Château de Beynac

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44°50′26″N 1°08′48″E / 44.84056, 1.14667

Le Château de Beynac
Le Château de Beynac

Le château de Beynac est situé sur la commune de Beynac-et-Cazenac, dans le département de la Dordogne et plus précisément dans le Périgord noir. Ce château est l'un des mieux conservés et l'un des plus réputés de la région.

C'est une construction moyenâgeuse, d'allure austère, perchée sur le haut d'une falaise calcaire dominant le bourg sur la rive droite de la Dordogne.

La partie la plus ancienne du château est un gros donjon roman carré, construit par Maynard de Beynac ; vertigineux, aux rares percements, agrafé d'une bretèche et d'une échauguette, accosté d'une cage d'escalier en vis, mince comme un contrefort et terminé par une terrasse crénelée. D'un côté, un logis de la même époque lui est juxtaposé ; il a été retouché et agrandi aux XVIe et XVIIe siècles. De l'autre côté, c'est un logis en partie XIVe siècle, auquel sont accolés une cour et un escalier de plan carré desservant des appartements du XVIIe siècle. Les appartements ont conservés des boiseries et un plafond peint du XVIIe siècle ; la salle des États garde une cheminée Renaissance sculptée de bucranes ; cette salle donne sur un petit oratoire entièrement revêtu, au XVe siècle, de fresques parmi lesquelles une Pieta, un saint-Christophe, une Cène dans laquelle saint-Martial est le maître d'hôtel.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le château fort est bâti dès le XIIe siècle par les barons de Beynac[1] pour verrouiller la vallée. L'à-pic étant suffisant (150 m au-dessus de la Dordogne) pour décourager toute escalade côté vallée, les défenses s'accumulèrent côté plateau : double enceinte crénelée, double douve dont l'une approfondissait un ravelin naturel, double barbacane.

Donjon
Donjon

Le premier baron de Beynac étant décédé, c'est Adhémar de Beynac qui prend le château en main. Il décède sans descendance à son retour de croisade en 1194. Le château revient donc à son suzerain direct, le duc d'Aquitaine, nul autre que Richard Cœur de Lion.En 1194, Richard Cœur de Lion, suzerain des terres du sud-ouest de la France, offre le château à un de ces fidèles compagnons d'armes, Mercadier. Il ne le garda guère longtemps, puisqu'en 1200, il est assassiné à Bordeaux par un autre chef de bande. Richard Cœur de Lion, quant à lui, atteint d'une flèche d'arbalète avait succombé un an auparavant. Le château redevient donc propriété de la famille des Beynac.

À l'époque de la guerre de Cent Ans, la forteresse de Beynac était l'une des places fortes françaises. La Dordogne servait alors de frontière entre France et Angleterre ; non loin de là, de l'autre côté de la Dordogne, le château de Castelnaud était aux mains des Anglais.

Cette région de Dordogne fut le théâtre de nombreuses luttes d'influence, rivalités et parfois combats entre partisans des Anglais et partisans des Français. Il faut dire que placé comme il l’est, Beynac était voué à attiser les convoitises : à la frontière des possessions des rois rivaux, il fait figure avec le château de Marqueyssac de poste avancé face à Castelnaud et Fayrac qui se surveillent les uns les autres. À tel point qu’au niveau local, les conflits franco-anglais se concrétisent dans des affrontements presque permanents entre Castelnaud et Beynac : il est vrai que leurs seigneurs respectifs sont eux-mêmes en concurrence et cherchent à affirmer leur propre puissance sur le Périgord.

Toutefois les châteaux tombaient plus souvent par la ruse et l'intrigue que par les assauts, car les armes nécessaires à la prise de tels châteaux-forts étaient extrêmement coûteuses ; seuls quelques grands seigneurs fortunés et les plus grands rois pouvaient se les procurer.

En ces temps troublés, le château n’en est qu’à ses premiers changements de mains : dès 1214, c’est Simon de Montfort, en pleine croisade contre les cathares, qui le prend et le rase. Néanmoins, le seigneur de Beynac conserve son fief, et en profite pour le reconstruire. Suite au traité de Paris en 1259, Saint-Louis concède le Périgord à Henri III si bien que Beynac devient Anglais. Mais les traités sont faits pour être rompus, et lorsque Philippe de Valois monte sur le trône en 1328, tous les moyens sont bons pour titiller son puissant voisin : il lui confisque la Guyenne (et Beynac, donc), d’où quelques frictions qui aboutiront au traité de Brétigny en 1360 par lequel la France cède à nouveau la Guyenne à l’Angleterre (avec Beynac) ; qu’à cela ne tienne, en 1368, les Français remettent le couvert et s’offrent… Beynac, cette fois définitivement.

À ce petit jeu, c’est Pons de Beynac qui l’emporte puisque en 1442, avec la bienveillance de Charles VII, il prend le château de Castelnaud et en chasse les Anglais (la guerre de Cent Ans touche à sa fin). Beynac devient alors une des quatre baronnies du Périgord. Mais entre les difficultés qu’éprouvent les barons à gouverner la région et les guerres de religion (Beynac se fait huguenot), le déclin approche. Malgré tout, Beynac est érigé en marquisat en 1620 par Louis XIII. En 1753, Beynac tombe en quenouille et passe par mariage aux Beaumont qui l’abandonnent peu à peu. Le château est racheté en 1961 par Lucien Grosso et peu à peu restauré avec passion par son propriétaire.

On peut y voir de somptueuses tapisseries représentant des scènes de chasse et autres scènes de la vie des seigneurs de l'époque.

Le château a servi de cadre au tournage des films Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré, en 1993, La Fille de d'Artagnan[2] de Bertrand Tavernier, en 1994, Les Couloirs du temps de Jean-Marie Poiré, en 1997, et Jeanne d'Arc de Luc Besson, en 1999.

[modifier] Barons de Beynac

  • Maynard (1115-1124)
  • Adhémar (1147-1189)
  • Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre (1189-1199)
  • Mercadier, fidèle compagnon d'arme de Richard Cœur de Lion (1194-1200).
  • Pons Ier (1200-1209)
  • Gaillard (1238-1272)
  • Pons II (1251-1300)
  • Adhémar II (1269-1348)
  • Pons III (-1346)
  • Boson, dit Pons (1341-1348)
  • Pons IV (1362-1366)
  • Philippe (-1403)
  • Pons V (1461-1463)
  • Jean-Bertrand (-1485)
  • Geoffroy Ier (-1530)
  • François (-1537)
  • Geoffroy II (-1546)
  • Geoffroy III
  • Guy Ier (1643-)
  • Isaac
  • Guy II
  • Pierre
  • Marie-Claude (1732-18??)
  • Christophe-Marie (1764-18??)
  • Louis, dit Ludovic (1784-18??)
  • Christophe-Amable-Victoire (1831-18??)
  • Soffrey-Paul-Louis-Armand (1857-19??)
  • Amable-Avit-Christophe (1895-)
  • Pierre-Aimé-Soffrey-Armand (1929-)

[modifier] Notes

  1. C'est l'une des quatre baronnies du Périgord
  2. C'est sur la table de la cuisine (photo ci-dessous) que Sophie Marceau, dans le rôle d'Éloïse d'Artagnan, s'escrimait contre ses assaillants.

[modifier] Photos

[modifier] Voir aussi

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