Centrale nucléaire de Tchernobyl

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Le réacteur n°4 et son sarcophage
Le réacteur n°4 et son sarcophage

La centrale nucléaire de Tchernobyl, aussi appelée centrale nucléaire Lénine, est une centrale nucléaire actuellement à l'arrêt, située en Ukraine dans la ville de Pripiat, à 18 km au nord-ouest de Tchernobyl, 16 km de la frontière entre l'Ukraine et la Biélorussie, et environ 110 km au nord de Kiev. 51°23′21.16″N 30°5′57.63″E / 51.3892111, 30.0993417

Le réacteur n°4 a été à l'origine de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, mais la centrale continua de fonctionner avec les autres réacteurs jusqu'en décembre 2000 alors que les villes de Tchernobyl et de Pripiat étaient pratiquement devenues des villes fantômes.

De 1986 à décembre 2000, jusqu'à 9000 personnes ont travaillé à la centrale. Aujourd'hui, même à l'arrêt, elle emploie encore environ 3000 personnes pour sa surveillance. Jusqu'en 1986, les travailleurs habitaient pour la plupart à la ville nouvelle Pripiat construite en même temps que la centrale. En raison de l'évacuation de Pripiat après la catastrophe, les travailleurs habitent désormais Slavutych, une ville située à 45 km à l'est de la centrale et l'Ukraine. Elle a été construite pour remplacer Pripiat. Après 1986, un travail à Tchernobyl était attractif malgré les doses élevées de radioactivité, en raison des salaires exceptionnellement haut et d'un rythme de 2 semaines de travail/2 semaines de congés.

Sommaire

[modifier] Construction

La centrale disposait de 6 réacteurs nucléaires de type RBMK 1000 pour produire de l'électricité à partir de l'énergie nucléaire. La construction des réacteurs 1 et 2 débute en 1971 ; le premier est mis en service en 1977, le second, l’année suivante. Les réacteurs 3 et 4 sont mis en chantier en 1975 ; leur exploitation commence respectivement en 1981 et 1983. La construction des réacteurs 5 et 6, aussi d'une puissance de 1000 MW, est interrompue par la catastrophe.

En 1985, l’Union soviétique dispose de 46 réacteurs nucléaires alors en fonctionnement dans le pays, dont une quinzaine d’exemplaires de type RBMK 1000 d'une puissance électrique de 1000 mégawatts chacun. À cette époque, la part du nucléaire en Union soviétique représente environ 10% de l'électricité produite, et la centrale de Tchernobyl fournit 10% de l'électricité en Ukraine.

[modifier] Catastrophe

Icône de détail Article détaillé : catastrophe de Tchernobyl.

La catastrophe de Tchernobyl est un accident nucléaire majeur classé au septième et dernier niveau de l'échelle INES en raison de la fusion du cœur du réacteur numéro 4 . Elle s'est produite le 26 avril 1986.

[modifier] Conséquences

[modifier] La centrale fonctionne encore pendant 14 ans

Suite à l'accident, les trois réacteurs restants furent arrêtés, car le site était hautement contaminé par les radiations. Cependant, après un nettoyage à l'intérieur de la centrale et aux alentours, les réacteurs 1 et 2 furent redémarrés à la fin de l'année 1986. Après un nettoyage plus poussé, le réacteur 3, qui était localisé dans le même bâtiment que le réacteur détruit n°4, fut redémarré à la fin de l'année 1987.

Le réacteur 2 subit un accident nucléaire en octobre 1991, à la suite duquel il ne fut pas redémarré en raison du coût élevé des réparations. Le réacteur 1 fut définitivement arrêté en novembre 1996. Le réacteur n°3, qui était le dernier réacteur encore en service à la centrale, fut arrêté définitivement en décembre 2000.

Les ruines du réacteur 4 resteront radioactives pendant les siècles à venir. Le plutonium 239, qui est l'un des éléments radioactifs présents à l'intérieur du réacteur, a une demi-vie égale à 24 000 ans.

[modifier] Conséquences sanitaires de la catastrophe

[modifier] Conséquences en Europe

Suite à la catastrophe de Tchernobyl, un débat sur l'énergie nucléaire s'est tenu dans plusieurs pays utilisant l'énergie nucléaire. Le gouvernement italien met très rapidement en œuvre un plan de sortie du nucléaire civil, suivi par le gouvernement belge en 1999 puis le gouvernement allemand en 2000.

[modifier] Conséquences en France

En France, dans les jours qui suivirent la catastrophe, le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) minimisa les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl en France. Pour obtenir des informations sur le nucléaire indépendantes des exploitants du nucléaire, de l'État et de tous partis politiques, plusieurs personnalités antinucléaires françaises fondèrent la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD). Le SCPRI fut rebaptisé Office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI) en 1994 puis intégré à l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) en 2002.

[modifier] Liens externes