Château d'Azay-le-Rideau

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Château d'Azay-le-Rideau
Ville
Azay-le-Rideau
Pays
France
Type
Château
Style
Renaissance française
(à inspiration italianisante)
Date de construction
1510-1528
Hauteur
Architecte
Classement
monument historique
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Architecture et Urbanisme

Le château d'Azay-le-Rideau est un monument classé appartenant à l'État et situé dans la commune du même nom, en Indre-et-Loire, en France.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le premier château médiéval d'Azay fut construit aux alentours de 1119 par l'un des premiers seigneurs du lieu, Ridel (ou Rideau) d'Azay, chevalier de Philippe Auguste, qui édifia une forteresse défensive censée protéger la route entre Tours et Chinon. Mais il fut brûlé par Charles VII en 1418 lorsque le roi, de séjour à Azay sur la route de Chinon, est provoqué par les troupes bourguignonnes qui occupent la place forte. Le capitaine et 350 soldats sont exécutés. Le village gardera d'ailleurs jusqu'au XVIIIe siècle le nom d'Azay-le-Brûlé.

Cour intèrieure du château.
Cour intèrieure du château.

Le domaine est acquis à la fin du XVe siècle par Martin Berthelot, maître de la chambre aux deniers du roi, qui le cède à son fils Gilles. Le château actuel fut donc bâti entre 1510 et 1528 par le maire de Tours et trésorier du roi François Ier, Gilles Berthelot et par sa femme, Philippa Lesbahy. Il s'agit d'un des chefs-d'œuvre de la première Renaissance française. Lorsqu'en 1527, le cousin de Gilles Berthelot, Jacques de Beaune-Semblencay, est exécuté, le couple décide de vider les lieux et de se rendent à Metz. Gilles Berthelot décèdera en 1529 à Cambrai. En juin 1528, le roi confisque le château inachevé. Bien que Philippa Lesbahy insiste pour garder son château, elle le perdra définitivement en 1535 lorsque le roi l'offre à l'un de ses compagnons d'armes, Antoine Raffin, capitaine des gardes, qui l'a accompagné à Pavie. Le château ne sera en réalité occupé qu'à partir de 1547. La petite-fille d'Antoine Raffin, Antoinette Raffin, ancienne dame d'honneur de Marguerite de Valois, s'y installe en 1583 et entreprend d'actualiser les décors de l'édifice avec l'aide de son épous, Guy de Saint-Gelais. Son fils, Arthus Raffin, en hérite avec sa femme Françoise de Souvré qui sera plus tard la gouvernante du futur Louis XIV. Louis XIII sera reçu par la suite au château. Les Raffin rèsteront propriétaires des lieux jusqu'à la Révolution.

Le château passe entre les mains du marquis Charles de Biencourt en 1791 qui lui donne sont aspect actuel en procédant à de profonds changements intérieurs et extérieur. Son fils Armand-François de Biencourt y fait encore quelques retouches en 1825. Dès 1840, le château est inscrit sur la liste des monuments historiques. En 1845, les derniers vestiges médiévaux sont détruits pour laisser places aux deux tours d'angles sur cour. En 1870, il sert de logement au prince Frédéric Charles de Prusse. En 1889, le dernier marquis de Biencourt doit vendre le domaine et le mobilier du château, acquis par Monsieur Arteau, et qui reste vide jusqu'à son achat par l'État en 1905, pour 200 000 francs. Il fait l'objet de profondes rénovations en 1907. Le château d'Azay est aujourd'hui géré par le Centre des Monuments nationaux[1]

Entrée du château d'Azay-le-Rideau (Renaissance)
Entrée du château d'Azay-le-Rideau (Renaissance)

[modifier] Extérieur

Décrit par Balzac comme « un diamant taillé à facettes serti par l’Indre », Azay-le-Rideau est l'un des châteaux les plus célèbres de la Loire. Relativement petit, le corps de logis s'articule en un corps principal et une aile en équerre, quadrillés de bandeaux horizontaux, entourés par l'Indre et par un parc boisé. Chaque angle est pourvu d'une tourelle. Le centre du bâtiment est désigné par l'entrée monumentale, ainsi que par l'escalier d'honneur à rampes droites qui dérègle le rythme des fenêtres : il dispose en effet de trois étages de baies jumelées formant des loggias et un fronton ouvragé, décalés par rapport au réseau des fenêtres du reste de l'édifice. Cet élément à grande valeur décorative est composé de plusieurs ornements à la mode italienne : colonnes, pilastres, coquilles, médaillons, etc.

