1. Arthur Young, Voyages, tome 1, p. 182.
  2. Pierre Grosclaude, Malesherbes, témoin et interprète de son temps, Paris, 1961, p. 467.

[modifier] Sources

Eric Deschodt, Malesherbes, Maury, 1990. (Magnifique livre illustré sur le château).

[modifier] Liens externes

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48°17′14″N 2°24′57″E / 48.28722, 2.41583