Cathédrale Sainte-Cécile d'Albi

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Cathédrale Sainte-Cécile d'Albi
Ville Albi
Pays France France
Région Midi-Pyrénées Midi-Pyrénées
Département Tarn
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Diocèse d'Albi (siège)
Début de la
construction
1282
Fin des travaux 1480
Style(s)
dominant(s)
Gothique
Classé(e) Monument historique (1862)


La cathédrale Sainte-Cécile d'Albi est une église cathédrale de l'archidiocèse d'Albi situé dans le département du Tarn en France. Elle posée sur un piton rocheux qui domine le Tarn et est l'un des plus grands édifices en brique du monde. Deux siècles auront été nécessaires pour son édification, de 1282 à 1480. Elle est aujourd'hui l'une des cathédrales les plus visitées de France. L'archevêque qui siège en la cathédrale est Pierre-Marie Carré.

Sommaire

[modifier] Histoire

La cathédrale est précédée de plusieurs édifices. Le premier est date du IVe siècle et est détruit en 666 par un incendie. Un second apparait dans les textes en 920 sous le nom de Sainte-Cécile, la patronne des musiciens. Au XVIIe siècle, cet édifice disparait au profit d'une cathédrale romane en pierre. Le parc municipal de Rochegude possède quelques restes des arcades de son cloître[1].

[modifier] Description

Clocher de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi
Clocher de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi
cathédrale Sainte-Cécile d'Albi et les toits du vieil albi
cathédrale Sainte-Cécile d'Albi et les toits du vieil albi

Église fortifiée, et à ce titre symbole du pouvoir temporel de l'Église, elle exprime aussi un renouveau catholique après la crise cathare. Elle a une porte Dominique de Florence et son art est influencé par la renaissance italienne. Son orgue est du XVIIIe siècle.

Fermée de toutes parts comme un navire de haut bord, la cathédrale d'Albi, contrairement à ses sœurs du nord, ne possède pas de "façade ouest" monumentale à vocation pédagogique, mais une seule entrée latérale en forme de baldaquin, unique élément extérieur de pierre sculptée dans cet amas de briques. On peut considérer que, quelques lustres avant la contre-réforme italienne et le "baroque" qui s'ensuivit, la cathédrale d'Albi présente par le luxe de sa décoration intérieure la première extériorisation d'une contre-réforme avérée quoique probablement inconsciente, exorcisant "naturellement" l’aventure cathare locale, une cinquantaine d'années après sa très sanglante éradication.

[modifier] Les fresques

Plan de la cathédrale
Plan de la cathédrale

Les fresques situées sous l'orgue et consacrées au "Jugement dernier" font de cet ensemble, remarquable par sa surface, par sa qualité, en miroir (création du monde/jugement dernier) et par le plus grand des hasards une sorte de « Sixtine albigeoise » inversée avant l'heure. Cette gigantesque peinture du Jugement Dernier (1474-1484) couvrait à l'origine près de 200m². Peinte à la "détrempe", on distingue 3 registres : le ciel, la terre et l'enfer où gesticulent les impies dans les compartiments dédiés aux 7 péchés capitaux. Cette œuvre fut mutilée au XVIIe siècle par l'ouverture, au centre de la paroi, d'un accès à une chapelle située sous le clocher, qui servit de chœur paroissial jusqu'en 1885. Les fresques de la voûte (1509-1512), riches en couleurs et aux dimensions exceptionnelles (97m de long sur 28m de large) forment l'ensemble de la peinture renaissance italienne le plus vaste et le plus ancien de France. Ce bleu profond qui tapisse les voûtes au dessus du chœur est ce fameux « bleu de France » qu'on dit aussi « bleu-roi ».

L'étonnante clôture de chœur ou jubé (fin XVe) de style flamboyant est ornée d'une statuaire polychrome sculptée par les ateliers bourguignons de Cluny, d'autant plus précieuse que la plupart des jubés ont été détruits.

Une perception uniquement holistique de l'architecture extérieure serait absurde en raison de la finesse de la stéréotomie du matériau dominant, (ici la sévère et malgré tout chaleureuse brique), en particulier de la tour. Elle a par ailleurs, et de toute évidence, par sa répartition extérieure des masses, inspiré, quatre siècles et demi après sa dédicace, l’église Notre-Dame de Royan ainsi que nombre de très beaux silos.

Notons aussi à l'intention des musiciens, que la cathédrale d'Albi est l'une des rares églises et l'unique cathédrale dédiée à leur sainte patronne…

[modifier] L'orgue

Orgue de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi
Orgue de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi

L'orgue de Moucherel réalisé au XVIIIe siècle, contribue à la décoration de l'édifice, par sa position inversée, au-dessus du chœur et non en tête de nef, par la richesse de son décor, car il s'agit bien ici non seulement d'un instrument mais aussi et beaucoup plus qu'ailleurs, d'un décor "théâtral" en raison de son peu de profondeur (le nombre de jeux de l'orgue étant tout à fait "raisonnable" par rapport à la taille de son buffet). S'il est un buffet d'esprit "baroque" en France, c'est donc bien celui-ci… Notons ses dimensions hors du commun : 16,40m de largeur pour 15,30m de hauteur.

La plupart des personnes qui montent à l'orgue savent que la cathédrale d'Albi recèle dans les trompe-l’œil (façon marbre veiné à l'intérieur de multiples losanges) de son triforium sud, un ensemble étonnant, illisible de la nef, d'anamorphoses érotiques plus réjouissantes les unes que les autres, un peu comme un secret antidote à la négation absolue du corps et de la jouissance par la mystique fort rigide de l’« hérésie » environnante.

[modifier] Pour approfondir

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[modifier] Bibliographie

  • (fr) Marie-Anne Sire, La cathédrale Sainte-Cécile d'Albi, Monum, Éditions du Patrimoine, 2002, (ISBN 2-85822-362-9)

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. (fr) Marie-Anne Sire, La cathédrale Sainte-Cécile d'Albi, Monum, Éditions du Patrimoine, 2002, (ISBN 2-85822-362-9), p. 7
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