La porte d'entrée, semblable aux arcs de triomphes romains est orné des initiales de Gilles Berthelot et de sa femme, tandis que la partie inférieure des baies est décorées de la salamandre et de l'hermine, en référence au roi François Ier et à son épouse Claude. Le plafond de l'escalier, quand à lui, est sculpté de portraits antiques

Mais cette inspiration italianisante alterne avec des références féodales devenues éléments de décor: Ainsi, on observe la trace d'un chemin de ronde sur les murs extérieurs ou encore des mâchicoulis sur les toits. Tout cela mêlé à un vocabulaire plutôt galliniste : Les hautes toitures, ornées poivrières effilées et de longues lucarnes.

[modifier] Intérieur

Une chambre au premier étage du château.
Une chambre au premier étage du château.

L'intérieur reste celui d'un château de la Renaissance italienne, avec ses décors sculpturaux riches, où restent des traces de la Renaissance flamande avec les tapisseries du XVIe siècle et XVIIe siècle exposées dans plusieurs pièces du château: On note des verdures d'Anvers et Tournai, des scènes de L'ancien testament tissés à Audenarde, l'Histoire de Psyché réalisée à Bruxelles, ou encore la tenture de Renaud et Armide, exécutée à Paris, dans les ateliers du faubourg Saint-Marcel d'après des cartons de Simon Vouet.

Le mobilier et le décor est également très riche : chaire à dait en chêne de la fin du XVe siècle, crédences, etc. ainsi que plusieurs tableaux, dont une Dame au bain (Diane de Poitiers?) de François Clouet, ainsi que le portrait de Catherine de Médicis, ou encore un tableau représentant la scène du Camp du Drap d'Or.

L'intérieur est notamment constitué de plusieurs salons et appartements d'apparats, dont la plupart ont été redécorés dans les style néo-renaissance au XIXe siècle :

  • Une chambre blanche, meublée d'un lit de satin brodé de la fin du XVIIe siècle et de tapisseries représentant des scènes de chasse du XVIIe siècle. ainsi qu'un portrait ornant la cheminée.
  • La "chambre bleue", au deuxième étage, qui fut occupée par Louis XIII. Elle est notamment meublée d'un cabinet en poirier noirci orné de scènes gravées sur ivoire, représentant la guerre de Trente Ans
  • La Bibliothèque possède une cheminé ainsi qu'un riche décor mural et un ensemble de gravures plans et dessins montrant les différentes restaurations menés par les Biencourt.
  • La salle à manger.
  • Le salon, ouvert par des vitraux des XVIe et XVIIe siècles, et orné de portraits royaux de la Renaissance.
  • Les appartements royaux, composés d'une antichambre dans laquelle sont exposés des portraits représentant certains rois de France comme François Ier, Henri III ou encore Louis XIII, et murée de tentures rouge et or; la grande chambre royale, décorée d'une tapisserie du début du XVIIe siècle.
  • La grande salle du premier étage, ornés de tapisseries des XVIe et XVIIe siècles, et dont la cheminée est ornée de la salamandre de François Ier et d'une frise de feuillages. Le murs sont tenurés de bleu.
  • Cabinet espagnol du XVIe siècle et un autre portuguais du XVIIe siècle,
  • La vaste cuisine voûtée en croisée d'ogives, rehaussé au XIXe siècle, dont la cheminée est ornées des sceaux des Berthelot.
  • Chambre du maître de maison, meublé et tapissé à la mode du XVIe siècle.

[modifier] Jardins

Les jardins actuels ont été profondément réaménagés au XIXe siècle par les Biencourt, qui les redessinent en un grand parc paysagé. Au sud et à l'ouest, ils sont dotés de deux miroirs d'eau dans lesquels se reflètent les façades.

[modifier] Voir aussi

Proche:

[modifier] Notes et références

  1. Site des Monuments nationaux

[modifier] Lien externe

[modifier] Galerie de photos

Liste des châteaux français
par ordre alphabétique
par période
par régions

47°15′33″N 0°27′58″E / 47.25917, 0.46611